Depuis le début de leur reconnaissance artistique dans les années 1990, les photographes japonais Homma Takashi (né en 1962), Kawauchi Rinko (née en 1972), Sanai Masafumi (né en 1968) et Yamamoto Masao (né en 1957) ont publié de très nombreux ouvrages. En privilégiant le livre à l’exposition pour la présentation de leurs oeuvres, ils en ont fait un espace de confrontation entre des réflexions occidentales et des modèles nationaux traditionnels déjà existants, notamment esthétiques et littéraires. On observe aussi, chez ces photographes puisant leur inspiration dans leur environnement immédiat, des similitudes dans les thèmes photographiés, les démarches de production, tout comme dans les choix de mise en page des clichés.Au sein d’une étude élargie de l’histoire du livre de photographies au Japon, la démarche exemplaire de ces quatre artistes permettra de développer et d’analyser comment les pratiques de publication de la photographie ont pu nourrir, et nourrissent encore, le renouvellement de la photographie japonaise contemporaine. L’emploi du livre, objet aisément transportable, manipulable et reproductible, impose également de s’interroger sur la diffusion et sur la réception du travail de ces artistes, au Japon comme à l’étranger. En effet, le livre est aussi à envisager comme un médium qui matérialise les échanges entre l’Extrême-Orient et l’Occident. / Since the beginning of their artistic recognition in the 1990s, Japanese photographers Homma Takashi (born in 1962), Kawauchi Rinko (1972-), Sanai Masafumi (1968-) and Yamamoto Masao (1957-) have published numerous photobooks. By favouring the book over the exhibition to display their works, they turned it into a space where Western reflections and traditional Japanese models intersect, especially aesthetic and literary ones. The four photographers all take their inspiration from their own environment, but similarities can also be observed in the photographic subjects, production processes and page settings.In an expanded study of the history of photobooks in Japan, the exemplary approaches of these four artists will enable to develop and to analyse how photography publishing practices have fed – and are still feeding – the renewal of Japanese contemporary photography. Using the book (an object that can be easily carried, handled and mechanically reproduced) makes it necessary to wonder about the circulation and the critical reception of the artists’ work, both in Japan and abroad. Indeed, the book has to be considered as an artistic medium that materialises the relationships between the Far East and the West.