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Révolution(s) d'échelles : Le marché levantin et la crise du commerce marseillais au miroir des maisons Roux et de leurs relais à Smyrne (1740-1787) / Revolution(s) of scales : The Levantine market and the crisis of the trade from Marseilles according to Roux companies and their relays in Smyrna (1740-1787)Lupo, Sébastien 29 June 2015 (has links)
Les Capitulations accordées par la Porte en 1740 fixent un cadre favorable pour le commerce français au Levant. Cependant, le XVIIIe siècle est celui de sa régression. Smyrne, qui s'impose alors comme la première Échelle ottomane, offre un point d'observation idoine pour comprendre cette crise où se mêlent confusément la dégradation des changes et celle des draps, l'article le plus exporté. Pourtant, la maison marseillaise Roux établit une commandite à Smyrne en 1759 après avoir eu recours à des tiers. Grâce aux apports de la sociologie économique, notre étude montre que le contexte levantin, sujet aux révolutions de toute sorte, n'offre pas toutes les aménités escomptées. La structure sociale légalement induite, et dominée par les Marseillais, fonctionne selon une prudence encastrée qui assimile les régisseurs à des subalternes suspects d'opportunisme. Une telle organisation entrave la saisie des occasions offertes par le marché oriental. Alors que la Méditerranée devient un espace périphérique du commerce mondial, les Roux échouent à valoriser leur implantation levantine malgré l'étendue de leurs réseaux. La domination marseillaise de la draperie languedocienne contribue en fait à sa précarisation et à la baisse de sa qualité. Dès la fin de la guerre de Sept Ans, ces exportations entrent dans une phase dépressive que l'inertie des pratiques négociantes ne fait qu'entretenir. Celles-ci expliquent également l'absence de diversification. Ainsi, les défauts réticulaires se combinent à la complexité du marché levantin, aux troubles géopolitiques du XVIIIe siècle et à la transition hégémonique au profit des Anglais pour expliquer la crise du commerce marseillais levantin. / The capitulations granted by the Porte in 1740 set a favourable framework for French trade in Levant. However, the 18th century means decline for it. Smyrna, which emerged at that time as the first Ottoman échelle, offered a fitting place to observe and to understand this crisis stemming from the debasement of exchange rates and woolen clothes, the most exported articles. And yet, the Roux company from Marseilles established a firm in Smyrna in 1759 after turning to outsiders. Thanks to the contributions of economic sociology, this research shows that the Levantine context, prone to revolutions of all kinds, didn't offer all the expected amenities. The social structure legally enforced and dominated by the merchants of Marseilles worked in accordance to embedded cautiousness which likened the expatriated partners to potentially opportunist subordinates. Such an organization hampered their activity in the Eastern market. Whereas the Mediterranean became an outlying space for world trade, the Roux failed to develop their Levantine firm despite the diversity of their networks. The domination of Marseilles over the clothing industry in Languedoc contributed, in fact, to its jeopardizing and the quality decline of its products. At the end of the Seven Years' War, these exportations entered in a declining stage maintained by the inertia of the merchants' practices which also account for the lack of diversification. Thus, network defects combine with the complexity of the Levantine market, the geopolitical troubles of the 18th century and the transition to English hegemony to explain the crisis of the Levantine trade from Marseilles.
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