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L’évolution du système de vulgarisation agricole face aux nouveaux défis de l’agriculture et aux enjeux de l’agroécologie dans les pays du Sud et de l’Est de la Méditerranée : le cas de la Syrie et de la Tunisie / The evolution of the agricultural extension system in the face of new challenges agriculture and the stakes of agroecology in the countries of the South and East of the Mediterranean : the case of Syria and TunisiaAlaadrah, Najwa 05 November 2018 (has links)
L’objet de cette thèse est d’analyser l’évolution du système de vulgarisation agricole en contexte méditerranéen, en termes d’organisation, de dimensions du conseil et de méthodes d’intervention à partir d’une analyse régionale des systèmes syrien et tunisien. Cette évolution répond à des changements profonds du modèle de production agricole, basé historiquement sur les principes de la Révolution verte, qui s’oriente vers des modèles agro-écologiques. Nous nous situons dans le mouvement dit de la « transition agroécologique », qui propose un cadre de développement associant les dimensions socioéconomiques et environnementales. Elle permet d'envisager une meilleure intégration de l'agriculture et de ses enjeux dans le projet de développement territorial. Concevoir et mettre en œuvre cette approche nécessite de changer profondément la gestion des systèmes de production. Pour assurer ces changements, les agriculteurs ont besoin de nouveaux dispositifs d’accompagnement. L’analyse de l’évolution des systèmes de vulgarisation est conduite à partir d’un cadre théorique et méthodologique construit en référence aux théories du développement, notamment évolutionniste, pour tenir compte des forces générales qui déterminent les actions locales, et historiciste, pour donner place aux trajectoires de développement et aux combinaisons territoriales singulières. Ce cadre suppose que le développement ne dépend pas de producteurs prêts à adopter des innovations exogènes mais plutôt à participer à son élaboration. Cette participation répond à deux besoins : i) l’adaptation de l’innovation à la particularité des situations comme la transition agroécologique le préconise, ii) la décentralisation de la gestion des biens socio-environnementaux, vers des formes de communs. Face à ces enjeux de transformation des systèmes agricoles, on peut s’attendre à ce que l’organisation de la vulgarisation agricole s’est adaptée par le passage d’un système piloté principalement par un dispositif public, basé sur une seule dimension de conseil technique et sur des méthodes diffusionnistes de vulgarisation de masse, à un système composite proposant plusieurs dimensions de conseil et de méthodes d’intervention individuelles ou communes basées sur la co-construction du conseil. L’analyse est conduite en prenant appui sur un travail empirique adapté à la situation des deux pays d’étude, circonscrit sur la région d’Al Ghâb en Syrie et de Nabeul en Tunisie. Les résultats sont assez proches dans les deux pays où l’évolution du secteur agricole se réalise par petites touches qui tiennent plus de la substitution de pratiques plus économes et plus respectueuses du milieu que les précédentes, mais elle n’a pas été accompagnée par une évolution marquante du système de vulgarisation agricole. Le dispositif étatique occupe toujours une position de monopole en Al Ghâb, et dominante à Nabeul. L’évolution organisationnelle de ce système se borne, dans les deux régions, à la déconcentration des services, avec une timide privatisation sur le terrain de Nabeul. Dans les deux régions d’études, le dispositif étatique utilise classiquement des méthodes collectives de conseil basées sur le modèle « Training and Visit » et se limite à une dimension technique basée principalement sur les recettes de la Révolution verte ; leur contribution à l’évolution des pratiques agricoles vers l’agroécologie n’est pas notable. / The aim of this dissertation is to analyze the evolution of the agricultural extension system in a Mediterranean context, in terms of organization, types of advice and methods of intervention drawn from a regional analysis of Syrian and Tunisian systems. This evolution responds to profound changes in the agricultural production model, historically based on the principles of the Green Revolution, which is evolving towards agro-ecological models. We situate this work in the movement known as the "agro-ecological transition", which proposes a framework of development associating socio-economic and environmental dimensions. This movement allows us to envision a better integration of agriculture and its stakes in the territorial development project. To design and implement the agro-ecological approach requires a profound change in the management of production systems. To ensure these changes, farmers need new support schemes. The analysis of the evolution of the extension systems is conducted from a theoretical and methodological framework constructed with reference to development theories, notably especially evolutionist, which take into account the general forces that determine local actions, and historicist, which give pace to development trajectories and singular territorial combinations. This framework assumes that the development does not depend on producers willing to adopt exogenous innovations but rather to participate in its elaboration. This participation meets two needs: i) the adaptation of innovation to the particularity of situations as the agroecological transition advocates ii) the decentralization of the management of socio-environmental goods, towards common forms. To deal with these challenges of transforming agricultural systems, we can be expected that the organization of agricultural extension has adapted by the passage of a system driven primarily by a public device, based on a single type of technical advice and on diffusionist methods of mass of extension, to a composite system offering several types of advice and individual or joint intervention methods based on the co-construction of the advice. Our analysis is based on an empirical work adapted to the situation of the two countries under study, circumscribed to the regions of Al Ghâb in Syria and Nabeul in Tunisia. The results are quite similar in both countries where the evolution of the agricultural sector occurs through small changes that rely more on the substitution of practices more economical and more respectful of the environment than previous practices, but these changes have not been accompanied by a significant evolution of the agricultural extension system. The state apparatus still occupies a monopoly position in Al Ghâb, and dominant in Nabeul. The organizational evolution of this system is limited, in both regions, to the deconcentration of services, with a timid privatization on the site of Nabeul. In both regions of study, the state apparatus uses classically collective counseling methods of advice based on the "Training and Visit" model, and is limited to a technical dimension based mainly on the proceeds of the Green Revolution, their contribution to the evolution of agricultural practices towards agroecology is not notable.
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