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La scene de reconnaissance dans les nouveaux genres dramatiques au XVIIIe siecle, de la comedie au drame

Ben Lazreg, Faten 15 January 2013 (has links) (PDF)
La reconnaissance est essentiellement théorisée par Aristote à propos de la tragédie. Dans la comédie, la reconnaissance n'assume qu'un rôle accessoire. Dans ces deux genres, elle est essentiellement tributaire du dénouement. Au XVIIIe siècle, les auteurs se sont intéressés de près à ce principe dramatique auquel ils ont eu recours de manière massive dans les nouveaux genres dramatiques que le siècle a vu naître. Marivaux, Destouches, Nivelle de La Chaussée, Diderot, Mercier et Beaumarchais ont tous transposé la notion aristotélicienne de l'anagnorisis dans leurs pièces. Les écarts avec l'assise théorique qu'offre la Poétique et avec la place qu'occupe la reconnaissance dans le théâtre classique se font évidents. N'étant plus nécessairement liée au dénouement, la reconnaissance concerne, dans les comédies nouvelles, toutes les étapes de l'action. Les auteurs revendiquent le recours à ce principe dramatique, en dépit des lourds préjugés qui pèsent sur lui, et revendiquent également le pathétique en tant que nouvelle voie à explorer au théâtre. Les scènes de reconnaissance sont symptomatiques de cette volonté de dépasser la division rigoureuse des genres ; elles traduisent les nouvelles aspirations et les nouvelles voies empruntées par l'art dramatique. Elles renseignent sur le renouvellement des formes et des enjeux des nouveaux genres et incarnent le projet dramatique des Lumières qui consiste, avant tout, à créer un rapport à la fois intime et solide avec le spectateur. Désormais, c'est de l'efficacité de l'effet dramatique que dépendent le succès des nouveaux genres et la transmission efficace du message moral, philosophique et politique que les reconnaissances tentent de véhiculer.
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La scène de reconnaissance dans les nouveaux genres dramatiques au XVIIIe siecle, de la comédie au drame / Recognition scene in the new dramatic genres in the XVIIIth century, from comedy to drama.

Ben Lazreg, Feten 15 January 2013 (has links)
La reconnaissance est essentiellement théorisée par Aristote à propos de la tragédie. Dans la comédie, la reconnaissance n’assume qu’un rôle accessoire. Dans ces deux genres, elle est essentiellement tributaire du dénouement. Au XVIIIe siècle, les auteurs se sont intéressés de près à ce principe dramatique auquel ils ont eu recours de manière massive dans les nouveaux genres dramatiques que le siècle a vu naître. Marivaux, Destouches, Nivelle de La Chaussée, Diderot, Mercier et Beaumarchais ont tous transposé la notion aristotélicienne de l’anagnorisis dans leurs pièces. Les écarts avec l’assise théorique qu’offre la Poétique et avec la place qu’occupe la reconnaissance dans le théâtre classique se font évidents. N’étant plus nécessairement liée au dénouement, la reconnaissance concerne, dans les comédies nouvelles, toutes les étapes de l’action. Les auteurs revendiquent le recours à ce principe dramatique, en dépit des lourds préjugés qui pèsent sur lui, et revendiquent également le pathétique en tant que nouvelle voie à explorer au théâtre. Les scènes de reconnaissance sont symptomatiques de cette volonté de dépasser la division rigoureuse des genres ; elles traduisent les nouvelles aspirations et les nouvelles voies empruntées par l’art dramatique. Elles renseignent sur le renouvellement des formes et des enjeux des nouveaux genres et incarnent le projet dramatique des Lumières qui consiste, avant tout, à créer un rapport à la fois intime et solide avec le spectateur. Désormais, c’est de l’efficacité de l’effet dramatique que dépendent le succès des nouveaux genres et la transmission efficace du message moral, philosophique et politique que les reconnaissances tentent de véhiculer. / Recognition is essentially theorized by Aristotle about the tragedy. In comedy, recognition assumes only a secondary role. In both genres, it is essentially dependent on the final dénouement. In the eighteenth century, the authors have been interested in this dramatic principle which they have used massively in the new dramatic genres born in that century. Marivaux, Destouches, Nivelle de La Chaussée, Diderot, Mercier and Beaumarchais have all transposed the Aristotelian notion of anagnorisis in their plays. The differences with the theoretical basis enabled by Poetics and the place of recognition in classical theater are obvious. Being no longer necessarily linked to dénouement, recognition in the new comedies is concerned with all stages of the action. The authors claim the use of this dramatic principle despite the heavy bias against it, as well as they claim the use of the pathetic as a new way to explore drama. Recognition scenes are symptomatic of this desire to go beyond the strict division of gender, as they reflect new aspirations and new pathways for drama to explore. They provide information on the renewal of forms and new kinds of challenges facing the new genres, while embodying the Enlightenment project aiming, above all, to create a relationship that is both intimate and solid with the viewer. Now it is the efficiency of the dramatic effect that conditions the success of new genres and the efficient transmission of the moral, philosophical and political messages which recognition that tries to convey.

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