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Transforming economics through psychology : an assessment of the behavioral economics 'revolution' / Transformer l’économie par la psychologie : une évaluation de la « révolution » de l’économie comportementaleTruc, Alexandre 08 December 2018 (has links)
Si l'économie comportementale (EC) est désormais reconnue, de récents débats ont soulevé des questions quant à la nature de cette « révolution » pour l'économie. L’objectif de cette thèse est d'étudier l'EC d'un point de vue philosophique, sociologique et historique afin de cerner les enjeux qui entourent son émergence. Contrairement à une partie de la littérature qui tend à comparer l'EC, l’économie néoclassique et les hétérodoxies côte à côte, nous avons utilisé une approche kuhnienne actualisée mettant l’accent sur les interactions intra et interdisciplinaires. L’adoption de certaines postures rhétoriques ont conduit à ce que nous avons appelé une « révolution ambiguë » qui mélange des transformations majeures pour l'économie (rôle de l'interdisciplinarité) avec des éléments conservateurs visibles (structure formelle des modèles). Si l’EC a été adoptée par une partie importante des économistes, notre étude de cas portant sur des controverses récentes nous a amenés à soutenir que l’EC est localement incommensurable avec certaines approches défendant l’économie comme discipline autonome. Nous avons également mis en avant des interprétations conflictuelles sur la nature de l’EC à l’intérieur même du champ. En utilisant une approche quantitative, nous soutenons que la mobilité disciplinaire affichée par les fondateurs de l’EC a été interprétée de deux manières. Alors que certains plaident en faveur d'un retour à une « science normale », compatible avec le reste des sciences économiques, d'autres ont adopté l'interdisciplinarité pratiquée par les fondateurs pour repousser les frontières de l'économie dans des directions plus éloignées du cœur traditionnelle de l’économie. / While Behavioral economics (BE) is successful, recent debates prompted questions about the nature of this 'revolution' for economics. The aim of this thesis is to investigate BE from a philosophical, sociological, and historical perspective to better qualify what the tensions and stakes surrounding the change brought about by it are. Contrasting with most of the literature that tends to compare BE, neoclassical economics, and heterodoxies side-by-side, we use an up-to-date Kuhnian approach to focus on intra and interdisciplinary interactions. Because of the role of outsiders in BE, its proponents adopted particular rhetorical stances that led to what we call a ‘revolution on the fence’ that mixes important transformations for economics (e.g. emphasis on interdisciplinarity and empirics) with visible conservative elements (e.g. structure of formal models). While many economists have partly adopted the practices introduced by BE, we argue based on a case-study of incommensurability in recent controversies that BE is locally incompatible with the strongest interpretations of the methodology of revealed preferences, as well as with the interpretation of economics as an insular disciplines. Moreover, we also find contradictory interpretations of what BE is within the field. Using quantitative and networks analysis, we argue that the initial disciplinary mobility displayed by BE’s founders, is interpreted in two ways. While some argue for a return to ‘normal science’ compatible with most of economics, others adopted the interdisciplinarity praised by BE’s founders to push the frontiers of economics in directions further away from the core of traditional economics concerns.
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Le plain-pied du monde. Postures épistémologiques et pratiques d'écriture dans la géographie française au XXe siècle.Orain, Olivier 05 December 2003 (has links) (PDF)
À l'aide des outils de la poétique, ce travail d'épistémologie se propose d'abord d'expliquer comment le « réalisme » particulier des géographes du XXe siècle éclaire bon nombre de partis-pris épistémologiques du paradigme « postvidalien ». Ensuite il met en perspective le mouvement de rejet de la géographie traditionnelle survenu dans les années 1970, que l'on peut décrire sur le modèle des « révolutions scientifiques » de T. Kuhn. On montre que durant soixante-dix ans des manières d'écrire et de penser se sont imposées à l'« école française de géographie », appuyées sur une posture réaliste très largement intuitive mais utile pour normer les pratiques légitimes. Quelques-uns ont perçu dès les années 1940-1950 les fragilités de la posture classique génératrices, dans les années 1960, de « malaise » et d'entreprises de consolidation de l'orthodoxie. En revanche, la mise en crise ouverte de ce paradigme est survenue plus tard, dans le sillage d'une conflagration de plus vaste portée (Mai-1968), qui a beaucoup fait pour désinhiber la critique interne. Dans ce contexte de mise en question collective du réalisme, certains auteurs ont alors contribué à préciser une posture alternative, que l'on peut qualifier de « constructiviste ». Le modèle kuhnien, utile pour décrire la situation de la géographie classique, s'avère moins pertinent dès lors que la géographie s'insère pleinement parmi les sciences sociales.
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