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Christine de Pizan et la poétique de la justiceVidet-Reix, Delphine 14 January 2011 (has links)
L’année 1401 marque un tournant dans la carrière littéraire de Christine de Pizan. Son engagement dans la querelle sur Le Roman de la Rose n’est pas anodin. En affrontant les représentants du premier humanisme français, l’écrivaine réfute le discours misogyne véhiculé par Jean de Meun. Opposant Dante à Jean de Meun, elle critique un usage de la glose qui ne relève pas d’une intention d’auteur clairement définie et se livre à une réflexion sur la question de l’interprétation des textes littéraires. Sa défense morale des femmes, dans Le débat sur le Roman de la Rose et Le livre de la Cité des dames révèle un engagement profond dans la politique de son époque. En prenant position en faveur de la régente Isabeau de Bavière, Christine développe un discours sur les vertus, destiné aux lecteurs désireux d’illustrer les qualités qui aident à bien gouverner. L’Epistre Othea et Le livre de l’advision Cristine illustrent l’importance de la glose, à même de guider le lecteur dans la construction du sens. S’inscrivant dans le sillage de Nicole Oresme et de Thomas d’Aquin, Christine propose une réflexion claire sur les vertus intellectuelles et morales qui permet de comprendre et de retrouver le sens de la justice à une époque où les nombreuses crises de folie de Charles VI mettent l’équilibre du royaume en péril. Le livre du chemin de long estude, Le livre des fais et bonnes meurs du sage roy Charles V, Le livre de l’advision Cristine , Le livre du corps de policie, Le livre de la Mutacion de Fortune développent une poétique de la justice qui devient une solution possible à l’instabilité politique. / The year 1401 marked a turning point in the literary career of Christine de Pizan. Her interventions in the debate about the Roman de la Rose were not harmless. In confronting the representatives of the first wave of French humanism, Christine sought to refute the misogynist discourse proposed by Jean de Meun. In contrasting Jean de Meun with Dante, she criticizes Jean de Meun’s recurrent and unfulfilled promise of a gloss which mystifies authorial intention, and in so doing initiates a new reflection on how literary texts should be interpreted. Her moral defense of women during the debate on the Roman de la Rose and The Book of the City of Ladies also reveals a profound involvement in the politics of her age. As part of her taking a clear position in favour of the regency of Isabeau de Bavière during her husband’s periods of mental illness, Christine developed a particular discourse on the virtues aimed at illustrating for interested readers those qualities necessary for good government. L’Epistre Othea and Le livre de l’advision Christine illustrate the importance of a genuine gloss, particularly in guiding readers toward elucidating the sense of a text. Her reflections here follow in the wake of the works of Thomas Aquinas and Nicole Oresme and propose an unambiguous meditation on the intellectual and moral virtues which is designed to aid readers to discover and to understand better the meaning of justice in an age during which the period’s of Charles VI’s mental illusion endangered the stability of the kingdom. Le livre du chemin de long estude, Le livre des fais et bonnes meurs du sage roy Charles V, Le livre de l’advision Cristine , Le livre du corps de policie, Le livre de la Mutacion de Fortune all elaborate a poetics of justice which Christine proposes as a possible solution to the political instability of her time.
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