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Quand l'art rencontre l'industrie, ou, "L'impossible conciliation des inconciliables" : la collaboration des constructivistes-productivistes russes Lioubov Popova et Varvara Stépanova avec une fabrique de tissus (1923-1924)Pitre, Marie-Christine 09 1900 (has links) (PDF)
L'art et l'industrie appartiennent à des milieux a priori opposés l'un à l'autre. Or, que se passe-t-il lorsqu'ils tentent l'improbable et s'unissent malgré tout? Les constructivistes-productivistes russes Lioubov Popova et Varvara Stépanova vivent l'expérience en collaborant avec la Première fabrique de cotons imprimés de Moscou en 1923-1924, une usine d'État. Leur but est de créer des tissus à motifs géométriques, un style différent de celui proposé par l'industrie textile russe de l'époque prérévolutionnaire. Cette seule intégration dans l'industrie problématise le contexte de leur collaboration et souligne les ambiguïtés inhérentes à ce type de production. À première vue, cette imbrication de l'art et de l'industrie textile apparaît éloignée du milieu artistique parce qu'elle est tournée vers la création de vêtements faits pour être portés au quotidien. L'objectif de ce mémoire vise à identifier le problème de l'application de la théorie constructiviste dans des circonstances pratiques et soulève les contradictions qui découlent de cette impossible conciliation. L'ensemble de l'étude est centré sur des écrits datant des années 1920 et se divise en trois temps. D'abord, le premier chapitre se concentre sur la période d'éclosion du constructivisme et du productivisme. Il est donc essentiel de bien définir la terminologie des termes « composition » et « construction » développés à l'Inkhouk, l'Institut de culture artistique soviétique. Pour y arriver, nous étudions des écrits originaux et des traductions de textes fondateurs identifiant des divergences dans la définition des principes théoriques sous-jacents à la production des textiles de Popova et de Stépanova. Ces textes permettent de ratisser plus large et d'identifier les variations dans la compréhension des disciplines appelées tectonique, facture et construction. Le second chapitre nous plonge ensuite dans la période de réalisation du projet de collaboration avec la fabrique de tissus. Un discours de Stépanova traduit par Lavrentiev (1997) démontre que l'application concrète des principes constructivistes au travail en industrie est loin d'aller de soi. L'étude des conditions de travail de Popova et de Stépanova dans le contexte de l'Union soviétique émergente permet un positionnement sur le statut dont jouissent les artistes de cette époque. De plus, l'analyse jettera un éclairage sur les avantages que peut tirer l'industrie textile à accueillir des artistes dans ses fabriques. Des divergences entre les écrits étudiés au premier chapitre et l'application pratique seront alors relevées. Le dernier chapitre identifie le changement de statut des créations constructivistes, considérées à la fois comme « œuvre d'art » ou « produit industriel ». Nous verrons que ce sont principalement les motifs dessinés qui sont mis de l'avant plutôt que les tissus eux-mêmes, rendant caduc l'objectif de départ des artistes de pénétrer la vie quotidienne. L'analyse des créations toujours existantes, présentées dans les musées, tend à exemplifier cette dualité. En somme, l'imbrication constante des caractéristiques de l'art et de l'industrie a pour effet général de problématiser sans cesse la filiation industrielle de ces artistes, tout en confirmant le statut artistique de cette production.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Russie soviétique, Avant-garde russe, Lioubov Popova, Varvara Stépanova, Constructivisme, Productivisme, Industrie, Production, Tissu, Textile, Vêtement, Objets utilitaires, Vie quotidienne.
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L'influence du proletkult sur la théorie et la pratique constructivistesCamden, Valérie 17 April 2018 (has links)
La Révolution russe permet l'épanouissement d'un milieu artistique expérimental où les artistes intègrent l'art à la politique. Les structures gouvernementales sont radicalement changées et l'institution du Proletkult, enfant de la Révolution et de l'idéologie de la culture prolétarienne, annonce une nouvelle ère démocratique inspirée de la philosophie marxiste. Alexandre Bogdanov propose un mode de vie ouvrier basé sur l'enseignement et la création artistiques. En favorisant l'expression et en valorisant la spécificité de la classe ouvrière, Bogdanov et ses collègues du Proletkult font naître un nouvel art au contenu fortement idéologique et aussi un nouveau type d'artiste engagé. Plusieurs théoriciens et artistes d'avant-garde, qui veulent s'engager dans le mouvement révolutionnaire, notamment les Constructivistes et les Productivistes, participent au développement idéologique et pratique du Proletkult. Ces artistes-intellectuels y voient un lieu favorable à l'éveil d'une vraie conscience de classe du prolétariat ouvrier à travers les possibilités de création et d'invention qu'offre la production culturelle et artistique. En outre, en réfléchissant à la mission de l'artiste et à la définition de l'art, ces théoriciens et artistes se retrouvent intrinsèquement lié à la pensée bogdanovienne.
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