Sous le signe de l'irréductibilité de l'événement ou "devenir" des concepts à l'histoire des idées, le moment philosophique du structuralisme selon Deleuze (1967-1969) est envisagé selon trois points de vue correspondant aux trois parties de la thèse. <p>La première partie adopte la perspective historiographique pour y déceler, chez F.Wahl (1968), M. Frank (1989) F. Dosse (1991), deux principales sources de la méconnaissance du structuralisme philosophique deleuzien au profit d'un prétendu "post" ou "néo-structuralisme" (à partir de L’Anti-Œdipe) :<p> 1° le tracé d'une ligne de partage exclusif entre la philosophie et le structuralisme méthodique des linguistes et de Lévi-Strauss ;<p>2° le rôle de parangon joué par la déconstruction derridienne du structuralisme. <p>La seconde partie fait valoir l'irréductibilité du "portrait conceptuel" du structuralisme peint par Deleuze en 1967, tant à l'égard du "cliché scientiste" (linguistique ou axiomatique) dominant les présentations doxographiques contemporaines (F.Wahl et J. Piaget) qu'à l'égard de la déconstruction du structuralisme par Derrida. A rebours des premiers, Deleuze supprime le mètre-étalon (linguistique ou mathématique) permettant de hiérarchiser les disciplines concernées par le structuralisme et, en s’appuyant sur la théorie lévistraussienne de la fonction symbolique à la clef du structuralisme de Lacan, Althusser, Foucault et le groupe Tel Quel, il propose sept critères formels transdisciplinaires, valant autant dans les sphères philosophique et artistique que dans celles des sciences humaines et des sciences exactes. Ce faisant, à la différence de Derrida et du « néo-structuralisme », Deleuze associe en un même « Jeu idéal » Lévi-Strauss (philosophiquement moustachu d’être associé à Lacan, Foucault, Barthes et Althusser) et Nietzsche (philosophiquement glabre d’être revisité à la lumière du structuralisme). <p>La troisième partie envisage dans Différence et répétition et Logique du sens le développement philosophique de ce "personnage conceptuel" nietzschéo-structuraliste apte à accomplir le « renversement esthétique » du Platonisme nihiliste au profit de la création et de la dramatisation des simulacres/structures. Associant structuralisme et pensée sérielle (U. Eco), Deleuze compose une œuvre chaosmos, un simulacre sériel, polyphonique, « achevé-illimité » jouant de bribes et miette de tout ce que les philosophes ont pu « croire et raconter » depuis l’Antiquité grecque afin de dramatiser l’Idée problématique du structuralisme à la veille de Mai 68./Under the sign of the irreductibility of the event or the “becoming” of concepts to their history, the philosophical moment of structuralism according to Deleuze (1967-1969) is considered from three points of view corresponding to the three parts of the thesis.<p>The first part adopts the historiographical perspective to detect, in F. Wahl (1968), M. Frank (1989), F. Dosse (1991), two main sources for the lack of knowledge about the deleuzian philosophical structuralism in favour of a so-called “post” or “neo”-structuralism (starting from the Anti-Oedipus) :<p>\ / Doctorat en Philosophie / info:eu-repo/semantics/nonPublished