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Parodie et création romanesque dans les littératures européennes (Antiquité-XVIIIe siècle) : essai de poétique historique / Parody and the creation of the novel in european novel from antique greece to XVIIIeh century : an essay in historical poeticsPouyaud, Stéphane 08 December 2018 (has links)
L’objet de ce travail est de montrer le rôle capital qu’a joué la parodie dans la construction du genre romanesque, le seul de ce que l’on considère aujourd’hui comme les grands genres à ne pas être théorisé jusqu’à la fin du XVIIe siècle. La parodie est considérée comme une pratique facile et gratuite, comme une attaque déloyale visant à détruire sans pitié un modèle supérieur. Pourtant, on peut plaider en faveur de son pouvoir habilement corrosif et régénérateur : en critiquant une esthétique, elle en dénonce les défauts et invite à la renouveler. Tournée vers le passé du texte qu’elle imite, elle est aussi tournée vers l’avenir et porte en germe, dans sa critique, la suggestion de voies de renouvellement. Cette capacité de la parodie de régénérer par-delà la critique explique que le roman, en l’absence de théorisation, se soit largement défini par la parodie. Son rôle a, de ce fait, été crucial aux époques où le roman n’était ni théorisé ni accepté et elle a constitué un des lieux majeurs de la réflexion sur le genre romanesque. Non seulement la parodie bouscule le genre du roman et, par ce geste même, le constitue comme genre, mais elle permet aussi de mettre en évidence la conscience générique d’une époque et les formes qu’elle adoptait. Œuvre de lecteur, elle reflète la vision qu’a eue une époque du roman et les manières dont elle entendait le renouveler : elle est donc doublement théoricienne. Il s’agit ici de voir comment la parodie, du roman grec au roman du XVIIIe siècle a été le laboratoire du genre romanesque, situé dans un fragile équilibre entre la destruction des esthétiques qui l’ont précédé et la promotion de nouvelles formules. / The aim of this dissertation is to show the decisive role that parody played in the construction of the novel as a genre, that has not been theorized before the end of the XVIIth century (a unique case within the main forms of literatures). Parody is often considered as an easy process, an unfair and merciless way to attack a superior model. However, its defenders can valuably argue for its caustic and regenerative impact : by criticizing the novel’s aesthetic, parody points out its weaknesses and thus shows the way to renew it. By the process of imitation, parody inevitably confines the parodied text into the past; but at the same time it looks towards the future and suggests, in its criticism itself, new territories to explore. This fertile feature of parody explains why it has largely helped to define the novel in the absence of theoricians. At times when the novel was neither theorized, nor even accepted, parody has played a crucial role, concentrating most of the intellectual reflection about the novel. Not only has parody shaken the form of the novel – which by the way helped establishing it as a genre, it has also highlighted how conscious people were of the existence of this genre, the forms it took. Being a reader’s work, parody reflects how an audience considered the novel and how it intended to renew it : in that sense it has a double contribution to theory. Our objective is to see how, from the greek novel to the XVIIIth century, parody has been a think tank for the novel, in a fragile balance between the destruction of former aesthetics and the promotion of new formulas.
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La création d’un royaume eutopique arthurien au XIIe siècle : géographies mythiques et itinéraires arthuriens pour un monde idéal / The creation of an Arthurian eutopic kingdom in the 12th century : mythical geographies and Arthurian routes for an ideal worldVerdon, Flore 07 October 2019 (has links)
Ce travail analyse le rôle fondamental du royaume arthurien dans le récit breton du XIIe siècle. Ce lieu soulève des problématiques relatives aux fonctions de la souveraineté et tend vers la définition d’un idéal qu’on appellera « eutopique ».L’étude repose sur l’hypothèse de l’existence de deux « domaines » arthuriens qui donnent aux textes leur polarité fondamentale : le domaine courtois d’une part, qui se caractérise par une emprise masculine, celle d’Arthur, et le domaine merveilleux qui est davantage marqué par des figures féminines, souvent féeriques. Ce dernier domaine figure un envers symbolique du domaine d’origine du héros dont le parcours met en lumière une tension dialectique féconde. En effet, l’aventure le conduit du domaine courtois au domaine merveilleux, pour le ramener à la fin à la cour d’Arthur. Or ce retour ne signifie pas une régression au point de départ, mais implique au contraire la définition d’un nouvel espace, à la fois concret et idéal, à la tête duquel le héros, désormais investi de la fonction royale, règnera en assurant le bien-être de sa communauté. Ce troisième lieu est donc distinct du domaine courtois originel et en propose une variante régénérée. Le nouveau royaume qui émerge à l’issue de l’aventure chevaleresque peut ainsi être appelé « eutopique ». C’est le lieu de la construction d’un idéal humble, assurant la satisfaction des besoins humains les plus simples : l’abondance alimentaire, et de manière générale la réparation de toutes les « mauvaises coutumes » que le roi fatigué a laissé s’installer. Il se situe donc aussi aux antipodes d’idéaux plus abstraits pour poser cette aspiration simple d’une vie à mesure humaine. / This thesis analyses the fundamental role of the Arthurian kingdom in the Arthurian narrative of the twelfth century. This place raises issues related to the functions of sovereignty and tends towards the definition of an ideal that will be called « eutopic ».The study is based on the hypothesis of the existence of two Arthurian « domains » which give to the texts their fundamental polarity: on the one hand, there is the courteous domain, which is characterized by a male authority, that of Arthur, and on the other hand, the marvelous domain is comprised of fairy feminine figures. The marvelous domain is a symbolic reverse of the hero’s original domain, whose path highlights a dialectical tension. Indeed, the adventure leads him from the courteous domain to the marvelous one, to bring him back at the end to Arthur’s court. This return does not mean a regression to the starting point, but on the contrary implies the definition of a new space, both concrete and ideal, at the head of which the hero, now invested with the royal function, will reign by ensuring the well-being of his community. Therefore, this third place is distinct from the original courteous domain and proposes a regenerated variant. The new kingdom that emerges at the end of the chivalrous adventure can thus be called « eutopic ». It is a place for the construction of a humble ideal, ensuring the satisfaction of the simplest human needs: the abundance of, and more generally the restoration of all the « bad customs » that the tired king let settle down. It is the antithesis of more abstract ideals to pose this simple aspiration of human scale life.
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