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Émergence du fumisme dans la production d'un nouvel esprit littéraireTremblay, Charles-Étienne 08 1900 (has links)
La présente thèse se veut une relecture du fumisme en tant que concept et mouvement historique daté (années 1860-1880) et situé (la France), ou moment qui représente une économie de sens qui a bouleversé les habitudes perceptuelles et intellectuelles de la réception depuis la seconde moitié du dix-neuvième siècle.
Selon la lecture habituelle du fumisme, les productions des poètes et artistes fumistes, qualifiées de « fumisteries », ne forment qu’un chapitre, ou une catégorie négligeable, de l’histoire littéraire. Cette histoire confond le fumisme en tant que mouvement littéraire éphémère avec les épisodes décadent et symboliste pour le réduire à un concours de mystifications de bourgeois par des bohèmes en marge par rapport à l’institution littéraire organisées par le comédien Sapeck et l’écrivain Alphonse Allais, tous deux nommés ironiquement chefs de « l’École fumiste » vers 1880.
Or, en offusquant la conception positiviste du langage qu’elle lui applique afin de le réduire à une simple provocation sans but, et en assimilant Rimbaud aux « fumisteries » des « décadents », la critique littéraire nous donne l’outil principal de démystification du fumisme en tant que pratique ou mode de production d’une économie de sens.
C’est cette économie qui constitue notre principal point d’intérêt. Contemporain des épisodes décadent et symboliste, le moment fumiste oblige la réception à reconfigurer la façon de produire du sens. Les productions fumistes (essentiellement des poèmes et des caricatures, comme dans l’Album zutique, notre corpus principal) sont fondées sur une économie du rébus. Exemplifiée par le sonnet de Rimbaud intitulé « Voyelles », cette économie, qui crée des « documents », des textes inséparables de leur matière, introduit l’économie artistique du vingtième siècle – en particulier, au mode de perception cinématographique tel que fabriqué par le fumiste Émile Cohl. / This thesis focuses on a particular period in literary history that goes under the name of fumism. This “fumist” moment, which occurred during the years 1860-1880 in Paris, introduces a new economy of meaning that, in the latter part of the nineteenth century, leads to a transformation in reader’s changing perceptual and intellectual habits.
In the perspective of institutionalized literary history, critics conceive fumist productions as “fumisteries” (which might be rendered as “nonsense”) and lump this ephemeral movement or literary school (“l’École fumiste”) together with decadent and symbolist literary movements, reducing it to so-called mystification contests organized by the comedian named Sapeck and the writer Alphonse Allais, both designated as leaders of “l’École fumiste” around 1880. Yet, rather than viewing fumist productions as aimless provocations and assimilating Rimbaud’s work as an example of this “fumisterie” and decadence, this thesis examines the underlying presuppositions of language that are operative in the novel understanding of literature it entails. In this perspective, “fumism,” as a theory of discourse and literary practice, signals the emergence of a new vision of language and literary production.
Against this background, this thesis presents a detailed historical reading of fumism in the context of literary debates in late nineteenth-century France. At the same time, this study shows how the reception of fumist works leads to a transformed economy of meaning and, above all, to a reconfiguration of literary understanding. As this study details, fumist productions (essentially poems and caricatures that can be viewed in the Album zutique, the main corpus) are based on rebuses. Remarkably exemplified by Rimbaud’s controversial sonnet “Voyelles”, this new meaning economy creates what are termed “documents”, which place the materiality of the text on a par with its potential meanings. In interpreting this transformation, the thesis concludes by demonstrating how this new understanding of meaning lays the groundwork for the artistic economy of the twentieth century – in particular, with regard to the dynamic mode of perception introduced by the father of the animated film, the fumist Emile Cohl.
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Émergence du fumisme dans la production d'un nouvel esprit littéraireTremblay, Charles-Étienne 08 1900 (has links)
La présente thèse se veut une relecture du fumisme en tant que concept et mouvement historique daté (années 1860-1880) et situé (la France), ou moment qui représente une économie de sens qui a bouleversé les habitudes perceptuelles et intellectuelles de la réception depuis la seconde moitié du dix-neuvième siècle.
Selon la lecture habituelle du fumisme, les productions des poètes et artistes fumistes, qualifiées de « fumisteries », ne forment qu’un chapitre, ou une catégorie négligeable, de l’histoire littéraire. Cette histoire confond le fumisme en tant que mouvement littéraire éphémère avec les épisodes décadent et symboliste pour le réduire à un concours de mystifications de bourgeois par des bohèmes en marge par rapport à l’institution littéraire organisées par le comédien Sapeck et l’écrivain Alphonse Allais, tous deux nommés ironiquement chefs de « l’École fumiste » vers 1880.
Or, en offusquant la conception positiviste du langage qu’elle lui applique afin de le réduire à une simple provocation sans but, et en assimilant Rimbaud aux « fumisteries » des « décadents », la critique littéraire nous donne l’outil principal de démystification du fumisme en tant que pratique ou mode de production d’une économie de sens.
C’est cette économie qui constitue notre principal point d’intérêt. Contemporain des épisodes décadent et symboliste, le moment fumiste oblige la réception à reconfigurer la façon de produire du sens. Les productions fumistes (essentiellement des poèmes et des caricatures, comme dans l’Album zutique, notre corpus principal) sont fondées sur une économie du rébus. Exemplifiée par le sonnet de Rimbaud intitulé « Voyelles », cette économie, qui crée des « documents », des textes inséparables de leur matière, introduit l’économie artistique du vingtième siècle – en particulier, au mode de perception cinématographique tel que fabriqué par le fumiste Émile Cohl. / This thesis focuses on a particular period in literary history that goes under the name of fumism. This “fumist” moment, which occurred during the years 1860-1880 in Paris, introduces a new economy of meaning that, in the latter part of the nineteenth century, leads to a transformation in reader’s changing perceptual and intellectual habits.
In the perspective of institutionalized literary history, critics conceive fumist productions as “fumisteries” (which might be rendered as “nonsense”) and lump this ephemeral movement or literary school (“l’École fumiste”) together with decadent and symbolist literary movements, reducing it to so-called mystification contests organized by the comedian named Sapeck and the writer Alphonse Allais, both designated as leaders of “l’École fumiste” around 1880. Yet, rather than viewing fumist productions as aimless provocations and assimilating Rimbaud’s work as an example of this “fumisterie” and decadence, this thesis examines the underlying presuppositions of language that are operative in the novel understanding of literature it entails. In this perspective, “fumism,” as a theory of discourse and literary practice, signals the emergence of a new vision of language and literary production.
Against this background, this thesis presents a detailed historical reading of fumism in the context of literary debates in late nineteenth-century France. At the same time, this study shows how the reception of fumist works leads to a transformed economy of meaning and, above all, to a reconfiguration of literary understanding. As this study details, fumist productions (essentially poems and caricatures that can be viewed in the Album zutique, the main corpus) are based on rebuses. Remarkably exemplified by Rimbaud’s controversial sonnet “Voyelles”, this new meaning economy creates what are termed “documents”, which place the materiality of the text on a par with its potential meanings. In interpreting this transformation, the thesis concludes by demonstrating how this new understanding of meaning lays the groundwork for the artistic economy of the twentieth century – in particular, with regard to the dynamic mode of perception introduced by the father of the animated film, the fumist Emile Cohl.
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