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Les familles face au choix du collège : logiques d’action, régulation administrative et critique sociale / Families and the choice of secondary school : action logics, administrative regulation and social criticismAdler, Yoann 15 November 2013 (has links)
Cette thèse s’inscrit dans un contexte de préoccupation internationale sur le choix de l’école par les familles et plus particulièrement, dans le contexte national français de réflexions nouvelles concernant la politique de la sectorisation : assouplissement de la carte scolaire de 2007 et depuis 2012, recherche d’une nouvelle forme de sectorisation stricte-ment applicable. En France, après deux décennies d’expériences d’assouplissement de la carte scolaire, effectuées par les gouvernements de droite comme de gauche, la mesure du 4 juin 2007 représente, même si la mesure en est finalement restée au stade de l’assouplissement, une liberté nouvelle dans l’esprit des familles sur laquelle il sera difficile de revenir. Le but de notre travail est donc double. Il s’agit d’abord de montrer, à travers l’épreuve que constitue le choix du collège pour les familles, les évolutions du rapport entre des usagers – les élèves et leurs parents - et leur service public d’éducation. Si la revendication du choix de l’école remonte au début des années 1980, lorsqu’un certain nombre de parents se sont rendu compte que tous les établissements scolaires ne se valaient pas, force est d’observer que les logiques à l’origine de cette dernière ont évolué. Si la logique marchande persiste, on note surtout l’émergence de nouvelles formes de la logique civique relatives aux droits des usagers : le droit à l’information, le droit à un établissement efficace, le bien-être de son enfant, sa sécurité etc. Nous cherchons à montrer qu’aux différents niveaux de régulation administrative – central, intermédiaire et local -, les acteurs de l’Education nationale tentent de répondre, comme les acteurs des collectivités territoriales, à ces nouvelles attentes des familles même si c’est parfois également dans le but de servir leurs propres intérêts : logiques électoralistes, éviter les défections d’un collège en peine d’attractivité etc. Le deuxième objectif de notre étude est d’identifier, dans un contexte d’assouplissement généralisé inédit, l’évolution des rapports de concurrence et de coopération entre les collèges d’un même territoire et les logiques des différents acteurs qui en sont à l’origine. Parmi les principaux résultats, nous avons pu observer que la mixité sociale et ethnique ainsi que les régulations locales et intermédiaires en matière d’offre de formation étaient des éléments prépondérants dans les rapports de concurrence et de coopérativité entre les établissements. / The present thesis, relevant of a broader concern about families' choice of school, more specifically tackles issues raisedby recent approaches on the sectorisation policies implemented in France: the 2007 relaxation of the school map and, mostly since 2012, the efforts to shape a new sectorisation model on a strict compliance basis. As the latest update of two decades of experiments with the relaxation of the school map carried out by both right-wing and left-wing governments, the Education Act of June, 4th 2007, though not venturing beyond the relaxation stage, has deeply impacted families' ways of thinking and availed them with a new sense of liberty which cannot be ignored nor brushed aside effortlessly. Consequently, the purpose of this study is twofold.First and foremost, we will consider how the relation between users – pupils and their parents – and public service education has been affected by the families' choice of secondary school – which all too often amounts to a trying experience. Demands for choice of school originated in the early 80's with a growing awareness on the parents' side that ed cational facilities were not on par, yet the logical determinants behind these demands have significantly shifted in focus. While a market-based logic remains a key factor, new forms of civic logic have surfaced which are mostly concerned with the rights of users, laying a strong emphasis on the right to information, the access to an efficient school, the well-being and safety of one's child, etc. On every level of administrative regulation, whether central, intermediate or local, the educational community as well as the local authorities have been trying to meet the families' new expectations, sometimes if only to serve special interests : garner electoral votes, contain defections from school institutions plagued by a lack of attractivity, etc. This is properly the core of our demonstration. The second – and far from secondary – purpose of our study is to delineate the evolution of the relations of competition and cooperation between secondary schools located in a same area, highlighting in the process the various actors' logics at work within this broader – and unprecedented – relaxed framework. In the course of this study, we have been able to assess, among various factors, how social and ethnic mixity, along with effective regulation of training provision on local and intermediate levels, play a preponderant and substantial part in the relations of competition and cooperation between school institutions.
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Pratiques d’entreprises et extension de l’informalisation au secteur minier formel ouest-africain : analyse comparée des réponses d’acteurs francophones et anglophones.Viagbo, Komi Mawunam 01 1900 (has links)
Cette thèse part du constat que les cadres théoriques explicatifs des relations d’emploi sont plus adaptés au contexte occidental et ne permettent pas d’expliquer les réalités des pays en développement en général et de l’Afrique subsaharienne en particulier. Elle s’appuie sur les pratiques d’informalisation des emplois miniers par l’externalisation au Ghana et en Côte d’Ivoire pour proposer une théorie appropriée au contexte de l’Afrique de l’Ouest. La question principale de la recherche est la suivante : quelles logiques orientent les acteurs dans leur positionnement face au processus d’informalisation des emplois miniers en Afrique de l’Ouest ? De cette question principale ont découlé les questions secondaires à savoir : que comprendre de l’option des entreprises minières pour les pratiques d’informalisation des emplois? Comment expliquer les stratégies gouvernementales dans l’encadrement ou non de ces pratiques? Et que dire des stratégies de l’acteur syndical ou des communautés locales (autorités/chefferies traditionnelles) face à ces pratiques?
Pour répondre à ces questions, la thèse s’est appuyée sur une comparaison des contextes coloniaux anglophone et francophone de l’Afrique de l’Ouest pour s'interroger sur l’influence des trajectoires et traditions institutionnelles sur les logiques des acteurs contemporains des relations d’emploi. Elle a mobilisé des ressources théoriques complémentaires issues de l’institutionnalisme historique, des variétés de capitalismes, de l’histoire des pays et des théories du système monde et du capitalisme périphérique. La méthodologie est quant à elle basée sur un devis qualitatif, avec une analyse multiniveau et des études de cas comparatives d’entreprises minières au Ghana et en Côte d’Ivoire. Au total, quatre entreprises minières à raison de deux par pays (une entreprise originaire du Canada et une autre originaire de l’Inde dans chacun des pays hôtes) ont été étudiées. Des entrevues ont été réalisées auprès de 33 personnes ressources identifiées au sein de ces entreprises et dans les institutions sectorielles et nationales des relations industrielles. Cette approche méthodologique a permis d’appréhender les contextes nationaux des relations d’emploi dans les deux pays étudiés, mais aussi les logiques mobilisées par les acteurs, aux échelles nationales et des entreprises, face aux pratiques d’externalisation des emplois.
L’analyse des données collectées a permis de constater qu’au niveau des acteurs gouvernementaux des deux pays, la logique a évolué de l’organisation juridique autour de l’emploi formel à durée indéterminée comme norme à la déréglementation et à l’intégration des pratiques d’externalisation grâce aux réformes introduites dans le cadre des programmes d’ajustement structurel. Dans les deux pays, l’influence des organisations internationales notamment le FMI et la BM est déterminante dans l’adoption de cette posture idéologique de la régulation flexible des relations d’emploi. Les logiques patronales d’informalisation des emplois dans les deux pays s’inscrivent, quant à elles, dans des dynamiques de rationalisation de la gestion et donc de maximisation des profits. Toutefois, la thèse a permis de mettre en évidence un effet « pays d’origine de la mine » qui peut affecter la forme de la pratique d’externalisation adoptée, particulièrement en Côte d’Ivoire où les mécanismes de suivi de l’application de la loi ne sont pas aussi contraignants qu’au Ghana. Enfin, les logiques syndicales s’inscrivent davantage dans le cadre institutionnel national d’organisation de l’action syndicale. Au Ghana, la nature décentralisée de l’organisation syndicale est plus favorable à l’exclusion des travailleurs externalisés alors que le cadre centralisé ivoirien se prête davantage à l’unité d’action entre travailleurs externalisés et travailleurs de l’entreprise utilisatrice.
En somme, la thèse soutient que pour comprendre les logiques d’acteurs syndicaux et gouvernementaux face aux pratiques d’informalisation des emplois, il convient de considérer le degré d’autonomie des États par rapport à l’influence des institutions internationales notamment la BM, le FMI et l’OIT. Au-delà de ces organisations, il importe aussi de savoir la façon dont le facteur colonial continue d'influencer les pratiques et logiques d’acteurs de ces pays notamment par le maintien des modèles juridiques hérités, l’utilisation par les tribunaux de la jurisprudence des anciennes puissances colonisatrices et l’alignement des pratiques institutionnelles contemporaines sur les modèles de ces anciennes puissances. Pour ce qui est des entreprises, les données de la thèse appuient l’idée que les pratiques d’externalisation s’inscrivent dans une logique de maximisation des profits, mais elles sont modulées en fonction du contexte national d’implantation des entreprises. Dans un environnement où il y a un mécanisme de suivi rigoureux de l’application des lois, toutes les entreprises ont tendance à avoir des pratiques similaires. En revanche, dans un contexte où le mécanisme de suivi est moins efficace et moins rigoureux on a tendance à observer des comportements d’entreprises qu’on peut relier à leurs pays d’origine.
Finalement, les niveaux de responsabilités et la place accordés aux autorités locales dans les contextes nationaux peuvent entraîner l'implication plus ou moins importante de ces dernières dans les pratiques d’emploi. / This thesis starts from the observation that the theoretical frameworks explaining employment relations are more adapted to the Western context and make it difficult to explain the realities of developing countries in general and sub-Saharan Africa in particular. It draws on the practices of informalization of mining jobs through outsourcing in Ghana and Côte d’Ivoire to propose an appropriate theory to the West African context. The main question of the research is the following: what logic guides the actors in their positioning facing the process of informalization of mining jobs in West Africa? From this main question arose secondary questions, like: What to understand from the practice of jobs informalization in the mining companies? How can we explain government strategies regarding the regulation or lack of regulation of these practices? And what can we say about the strategies of the union actor or local communities (traditional authorities/chiefdoms) regarding these practices?
To answer these questions, the thesis relied on a comparison of the English-speaking and French-speaking colonial contexts of West Africa to question the influence of trajectories and institutional traditions on the logics of contemporary actors of employment relations. It mobilized complementary theoretical resources from historical institutionalism, varieties of capitalism, the history of countries and theories of the world system and peripheral capitalism. The methodology is based on a qualitative estimate, with a multilevel analysis and comparative case studies of mining companies in Ghana and Côte d'Ivoire. A total of four mining companies, two companies per country one from Canada and another one from India in each of the two countries, were studied. Interviews were conducted with 33 individuals selected within these companies and in sectoral and national industrial relations institutions. This methodological approach made it possible to understand the national contexts of employment relations in the two countries studied, but also the logics mobilized by the actors at the national and company levels, relating to jobs outsourcing.
The analysis of the data collected has shown that at the level of the government actors of the two countries, the logic has evolved from the legal organization around formal permanent employment to deregulation and the integration of outsourcing practices through reforms introduced under structural adjustment programs. In both countries, the influence of international organizations, particularly the International Monetary Fund and the World Bank, is decisive in the adoption of this ideological posture of flexible regulation of employment relations. The employers' logic of jobs informalization in the two countries is more in line with the dynamics of rationalization of management and therefore maximization of profits. However, the research has revealed a "country of origin effect" in those mining companies. This effect affects the form of the outsourcing practice adopted, particularly in Côte d'Ivoire where the mechanisms for monitoring the application of the law are not as restrictive as in Ghana. Finally, Union logics are aligned with the national institutional framework, which organize union action. In Ghana, the decentralized nature of union organization is more favorable to the exclusion of outsourced workers, while the Ivorian centralized framework lends itself more to unity of action between outsourced workers and workers from the mining company.
Ultimately, the thesis argues that to understand the logics of union and government actors faced with the practices of informalization of mining jobs through outsourcing, it is appropriate to consider the degree of autonomy of countries in relation to the influence of international institutions, notably the WB, the IMF and the ILO. Beyond these organizations, it is also important to know the way in which the colonial factor continues to influence the practices and logic of actors, particularly through the maintenance of inherited legal models, the use by courts of case law of the former colonizing powers and the alignment of contemporary institutional practices on the models of these former powers. As for companies, the data from the thesis supports the idea that outsourcing practices are part of a profit maximization logic, but they are modulated according to the national context in which the companies are established. In an environment where there is a rigorous monitoring mechanism for law enforcement, all companies tend to have similar practices. On the other hand, in a context where the monitoring mechanism is less effective and less rigorous, we tend to observe behaviors of companies that can be linked to their countries of origin. Finally, the levels of responsibilities and the place granted to local authorities in national contexts can lead to more or less significant involvement in employment practices.
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