Les programmes d'entraînement à la pleine conscience (PC) gagnent en popularité dans le milieu scolaire depuis la dernière décennie. En effet, la littérature suggère que ces programmes sont prometteurs pour soutenir la réussite éducative sous ses différentes dimensions (p.ex. académique, cognitive, affective et sociale). Jusqu'à maintenant, les recherches chez les enfants ont principalement évalué les effets de ces programmes sur la santé mentale, les compétences socio-émotionnelles et le comportement. Seulement un petit nombre d'études ont évalué les bienfaits sur la cognition et les habiletés de PC, bien que ces deux domaines soient considérés dans les modèles théoriques comme les premiers à être améliorés par la pratique de la PC. De plus, les études qui ont porté sur ces deux aspects présentent plusieurs limites méthodologiques qui restreignent la compréhension des effets observés. Également, les programmes utilisés dans ces recherches comprennent plusieurs activités afin d'entraîner la PC comme le yoga ou la méditation. Toutefois, les effets respectifs de ces différentes activités ne sont pas connus aujourd'hui, ce qui limite notre compréhension des ingrédients actifs et des mécanismes de changement des programmes. La présente thèse visait donc chez des enfants de 8 à 11 ans en milieu scolaire à évaluer et comparer les effets de deux programmes de PC, un basé sur le yoga et l'autre sur la méditation, à ceux d'un groupe contrôle actif de lecture, sur la cognition et les habiletés de PC. Plus précisément, la thèse a poursuivi trois objectifs : 1) évaluer et comparer les effets de la méditation et du yoga sur l'alerte, l'orientation de l'attention, le contrôle exécutif, l'inhibition de la réponse et la flexibilité cognitive à l'aide d'une approche de neuropsychologie cognitive, 2) évaluer et comparer les effets de ces deux programmes sur l'état et le trait de PC, et 3) vérifier si, au cours des programmes, l'évolution de l'état de PC est associée à celle du trait de PC. Les résultats obtenus montrent que le yoga et la méditation mènent à des bienfaits différents sur la cognition et les habiletés de PC. Comparativement au groupe contrôle, uniquement le yoga a amélioré le contrôle exécutif, l'orientation de l'attention et l'état de PC tandis que seule la méditation a amélioré la flexibilité cognitive. Aucune différence n'a été observée entre les groupes sur l'alerte, l'inhibition de la réponse et le trait de PC et aucune relation significative entre l'évolution sur l'état de PC et celle sur le trait de PC n'a été obtenue. La présente thèse contribue à la littérature, car elle est la première étude à avoir évalué et comparé les effets spécifiques des activités principales incluses dans les programmes de PC chez les enfants. Les résultats obtenus ont permis de proposer différentes hypothèses novatrices sur les facteurs explicatifs des bienfaits de l'entraînement à la PC sur la cognition et les habiletés de PC. La thèse propose également diverses pistes de recherche futures ainsi que des considérations méthodologiques et pratiques qui pourront être utiles aux chercheurs, cliniciens et enseignants intéressés par la PC en milieu scolaire.

Les écoles constituent un contexte dans lequel il importe de favoriser le développement positif des enfants. Il s’agit de l’un des principaux environnements pour mettre en oeuvre des initiatives de prévention. Les programmes de PC ont une visée préventive ciblant, dans le contexte scolaire, des jeunes au développement typique. Toutefois, très peu d’études évaluent l’efficacité d’un programme de PC sur le rendement scolaire des enfants au primaire, malgré que le rendement scolaire soit une évaluation essentielle, fournissant un portrait du fonctionnement général de l’individu et de son développement futur. L’objectif principal était d’évaluer les effets du programme PEACE-School sur le rendement scolaire d’enfants de 3e et 4e année du primaire. Les objectifs secondaires consistaient à documenter le mécanisme associé aux effets sur le rendement scolaire. Les deux mécanismes étudiés sont l’anxiété et l’état de PC. Pour ce faire, des analyses de régressions linéaires ont été utilisées. Les résultats indiquent que la participation au programme PEACE-School permet d’expliquer le rendement scolaire à la fin du programme. En ce qui concerne les objectifs secondaires, l’anxiété ainsi que l’état de PC à la fin du programme ne permettent pas d’expliquer les effets observés sur le rendement scolaire. Bien que les résultats obtenus dans la présente étude soient plus faibles que ce qui étaient attendus, ils sont tout de même importants étant donné l’étroite relation entre le rendement scolaire des enfants et leur bien-être. L’amélioration du bien-être fait écho à la mission de l’école québécoise qui prévaut l’optimisation du fonctionnement scolaire des enfants et de leur plein potentiel en favorisant leur bien-être. Des pistes d’explication sont proposées afin de comprendre les résultats obtenus. La présente étude énonce également des pistes de recherches futures évaluant les mécanismes potentiels expliquant les effets sur le rendement scolaire. Elle met également en lumière d’importants aspects à considérer quant à l’implantation future du programme PEACE-School au sein du curriculum scolaire.