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La robustesse des membres des populations passées et récentes en Afrique centrale : des chasseurs-cueilleurs aux agriculteursKlagba, Malwine-Octavia 08 1900 (has links)
À l’holocène, le développement de l'agriculture par les populations humaines a modifié la morphologique du squelette humain. Dans ce cadre, plusieurs recherches se sont intéressées à la biomécanique des populations passées et modernes. Elles supposent qu’une activité physique répétée affecte la structure de l’os. Cette réponse osseuse est analysée par les propriétés géométriques de l’os qui permettent de reconstruire le comportement passé et présent des individus. La distribution osseuse en coupe a donc été étudiée sur les membres supérieurs et inférieurs de populations centrafricaines (du Cameroun et de la République Démocratique du Congo). La première hypothèse de ce mémoire est la suivante, les agriculteurs centrafricains, au mode de vie sédentaire, auraient les membres supérieurs plus robustes, tandis que les chasseurs-cueilleurs, plus mobiles, auraient les membres inférieurs plus robustes. La deuxième hypothèse suppose que les populations d’un milieu/terrain plus accidenté auraient les membres, supérieurs et/ou inférieurs, plus robustes. Nos résultats indiquent plutôt que les chasseurs-cueilleurs et les agriculteurs ont la même robustesse générale, bien que les peuples non sédentarisés soient plus robustes à la mi-diaphyse des radius droits. Contrairement à ce qui était attendu, les fémurs sont plus résistants (CSA) chez les agriculteurs, quand ils sont standardisés par la masse corporelle. En revanche, la moitié supérieure des tibias semblent être plus robuste chez les chasseurs-cueilleurs, quand les propriétés sont standardisées par la longueur de l’os. Les radius et les ulnas des chasseurs-cueilleurs vivant en forêt et en montagne ont la même robustesse. Enfin, seule la section distale des fibulas est plus résistante (CSA) chez les chasseurs-cueilleurs de la montagne que chez les chasseurs-cueilleurs de la forêt. En conclusion, ce mémoire ne nous permet pas d’affirmer que la transition vers l’agriculture s’accompagne d’une réduction de la mobilité et de la robustesse en Afrique centrale. En revanche, il montre que ces individus sont quand même influencés par leur stratégie de subsistance. Un plus grand échantillon est nécessaire pour mieux documenter la transition agricole et l’influence du milieu sur la structure osseuse en Afrique centrale. / The emergence of farming in the Holocene had major impacts on human populations. Many biomechanical studies have explored past and recent populations and have suggested that physical activity affects bone structure. Cross-sectional geometric properties of bones are measured to reconstruct past and recent human behavior. The present study analyses bone cross-sectional geometry of upper and lower limbs long bones of Central African populations (from Cameroon and the Democratic Republic of Congo). This study is based on the premise that agriculturalists, a sedentary group using their upper limbs for farming activities, have more robust upper limbs, while hunter-gatherers, that have an extremely mobile lifestyle, have more robust lower limbs. In addition, it is assumed that populations in more rugged environments/terrains would have more robust upper and/or lower limbs. Against expectation, the upper limbs of non-sedentary and sedentary populations have the same robusticity, although the right radius midshafts of hunter-gatherers are more robust. The femora are more robust in agriculturalists when the significant properties are normalized by body mass. In contrast, the upper part of the tibiae is more robust in hunter-gatherers when the properties are standardised by bone length. Against expectation, it was found that the upper limbs (radii and ulnae) of hunter-gatherers living in the lowland forests and in the mountains have the same robustness. Meanwhile, for the lower limbs, the fibula is more robust in people living in the mountains than those in the forest. In conclusion, these findings do not allow us to assert that the transition to agriculture is accompanied by a reduction in mobility and robusticity in the lower limbs or an increase in robusticity of the upper limb. Nonetheless, this study suggests that individuals are influenced by their economic strategy. However, a larger sample will be needed to better evaluate the role of the transition to agriculture on bone structure in Central Africa.
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