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Perceptions des femmes exerçant différentes formes d'activités sexuelles rémunérées hors rue sur leur pratiqueHuard, Delphine 03 1900 (has links)
La présente recherche rend compte de la perception de leurs activités de huit femmes ayant pratiqué ou pratiquant toujours diverses formes d’activités sexuelles rémunérées dans un contexte hors rue. Les formes d’activités les plus souvent abordées sont la danse nue avec et sans contacts, l’escorte, le massage érotique et le phénomène communément appelé « sugar daddy », soit l’échange des services contre rémunération avec un client en particulier. Deux participantes de l’échantillon ont, parallèlement à leurs pratiques hors rue, exercé dans la rue. Le terme « pratiques sexuelles rémunérées » a été privilégié afin d’assurer une perspective neutre, c’est-à-dire sans parti pris a priori pour aucune des deux visions préexistantes par rapport au phénomène se situant à deux extrémités de ce que nous percevons plutôt être un continuum, soit la vision abolitionniste voulant que la « prostitution » soit une forme d’exploitation et de violence sexuelle commise principalement à l’égard des femmes, qui devrait être décriminalisée pour les femmes, mais criminalisée pour les clients et les proxénètes, et la vision soutenant que le « travail du sexe » est un choix qui constitue un travail comme un autre et, conséquemment, mérite d’être décriminalisé complètement, et ce, même pour les clients et les proxénètes. Notre approche visait essentiellement à permettre d’aller chercher les visions subjectives des femmes sur leur pratique, point de vue que nous retrouvons peu dans les écrits et les débats sur le sujet. La cadre théorique qui sous-tend notre analyse est celui de l’intersectionnalité. Les principales sources de discrimination ressorties sont l’âge, le statut socioéconomique, et l’origine ethnique pour une participante. Ces sources augmentent les facteurs de vulnérabilité faisant que les femmes se dirigent vers l’univers des pratiques sexuelles rémunérées, y demeurent ou parfois y retournent après un arrêt, ceci afin d’assurer leur subsistance, la consommation de substances psychoactives ou pour pouvoir rembourser des dettes et/ou se payer certains luxes. Le but de notre étude est de découvrir et de comprendre la perception des femmes quant à leur expérience associée à la pratique de différentes formes d’activités sexuelles rémunérées hors rue. Il s’agissait plus spécifiquement de décrire, comprendre et analyser la trajectoire ayant conduit les femmes vers la pratique d’activités sexuelles rémunérées; comprendre leurs trajectoires et leurs expériences en fonction des différents types de pratique, plus ou moins intense, plus ou moins variée et plus ou moins étendue dans le temps et, enfin, de situer leur perspective sur le continuum du débat social positionnant la pratique d’activités sexuelles rémunérées comme étant soit une forme d’exploitation ou une forme de travail comme un autre. Afin d’atteindre ces objectifs, une approche qualitative faite d’entretiens semi-dirigés auprès des femmes a été réalisée. Nous avons ainsi pu situer les perspectives des femmes sur un continuum où plusieurs trouvaient leur place dans des visions plus nuancées de leur réalité, alors que d’autres rejoignaient davantage une des deux visions polarisées. En effet, certaines ont vécu leur expérience essentiellement comme une forme d’exploitation et de violence à leur égard, alors que d’autres en traitent comme un choix et un travail comme un autre. / This research is an analysis of the perception on their activities of eight women of different age groups who have undertaken or are still practicing various forms of remunerated sexual activities in an indoor context. Most common forms of remunerated sexual activities addressed by women in the study include nude dancing with and without contacts, escort services, massage parlours and the phenomenon commonly known as "sugar daddy", when women exchange services for remuneration with a particular client. Even though street prostitution was not specifically addressed in the study, two female participants in the sample practiced both indoor and outdoor activities. The term “remunerated sexual activities” has been chosen to ensure a neutral perspective. We wanted to focus on an unbiased approach that encompasses both common views on prostitution, on the one hand, the one that is known to be the abolitionist vision, which maintains that prostitution is a form of exploitation and of sexual violence committed primarily against women, and in that sense, it should be decriminalized for women but criminalize customers and pimps. On the other hand, the “pro-sex work” vision, arguing that "sex work" is a choice and it is a job like any other, deserves to be decriminalized completely, even for customers and pimps. Our approach was used essentially to get the subjective visions, that might be more nuanced than what we hear in the writings and debates on the subject, a way of giving a voice to those women we do not hear a lot about. The theoretical framework that underlies our analysis is the intersection of discrimination. The main sources of discrimination that emerged in our sample were those of age, social and economic status and ethnicity, for one person. Those sources of vulnerabilities increased the probabilities for women to go toward those practices, to stay in it and to return after a break, sometimes to meet their basic needs, to be able to pay for drugs or to reimburse some debts and/or afford luxury. The aim of the study is to discover and understand the perception of women regarding their experience in various forms of indoor remunerated sexual activities. To achieve this, we describe, understand and analyze the path that led women into engaging in remunerated sexual activities; identify and understand their journey and experiences based on their type of practice, more or less intense, more or less varied and more or less extended in time, of remunerated sexual activities and finally, place their perspective on the continuum of the social debate surrounding the phenomenon, whether it is more a way to exploit women versus a form of work like any other or somewhere in between, where we could locate the perspectives of women on a continuum where many of them found their way into more nuanced visions of their reality. A qualitative methodology was used where semi-structured interviews were conducted. It allows to discover nuanced perspectives among them, and for others, to validate their perspective among the polarized visions we often hear in the actual debates and studies, meaning some of them situate their realities more in a form of sexual exploitation and others in a common form of work.
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