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L'évaluation de l'efficacité des campagnes de publicité socialeChampagne-Saint-Arnaud, Valériane 12 April 2024 (has links)
La publicité sociale, que plusieurs inscrivent dans le domaine plus large du marketing social, occupe une part importante de l’industrie de la communication marketing au Québec : des dizaines de millions de dollars sont investis chaque année dans des campagnes publicitaires promouvant des causes sociales et environnementales multiples. Si les annonceurs sociaux choisissent cette forme de communication persuasive, c’est parce qu’ils sont animés de la conviction qu’elle est efficace pour susciter l’adoption de « bons » comportements ou l’abandon de « mauvais » comportements chez le public visé. Or, cette assertion soulève inévitablement des questions : l’efficacité des campagnes de publicité sociale est-elle évaluée? Le cas échéant, sur quels indicateurs et méthodes s’appuient ces évaluations? Sont-ils arrimés aux plus récentes connaissances issues de la recherche scientifique? Dans les écrits scientifiques, deux constats émergent : l’absence de consensus sur ce qui constitue une campagne efficace et sur la manière d’évaluer cette efficacité, ainsi que le manque de données empiriques sur les pratiques d’évaluation des professionnels. De tels constats conduisent naturellement à s’interroger sur la dynamique d’échange entre la recherche scientifique et les professionnels de la publicité sociale. Les données scientifiques sont-elles transférées aux professionnels? Dans l’affirmative, les intègrent-ils à leurs pratiques? Encore une fois, la revue de la littérature permet de constater que ces enjeux ont été peu documentés empiriquement jusqu’à présent. Dans ce contexte, l’étude s’est penchée sur l’enjeu général de l’arrimage entre les connaissances issues de la recherche scientifique (CIR) et les pratiques d’évaluation des campagnes de publicité sociale au Québec. S’appuyant sur un devis méthodologique mixte, un questionnaire a d’abord été soumis à soixante-deux professionnels de la publicité sociale oeuvrant au Québec, afin d’établir un portrait chiffré de leurs pratiques à l’égard de l’évaluation des campagnes ainsi que du transfert et de l’utilisation des connaissances scientifiques. Puis, vingt-trois professionnels ont participé à des entretiens individuels pour explorer plus en profondeur les raisons qui sous-tendent ces pratiques. / L’analyse conjointe des résultats du questionnaire et des entretiens a révélé que les pratiques des professionnels sont partiellement rigoureuses pour évaluer l’efficacité des campagnes, puisqu’elles présentent des lacunes autant pour mesurer les réactions que les résultats générés. Cette conclusion s’articule autour de cinq observations principales : (1) les professionnels n’effectuent pas systématiquement une évaluation des campagnes et, lorsqu’ils le font, c’est principalement à court terme après leur déploiement; (2) les indicateurs et les méthodes utilisés pour évaluer les réactions couvrent rarement la phase d’implication du récepteur; (3) le recours fréquent aux statistiques de popularité d’une campagne sur Internet fournit des données peu pertinentes pour en mesurer les effets réels qu’elle génère; (4) les indicateurs permettant de mesurer le processus de changement comportemental ne sont pas systématiquement utilisés et (5) les professionnels misent souvent sur des méthodes subjectives reposant sur des mesures autorapportées par le public cible des campagnes. Qui plus est, les entretiens ont révélé la tendance des professionnels à sélectionner certaines données et/ou à les interpréter à leur avantage, ce qui peut conduire à déclarer efficaces des campagnes qui ne le sont pas en réalité. Par ailleurs, l’étude révèle que les professionnels de la publicité sociale entretiennent un lien ténu avec le monde la recherche scientifique. Les activités de transfert et d’utilisation des CIR sont peu fréquentes et, lorsqu’elles sont réalisées, c’est principalement dans une visée utilitaire. Autrement dit, les CIR ne servent généralement pas à guider les décisions stratégiques et créatives en aval, mais plutôt à les supporter en amont. Finalement, l’étude offre un apport théorique important en proposant un nouveau cadre conceptuel et opérationnel de l’évaluation des campagnes de publicité sociale. Clarifiant ce qu’est une campagne de publicité sociale efficace et établissant une catégorisation précise des indicateurs et des méthodes permettant de l’évaluer, ce cadre fournit une distinction claire entre les réactions générées par une campagne et ses résultats d’une campagne, deux concepts qui souffraient d’une importante imprécision dans la littérature scientifique jusqu’à présent. L’évaluation des réactions s’appuie sur une nouvelle modélisation en trois phases, fruit de la fusion de modèles hiérarchiques et non hiérarchiques de la réception d’une publicité sociale. L’évaluation des résultats, quant à elle, s’enracine dans un modèle théorique du changement comportemental éprouvé empiriquement – l’approche de l’action raisonnée de Fishbein et Ajzen (2010) – dont il décompose chacune des variables pour en faire cinq indicateurs d’efficacité publicitaire. / The joint analysis of the results of the questionnaire and the interviews revealed that the professionals' practices are partially rigorous in evaluating campaign effectiveness, since they have shortcomings in both measuring target audience reactions and behavioral results. This conclusion is based on five main observations: (1) professionals do not systematically carry out an evaluation of campaigns and, when they do, it is mainly in the short term after their deployment; (2) the indicators and methods used to assess the reactions rarely cover the target audience involvement phase; (3) frequent use of popularity statistics for an Internet campaign provides irrelevant data for measuring audience reactions; (4) the indicators used to measure the behavioral change process are not systematically used and (5) professionals often rely on subjective methods based on selfreported measures by the target audience. Moreover, the interviews revealed the tendency of professionals to select certain data and/or interpret them to their advantage, which may lead to declaring campaigns that are not effective in reality. In addition, the study reveals that social advertising professionals have a tenuous connection to the world of scientific research. The transfer and use of scientific knowledge are infrequent and, when carried out, it is primarily for utilitarian purposes. In other words, scientific knowledge is generally not used to guide policy and creative decisions downstream, but rather to support them upstream. Finally, the study offers an important theoretical contribution by proposing a new conceptual and operational framework for the evaluation of social advertising campaigns. Clarifying what an effective social advertising campaign is and establishing an accurate categorization of indicators and methods for evaluating it, this framework provides a clear distinction between the target audience reactions and the behavioral results of a campaign. These are two concepts that have suffered from significant imprecision in scientific literature so far. The reactions assessment is based on a new three-phrase model. This is the result of the merging of hierarchical and non-hierarchical models of information processing. The evaluation of behavioral results, for its part, is rooted in a theoretical model that is proven empirically – the Fishbein and Ajzen (2010)’s reasoned action approach – of which it breaks down each of the variables to make five indicators of advertising effectiveness. / Social advertising, which is part of the broader field of social marketing, occupies a significant part of the marketing communications industry in Quebec. Tens of millions of dollars are invested every year for advertising campaigns that promote multiple social and environmental causes. If social advertisers choose this persuasive form of communication, it is because they are convinced that it is effective in encouraging the adoption of "good" behaviors or the abandonment of "bad" behaviors among the targeted audience. Nevertheless, this assertion inevitably raises questions: is the effectiveness of social advertising campaigns evaluated? If so, what indicators and methods are used to support these evaluations? Are they linked to the latest evidence based on scientific research? Two findings emerge from the scientific literature: the lack of consensus on what constitutes an effective campaign and how to evaluate this effectiveness, as well as the lack of empirical data on professional evaluation practices. Such findings naturally lead to question the dynamics of exchange between scientific research and social advertising professionals. Is the scientific data transferred to the professionals? If so, do they incorporate them into their practices? Once again, a review of the literature shows that up until now, these issues have been poorly documented on an empirical level. In this context, the study looked at the general issue of the link between knowledge generated from scientific research and the evaluation practices of social advertising campaigns in Quebec. Based on a mixed methods design, a questionnaire was first submitted to sixty-two social advertising professionals working in the province of Quebec. Its purpose was to establish a quantitative profile of their practices with respect to campaign evaluation and the transfer and use of scientific knowledge. Twenty-three professionals then took part in oneon- one interviews to further explore the reasons behind these practices.
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L'influence du porte-parole publicitaire sur son récepteur : une étude basée sur le modèle de la probabilité d'élaborationLachance, Patrick 11 April 2018 (has links)
Le modèle de la probabilité d'élaboration de Petty et Cacioppo place le récepteur au cœur du processus de persuasion puisqu'il le considère actif dans le traitement des divers éléments du message. Il soutient qu'un récepteur peu impliqué envers l'objet d'un message persuasif accordera davantage d'importance à ses éléments périphériques, notamment à sa source, qu'à son contenu argumentatif dans la formation de son attitude envers ledit objet. Par ailleurs, si la publicité constitue une forme de message persuasif comme le prétend Kapferer, le récepteur peu impliqué envers l'objet d'un message publicitaire est-il influencé par son porte-parole dans sa perception du produit annoncé selon un mécanisme semblable au modèle de la probabilité d'élaboration ? Les résultats de notre expérience à ce sujet ne nous permettent pas de le confirmer.
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Les réponses psychophysiologiques des électeurs à l'égard du ton émotionnel des publicités électorales audiovisuelles canadiennesDupuis, Audrey 24 May 2019 (has links)
Durant les dernières décennies, un courant important d’études s’est développé autour des effets de la publicité électorale, spécialement sur les attitudes et le comportement de vote, s’appuyant principalement sur des données d’enquête. Cependant, peu de travaux ont été menés sous une perspective communicationnelle explorant les effets immédiats des publicités politiques, outre ceux aux États-Unis. Cette étude explore comment 15 publicités électorales audiovisuelles canadiennes variant en fonction de l’intensité de leur ton émotionnel influencent les réponses psychophysiologiques des électeurs envers le message. Au total, 60 participants ont pris part à des séances durant lesquelles la fréquence cardiaque et la conductivité de la peau ont été captées. Les niveaux de plaisir et de déplaisir ressenti à l’égard de ces publicités, les réponses cognitives et la mémorisation des publicités ont été mesurés pour mieux comprendre les étapes du processus de traitement de l’information comme l’encodage, le stockage et la récupération. Le modèle de la capacité limitée à traiter l’information médiatique de Annie Lang (2000, 2013) a été mis à profit. Les résultats ont mis en évidence un effet positif des publicités électorales coactives sur le niveau d’attention des électeurs, lesquelles ont généré des réponses légèrement défavorables envers le parti annonceur. Les résultats ont aussi mis en lumière l’influence négative des publicités déplaisantes, puisque les réponses cognitives reliées étaient défavorables, confirmant l’effet boomerang (pervers) des publicités négatives. / In recent years, there has been a growing body of work focusing on the effects of political advertising, particularly on attitudes and voting behavior, relying mostly on survey data. However, there is very little work from a communication perspective, especially outside the US, exploring the immediate impact of political ads. This study investigates how 15 audio-visual Canadian political ads, varying according to the intensity of their emotional tone, affect voters’ psychophysiological responses toward the message. A total of 60 participants took part in a lab experiment where heart rate and skin conductance were monitored. The valence experienced toward these ads, cognitive responses and memorizing were also measured to access the processing steps of information, as encoding, storage and retrieval based on the Annie Lang’s (2013; 2000) Limited Capacity Model of Mediated Message Processing. Results showed a positive impact of coactive political ads on voters’ level of attention, linked with lightly unfavorable cognitive responses. They also indicated a negative impact of unpleasant ads, as cognitive responses related were unfavorable, generating a Boomerang effect.
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