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Dramaturgie de la scène primitive et passion postcourtoise : le couple Judith et Holopherne dans L’âge d’homme et L’Afrique fantôme de Michel Leiris

Dupuis-Plamondon, Thierry 08 1900 (has links)
Ce mémoire propose une réflexion psychanalytique à partir de L'Âge d'homme et de L'Afrique fantôme de Michel Leiris. Il y est montré que la notion freudienne de scène primitive sert de paradigme à l'écriture autobiographique de cet auteur. Cette étude commence par approfondir les récits de rêves dans ces textes. Il s'agit d'emprunter la voie royale vers l'inconscient. Le moi du narrateur adopte une position masochiste devant des femmes phalliques dont il s'éprend. C'est ce qui le fait basculer dans la passion postcourtoise, notion développée par Paul-Laurent Assoun. La Dame se substitue à l'objet perdu et se présente comme une Judith meurtrière. Les nombreuses identifications du narrateur avec des personnages légendaires nous permettent de transposer son existence à l'intérieur d'une mythologie personnelle. L'analyse de ces fantaisies d'identification avec des modèles masculins révèle le sadisme de son surmoi. À Gondar, l'auteur tombe amoureux d'Emawayish, une sorcière éthiopienne, qui devient son double idéal de Lucrèce et Judith. Cette relation amoureuse répète inconsciemment la structure du complexe d'Œdipe. L'Âge d'homme apparaît comme une recherche du corps maternel et l'écriture autobiographique devient le moyen de remédier au sentiment mélancolique de perte d'objet d'amour. / This thesis is a psychoanalytical development based on the books L'Âge d'homme and L'Afrique fantôme by the French writer Michel Leiris. The purpose is to show that the Freudian notion of primitive scene is used as a paradigm for self-exploration and analysis through autobiographical writing. This study begins by detailing the stories of dreams retold by the author in his works. Thus, Leiris is traveling on the royal road that will take him to his unconscious mind. The ego of the narrator adopts a masochist approach to the phallic women he falls in love with. He then shifts to what is called « postcourtoise passion », a concept developed by Paul-Laurent Assoun. The Lady (La Dame) replaces the « lost object » and is transformed into the murderous Judith. The many identifications of the narrator with legendary figures allow us to read his existence through his personal mythology. Upon analysis, these identity fantasies of the author with male models are an indication of the sadism of his superego. In Gondar, the author falls in love with Emawayish, an Ethiopian sorceress who becomes the perfect double of Lucrèce and Judith. This love relationship unconsciously reveals the structure of the Oedipus complex. L’Âge d’homme can be seen as the quest of a man for the maternal body. The experience of self-exploration and analysis writing can be seen as the means to cure the melancholy generated by the loss of the loved object.
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Archéo-analyse de l'oeuvre : Le Petit Prince : l'écriture d'un secret ou la trace secrète d'une écriture hiéroglyphique / Archeo-analysis of the work : Le Petit Prince : The writing of a secret or the secret trace of hiéroglyphic writing

Branchu, Colette 19 November 2011 (has links)
Le conte Le Petit Prince, commence par « Lorsque j'avais six ans ». Ces mots sont précédés d'une image montrant l'enlacement d'un serpent boa autour d'une bête fauve. Or les premiers mots d'une oeuvre ainsi que l'illustration qui les précède en indiquent le déroulement et permet de prévoir la fin. Ces deux notations signalent que ce conte est l'histoire d'un enfant de six ans qui se pose deux questions clés: que signifient ces enlacements à la fois merveilleux et inquiétants dont il reproduit l'image et en quoi leur dynamique le concerne-t-il? Il pose ainsi la question « d'où je viens ? » suivi de son corollaire naturel « suis-je concerné par de telles pulsions ?». À travers la métaphore du Petit Prince, Saint-Exupéry prend appui sur sa propre expérience. Entre sa sixième et septième année il vécut un important traumatisme qui lui permit d'accéder seul, à la connaissance du sexuel existant entre les moutons et les fleurs, entre les hommes et les femmes, permettant à l'humanité de se perpétuer. L'universalité de la question des origines permet une traduction dans toutes les langues, sans que ce conte perde une once de sa pertinence. L'oeuvre Le Petit Prince s'inscrit dès lors et en quelque sorte comme une nouvelle écriture de la Genèse, mais d'une genèse dégagée de tout contexte religieux, en somme d'une genèse laïque donc totalement universelle. Cette Genèse « universelle » est à entendre au sens métonymique du terme. Genèse qu'Antoine de Saint-Exupéry déploie au pied de la lettre dans le Cosmos, inventant une cosmogonie pour tous les Petits Princes du Monde qui osent se demander, dans une profonde solitude, ce que ça fout ensemble ces drôles d'adultes… / Le Petit Prince story begins with “When I was six years old ”. These words follow a picture showing a boa constrictor winding round a wild beast. The first words of a work together with its accompanying decoration are an indicationof how the tale will unfold and also how it will probably end. Consequently, we may say that this tale is the story of a six years old child who asks himself two key questions: such intertwinements he visualizes, both marvelous and frightening,what do they mean and to what extent is he concerned with their dynamics? In short, he raises the query “Where am I coming from ?”, followed by the natural corollary “Do such drives apply to me ?”. Through the metaphor of Le Petit Prince, Saint-Exupéry makes use of his own experience. Between six and seven he suffered a serious traumatism which allowed the child he was then to understand by himself the sexuality between sheep and flowers, between men and women, that very sexuality which allows humanity to perpetuate. The universality of that issue concerning the origins of life has allowed translations of this book into all languages, without it losing an ounce of its relevance. In a way, Le Petit Prince story epresents a new writing of the Book of Genesis, but a genesis free from any reference to any religious background, in aword, a secular Genesis, thus totally universal. That “universal” Genesis is to be understood in the metonymical meaning of the word. Antoine de Saint-Exupéry unfurls literally that Genesis into the cosmos, making up a cosmogony available to all the Little Princes of the World who dare asking themselves, in their deep loneliness, what the hell these funny adults are doing together . . .

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