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Biodiversité culturelle et développement durable : enjeux, défis et perspectives pour les communautés de la réserve de biosphère La Selle en HaïtiDeslorges, Dieufort 17 January 2024 (has links)
Titre de l'écran-titre (visionné le 8 janvier 2023) / S'inscrivant dans la démarche ethnologique-anthropologique, notre thèse aborde une problématique d'ordre socio-économique : comment sortir des communautés locales de la pauvreté ? Plus précisément, comment créer richesse et bien-être tout en conservant les biocultures dans la réserve de biosphère La Selle en Haïti ? Ce territoire, catégorie internationale de zone protégée, doit remplir, en effet, trois fonctions : conservation de la biodiversité culturelle ; développement socioéconomique et culturel durable ; soutien logistique à la recherche et à l'éducation. Une méthodologie hybride, combinant recherche action participative, théorisation ancrée, ethnométhodologie et science de la durabilité (Sustainability Science), supporte notre démarche. Celle-ci mobilise des données d'enquêtes ethnographiques, conduites de janvier 2020 à avril 2021 dans la réserve de biosphère (RB) La Selle, et un corpus documentaire assez varié. Cette hybridité s'applique à des réalités où il est souhaitable d'entreprendre une action pour obtenir un changement ; les deux suggérés par les communautés locales elles-mêmes et pour elles-mêmes. De cette articulation émerge notre stratégie de sortie de pauvreté, répartie sur plusieurs filières d'investissements parallèles et complémentaires : encadrement des alliances locales et mobilisation de ressources ; éducation de qualité pour tous ; mise en valeur et en tourisme des ressources patrimoniales dont les industries culturelles et créatives ; médiation patrimoniale ; inventaire et recherche scientifique ; infrastructures routières et de services ; structures de résilience. Les investissements côtoient un milliard de dollars américains (USD) sur une durée de vingt années consécutives. À la 16e année de mise en œuvre, notre stratégie devra générer un chiffre d'affaires annuel de plus d'un milliard de dollars. Avec un revenu minimum viable de 10 200 USD l'an, environ 102 500 Sellois.ses de plus de 18 ans devraient alors sortir de la pauvreté. Ces perspectives peuvent être amplement débattues, tant les paramètres divergent d'un pays à l'autre, d'une réalité à l'autre et d'une vision à l'autre. Si les communautés locales parviennent, cependant, à opérationnaliser ne serait-ce que 65% des ressources patrimoniales et à se créer du bien-être, notre thèse aura amorcé le développement durable. Les alliances locales commencent à prendre conscience de ces potentialités patrimoniales : écosystèmes naturels, avec taux d'endémisme élevé ; paysages culturels ; lieux et sites patrimoniaux; capital humain ; patrimoine culturel immatériel ; industries créatives. Si les habitants ont manifesté leur volonté de mettre ces ressources en patrimoine, ils doivent toutefois relever des défis et enjeux de taille, notamment : parvenir à une éducation de qualité pour tous en corrigeant de larges déficits ; sauvegarder, conserver et mettre en valeur des biocultures en forte dégradation ; mettre en place les infrastructures et services de développement, inexistants pendant l'étude ; atteindre et consolider une résilience non visible, surtout face aux risques de désastres ; rendre saine et efficace une gouvernance déficiente ; sortir effectivement de la pauvreté. Devant ces réalités, les communautés locales se réduisent à des stratégies incertaines, entre défaillance de l'État central et approche abusive ou intrigante des organisations non gouvernementales. Nos perspectives de développement local envisagent alors une gouvernance hybride où les citoyens.ennes se prennent en charge, avec la conscience que les défis socio-politiques, le manque de vision et les prédispositions aux délais en Haïti empêchent la matérialisation des plans, même les mieux conçus. Notre stratégie se veut donc évolutive et adaptative, menant des actions intégrées, harmonisées et bien articulées, parce que les enjeux culturels, environnementaux, économiques et sociaux ne peuvent être résolus séparément. Ainsi notre travail renforce le paradigme de la bioculturalité afin d'encourager les parties prenantes à éviter de dissocier le naturel du culturel. Les sites sont nécessairement des biocultures en raison de l'interdépendance et de l'indissociabilité de leurs caractéristiques matérielles et immatérielles. Assurer une meilleure complémentarité des régimes juridiques pertinents devrait être la nouvelle perspective durable. Ce travail scientifique ne clôt pas, cependant, tout le débat sur la complexe problématique du développement local durable. D'autres études spécifiques sur les potentialités patrimoniales de La Selle devront compléter notre contribution afin de parvenir à sortir les communautés locales haïtiennes de leur précarité. / As part of the anthropological approach, our thesis addresses a socio-economic issue: how to get local communities out of poverty? More specifically, how to create wealth and well-being while conserving biocultures in the La Selle biosphere reserve in Haiti? This territory, an international category of protected area, must fulfill three functions: conservation of cultural biodiversity; sustainable socio-economic and cultural development; logistical support for research and education. A hybrid methodology, combining participatory action research, grounded theory, ethnomethodology and sustainability science, supports our approach. This mobilizes data from ethnographic surveys, conducted from January 2020 to April 2021 in the La Selle biosphere reserve (BR), and a varied documentary corpus. This hybridity applies to realities where it is desirable to take action to obtain a change; both suggested by the local communities themselves and for themselves. From this articulation emerges our poverty exit strategy, spread over several parallel and complementary investment channels: supervision of local alliances and mobilization of resources; quality education for all; enhancement and tourism of heritage resources including cultural and creative industries; heritage mediation; inventory and scientific research; road and service infrastructure; resilience structures. Investments are close to one billion US dollars (USD) over a period of twenty consecutive years. By the 16th year of implementation, our strategy is expected to generate annual revenue of over $1billion. With a minimum viable income of 10,200 USD per year, approximately 102,500 Sellois over the age of 18 should then be lifted out of poverty. These perspectives can be widely debated, as the parameters diverge from one country to another, from one reality to another and from one vision to another. If local communities manage, however, to operationalize even 65% of heritage resources and create well-being, our thesis will have initiated sustainable development. Local alliances are beginning to become aware of these heritage potentialities: natural ecosystems, with a high rate of endemism; cultural landscapes; heritage places and sites; human capital; intangible cultural heritage; creative industries. If the inhabitants have expressed their desire to put these resources into heritage, they must nevertheless meet major challenges and issues, in particular: achieving quality education for all by correcting large deficits; save, preserve and develop biocultures in serious degradation; set up infrastructure and development services, which did not exist during the study; achieve and consolidate invisible resilience, especially in the face of disaster risks; make weak governance healthy and effective; actually get out of poverty. Faced with these realities, local communities are reduced to uncertain strategies, between the failure of the central state and the abusive or intriguing approach of non-governmental organizations. Our local development prospects then envisage a hybrid governance where citizens take charge of themselves, with the awareness that the socio-political challenges, the lack of vision and the predisposition to delays in Haiti prevent the materialization of plans, even the best designed ones. Our strategy is therefore intended to be evolutionary and adaptive, leading to integrated, harmonized and well-articulated actions, because cultural, environmental, economic and social issues cannot be resolved separately. Thus, our work reinforces the paradigm of bioculturality in order to encourage stakeholders to avoid dissociating the natural from the cultural. Sites are necessarily biocultures because of the interdependence and inseparability of their material and immaterial characteristics. Ensuring better complementarity of the relevant legal regimes should be the new sustainable perspective. This scientific work does not, however, end the entire debate on the complex issue of sustainable local development. Other specific studies on the heritage potential of La Selle will have to complete our contribution in order to manage to get the local Haitian communities out of their precariousness.
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