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Recentrement de masculinités ridicules dans les comédies québécoises : un mémoire proféministe

Lavoie-Kartner, Tristan 08 1900 (has links)
Au Québec, le genre cinématographique le plus populaire est sans contredit la comédie. Ces films sont ceux qui remportent le plus de succès au Box-Office national et sont souvent appréciés autant par la critique que par le public. D’une posture « proféministe », ce mémoire vise à démontrer comment les représentations de la masculinité, ou plutôt des masculinités, représentent l’objet du rire dans six comédies québécoises : Les Boys (Saia 1997), Québec-Montréal (Trogi 2002), Horloge biologique (Trogi 2005), Les 3 p’tits cochons (Huard 2007), De père en flic (Gaudreault 2009) et De père en flic 2 (Gaudreault 2017). Dans ces films, les homme sont souvent représentés comme étant centrés sur eux-mêmes, libidineux, compétitifs, immatures, stupides ou encore « féminisés ». Ces « failles » masculines permettent aux personnages masculins d’être comiques malgré des comportements parfois problématiques. Dans ces comédies, on tend à catégoriser les individus selon leur sexe, ce qui semble affecter le potentiel comique des personnages. D’une part les hommes sont faillibles mais tout de même amusants et donc divertissants. D’autre part, les femmes sont quant à elles stables et sont les représentantes de normes sociales plus acceptées, ce qui les rend ennuyantes et non-comiques en comparaison. Le comique semble être principalement l’affaire des hommes dans ces films, ce qui fait en sorte qu’hommes et femmes n’ont pas le même temps d’écran, faisant de celles-ci l’Autre aux yeux des protagonistes masculins. Cette attention plus importante accordée aux hommes leur permet d’être ciblés par le ridicule, un phénomène de nature disciplinaire. Les hommes sont comiques grâce à ce ridicule qui les cible en particulier. Ce ridicule témoigne aussi d’une « gender police », suggérant une surveillance entre les personnages masculins qui veulent s’assurer que les autres hommes agissent dans le cadre de normes masculines traditionnelles. Ceux qui peinent à se comporter adéquatement, comme de « vrais hommes », sont ciblés par le ridicule qui les incite à performer afin de pouvoir s’identifier à des configurations normatives de la masculinité. C’est pourquoi, bien souvent, les personnages parviennent à atteindre une masculinité « non-ridicule ». Nous estimons qu’il s’agit là d’un « décentrement » suivi d’un « recentrement » de leur masculinité. Leur comportement problématique s’en voit banalisé et vient servir le comique. De la sorte, ces comédies québécoises réitèrent des représentations traditionnelles des genres sans pour autant les contester, ce qui est ultimement à l’avantage des hommes. / In Quebec, the most popular and successful film genre is without a doubt comedy. These movies are the most successful at the national Box Office and are usually appreciated by both critics and audiences alike. From a “profeminist” perspective, this thesis aims to demonstrate how representations of masculinity, or masculinities, become a means to provoke laughter in six Quebec comedies: Les Boys (Saia 1997), Québec-Montréal (Trogi 2002), Horloge biologique (Trogi 2005), Les 3’ptits cochons (Huard 2007), De père en flic (Gaudreault 2009) and De père en flic 2 (Gaudreault 2017). In these movies, men are portrayed as being self-centered, horny, competitive, immature, dumb or even “unmanly”. These masculine “flaws” are precisely what make these male characters funny, despite how problematic their behavior can become. These comedies also tend to categorize individuals based on their biological sex, which seems to be linked to their capacity to provoke laughter. On the one hand, men are flawed but still funny and thus entertaining, while women, on the other hand, represent stability and more accepted social norms, which makes them boring and less funny in comparison. The “comical” appears to be exclusive to men in these comedies. In that regard, genders get an uneven time of screen, often making women the “Others” to the male protagonists. This greater attention on men allows them to be targeted by ridicule, an inherently disciplinary state of being. Despite being constantly ridiculed for their actions, male characters are still funny, thanks to a ridicule that affects them more than it does for women. This ridicule also seems to act as a “gender police”, suggesting a male-male gaze. Men gaze upon one another to make sure male characters act in accordance with traditional masculine norms. Therefore, they try to avoid being ridiculed under the gaze of other men. The ones who can’t act accordingly see themselves becoming the target of ridicule, which becomes a means for men to reach normative configurations of masculinity. What seems paradoxical is how men are usually able to reach a “non-ridicule” masculinity. We consider this to be part of a “decentralization” followed by “recentralization” of their masculinity. Their questionable behavior, typical of traditional and normative masculinities, is thus trivialized and serves comical purposes. By doing so, these six Quebec comedies reassert traditional representations of genders without questioning them, which mostly benefits men.

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