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Le contrôle des pratiques policières et les récits policiers sur le désengagementBéliveau, Gabriel 04 1900 (has links)
Cette recherche se situe à l’intersection du contrôle des pratiques policières et du désengagement policier, un sujet de plus en plus repris par les sphères médiatiques et politiques du Québec aujourd’hui. Plus particulièrement, elle s’intéresse à la manière dont les récits policiers sur le désengagement se construisent en lien avec l’expérience des plaintes à leur encontre et des procédures subséquentes (déontologiques, disciplinaires, criminelles). La police ressent ces dernières années l’avènement d’une diminution généralisée des interventions policières, en lien avec une peur des officiers en première ligne d’être punies. Pourtant, nous ne savons pas si le phénomène existe et s’il est réellement problématique. À l’aune de 59 témoignages policiers, nous proposons d’approfondir cette dimension des pratiques policières. Les résultats indiquent qu’il existe un écart important entre les histoires sur le désengagement de la police, en général, et l’affirmation de son propre désengagement. Plus particulièrement, trois types d’individus émergent des analyses : les policiers·ères non désengagés (36.7%), les policiers·ères partiellement désengagés (47%) et les policiers·ères totalement désengagés (16.3%). Plus les participants·es se sont rapportés hautement désengagés, plus ils sont susceptibles d’avoir : (1) été mis en examen en interne par leur organisation d’appartenance; (2) sous l’initiative de leur employeur (absence d’allégation citoyenne); (3) été l’objet d’au moins une mesure préventive en attente des procédures (réaffectation, suspension); (4) été déclarés coupables et sanctionnés, et ce; (5) en lien avec des pratiques dites « proactives » visant la lutte au crime perçu. Par conséquent, à l’inverse des hypothèses soulevées jusqu’à présent, n’impliquant qu’une origine extra-organisationnelle au phénomène (tribunaux, médias), nos données indiquent que la source première des formes extrêmes et problématiques de désengagement serait de nature intra-organisationnelle, émanant d’une rupture de confiance entre les policiers·ères et leur employeur. Ces observations permettent d’ouvrir la discussion sur l’encadrement des pratiques policières. / This research is situated at the intersection of the control of police practices and depolicing, a subject increasingly highlighted by the media and political spheres in Quebec today. Specifically, it examines how police narratives of disengagement are constructed in response to the experience of complaints against them and subsequent proceedings (deontological, disciplinary, criminal). In recent years, police have announced a general reduction in police interventions, attributing it to frontline officers' fear of repercussions. However, it remains unclear whether this phenomenon truly exists or constitutes a problem. Drawing from 59 police interviews, we aim to delve deeper into this aspect of police practices. The findings reveal a significant disparity between generalized narratives of police disengagement and personal claims of disengagement. More precisely, the analysis identifies three categories of officers: non-disengaged (36.7%), partially disengaged (47%), and fully disengaged (16.3%). Participants who reported higher levels of disengagement were more likely to have: (1) undergone internal investigations within their organization; (2) been subject to employer-initiated actions (independent of citizen complaints); (3) experienced preventive measures such as reassignment or suspension pending proceedings; (4) been found guilty and sanctioned; (5) associated with so-called "proactive" strategies targeting perceived crime. Contrary to previous hypotheses that suggested an external origin of the phenomenon (e.g., courts, media), our data indicate that the primary source of extreme and problematic disengagement lies within the organization itself, stemming from a breakdown in trust between officers and their employers. These observations initiate a discussion on the regulation of police practices.
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Les Ultras. Sociologie de l'affrontement sportif et urbain / The Ultras. Sociology of sportive and urban confrontationGinhoux, Bérangère 31 October 2013 (has links)
Ce travail de recherche porte sur l’engagement des supporters de football ultras. La plupart des recherches sur les supporters de football dégagent deux modèles de supportérisme« extrême » par rapport au supportérisme traditionnel : le modèle anglais (hooligans) et le modèle italien avec les groupes de supporters ultras. Ces derniers sont constitués en association de loi 1901 dont les membres les plus actifs sont très majoritairement des jeunes hommes de 15 à 30 ans. Leur manière de supporter repose sur une culture partisane et des activités propres (réalisation d’animations sur l’ensemble de la tribune, recours à des chants et des gestuelles spécifiques, utilisation d’engins pyrotechniques, organisation de déplacements,etc.). Cette recherche propose une étude détaillée du processus de constitution du collectif qu’est le groupe ultra et de son fonctionnement, à travers l’angle de la sociologie de la déviance et des notions de « sous-culture » (codes, règles, langage) ou celle de « carrière »(structure hiérarchisée, différents statuts, réputation). Mais l’objectif de ce travail est de dépasser une lecture monographique qui s’en tiendrait à la seule étude du fonctionnement interne du groupe ultra. Cette recherche s’inscrit ainsi dans une conception interactionniste de la déviance qui nécessite d’analyser l’action des déviants – celle des ultras - mais aussi celledes personnes qui réagissent à cette déviance, en l’occurrence celles des agents des services répressifs ou chargés de la sécurité des stades. Ce travail se propose de décrire et d’analyser les interactions entre les ultras, les groupes de supporters « adverses » et les acteurs de la sécurité (policiers, stadiers, directeurs de sécurité des stades) en privilégiant une ethnographie des situations et une description détaillée des pratiques sociales des ultras. En développant« une perspective en terme de monde social » (Strauss) nous nous efforçons d’appréhender le spectacle des ultras comme une production collective, sans cesse négociée et ré-ajustée par rapport à celle des autres acteurs et institutions publiques. Cette perspective permet également de travailler la façon dont les pratiques sociales et « culturelles » des ultras sont affectées notamment par le processus de criminalisation des supporters de football : les supporters ultras sont, en effet, devenus des « délinquants de stades » et la police s’est spécialisée dans la lutte contre ce phénomène sportif et urbain. Les supporters sont désormais surveillés,identifiés, fichés, parfois « interdits de stade » ou incarcérés. Dans le cadre de cette recherche,nous avons suivi l’évolution de ce monde contraint de s’ajuster et de s’adapter à ces différentes évolutions. L’objet de cette recherche est de décrire les processus sociaux qui traversent au quotidien le monde des ultras et qui provoquent sa segmentation et fragmentation en plusieurs « sous-mondes » (celui des interdits de stades, des supporters« indépendants » etc.). En mobilisant les outils descriptifs et analytiques de la sociologie interactionniste qualitative, ce travail entend prolonger la discussion avec les Culturals Studies, dont les travaux ont historiquement alimenté la majorité des travaux sur le supportérisme.Cette recherche repose sur un travail de terrain ethnographique mené par observation participante, principalement parmi les supporters ultras stéphanois – les Green Angels et les Magic fans-, et par entretiens semi-directifs auprès d’ultras et d’acteurs de la sécurité(policiers, stadiers, etc.) en France et à l’étranger. Elle s’appuie aussi sur l’analyse de nombreux documents indigènes, d’articles de presse et mobilise la photo-ethnographie. / This work of research deals with the ultras football fans' engagement. Most of there searches about football fans reach two models of "extreme" sports fanaticism in comparison with the traditional sports fanaticism: the English model (hooligans) and the Italian one with the ultra supporters' groups. The latter are formed in association under the French Law of 1901, which the most active members are predominantly young men between 15 and 30 years old. Their way of supporting is based on a partisan culture and own activities (creation of activities in the whole terraces, resort to songs and specific gestures, use of pyrotechnic devices, organisation of travels, etc.).This research proposes a detailed study of the creation process of the collective that forms the ultra group and its functioning, through the sociology angle of the deviance and the"subculture" notions (codes, rules, language) or the one of the "career" (ranked structure,different status, reputation). Nevertheless, the objective of this work is to go beyond amonographic reading that would just give a study of the internal functioning of the ultragroup. This research falls within an interactionist conception of the deviance which requests an analysis of the deviants' action - the ultras' one - but also the one of the persons who reactto this deviance, in this case, the action of the law enforcement officers or the agents in charge of the stadium security. This work aims to describe and analyse the interactions between the ultras, the "opposing" supporters groups and the security actors (policemen, football stewards,stadium security directors) by favouring an ethnography of situations and a detailed description of the ultras' social practices. By developing " a perspective in terms of social world" (Strauss) we endeavour to comprehend the ultras' show as a collective production,always negotiated and readjusted in relation to the one of the other actors and the public institutions. This viewpoint also enables to work on the way the ultras' social and "cultural"practices are affected notably by the process of the football supporters' criminalisation: the ultra supporters became, in fact, the "stadium delinquents" and police get specialised in the struggle against this sportive and urban phenomenon. The supporters are now kept undersurveillance, identified, filed, and sometimes "stadium banned" or incarcerated. As part of this research, we have followed the evolution of this world forced to fit and to adapt itself to different developments. The purpose of this research is to describe the social processes that go through the ultras' world and causes its segmentation and fragmentation in several "subworlds"(the stadium banned's one, the "independent" supporters' one, etc.). Mobilising the descriptive and analytical tools of the qualitative interactionist sociology, this research aims to extend the discussion with the Culturals Studies, which works have historically fed most ofthe studies about the sports fanaticism. This research rests upon an ethnographic field work driven by participant observation,principally among the ultra supporters from Saint-Etienne - the Green Angels and the Magic fans -, and by semi-structured interviews with ultras and security actors (policemen, stewards,etc.) in France and abroad. It is also based on the analysis of numerous native documents,press articles and mobilise the photo-ethnography.
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