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La représentation du pouvoir dans la poésie d'Yves Boisvert : lecture sociocritique d'une socialité belliqueuseParé, Samuel 02 1900 (has links)
Bien que l’œuvre « mal connu[e] » du poète Yves Boisvert (1950-2012) soit souvent, selon Thierry Bissonnette, limitée à « ses contenus à teneur ouvertement politique » (2016), force est de constater qu’aucune étude de fond n’a été consacrée à la représentation du pouvoir politique (l’État, ses agents et ses institutions) dans sa poésie, un élément social pourtant thématisé de façon systématique par le poète et intimement lié à plusieurs traits importants de son écriture. Le présent mémoire se penchera sur cette question indispensable à une compréhension approfondie de l’œuvre poétique de Boisvert. Comment le poète représente-t-il le pouvoir politique dans son œuvre ? Que révèle le traitement réservé à ce thème sur sa démarche d’écriture et la fonction qu’il accorde à la poésie ? La transposition poétique de cette réalité sociale a-t-elle une dimension critique ? L’étude de deux recueils contrastés, soit Les amateurs de sentiments (1989) et Bang ! (2002), à partir d’une perspective sociocritique conjuguant rhétorique, analyse du discours et certains éléments du concept d’« imaginaire social » redéfini par Pierre Popovic (2011), révélera que l’œuvre poétique d’Yves Boisvert donne à voir, sous la fiction de la paix sociale entretenue par l’ordre politique, le caractère belliqueux de la socialité, c’est-à-dire, comme l’explique Michel Foucault dans son cours « Il faut défendre la société », la guerre qui constitue « le fond ineffaçable de tous les rapports et de toutes les institutions de pouvoir » (2012). Le passage de l’ironie mortifiée des Amateurs de sentiments, confrontée à un pouvoir d’autant plus maléfique qu’il est insaisissable, au discours « métadictatorial » de Bang !, désinvolte et violent face à des gouvernements fragiles, permet de comprendre le parcours d’écriture de Boisvert comme une entreprise de bellicisation du discours poétique s’étendant de la lâcheté sentimentale à l’héroïsme guerrier. / Although the “not well known” works of poet Yves Boisvert (1950-2012) are often, according to Thierry Bissonnette, limited to their “openly political-oriented contents” (2016; I translate), one have to admit that no in-depth study has been devoted to the representation of political power (the state, its agents and its institutions) in his poetry, a social element that is systematically referred to by the poet and closely related to several characteristic traits of his writing. This master’s thesis will look into this essential question for a thorough understanding of Boisvert’s poetic works. How does the poet depict political power in his works? What does the treatment given to this theme reveal about his approach to writing and the function that he attaches to poetry? Does the poetical transposition of this social reality have a critical dimension? The study of two contrasting books, that is to say Les amateurs de sentiments (1989) and Bang! (2002), from a sociocritical perspective combining rhetoric, discourse analysis and some elements of Pierre Popovic’s “imaginaire social” redefined concept, will reveal that Yves Boisvert’s poetic works show, beneath the fiction of social peace maintained by the political order, the bellicose nature of sociality, that is, as Michel Foucault explains in his series of lectures called “Society Must Be Defended”, the war that constitutes “the ineffaceable background of all the power relationships and institutions” (2012; I translate). The change from Les amateurs de sentiments’s mortified irony, confronted with a power all the more evil since it is elusive, to Bang!’s “metadictatorial” discourse, casual and violent in front of fragile governments, allow to understand Boisvert’s writing route as a bellicization undertaking of the poetic language that goes from sentimental cowardice to warlike heroism.
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