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Le folklore dansé en bas-Languedoc : la politique des Treilles de l'Ancien Régime à la cinquième République. / folk danses in Languedoc

Boyer, Serge 11 December 2018 (has links)
Le folklore dansé en Bas-Languedoc.Nombreuses sont les pratiques populaires en Bas-Languedoc qui ont marqué durablement la société occitane depuis le début du XVIe siècle. La danse traditionnelle mais aussi les musiques de ces danses, l'instrumentation elle-même ainsi que la confection et le port des costumes locaux participent à la vie quotidienne des populations languedociennes jusqu'à la toute fin du XIXe siècle. Dans un espace géographique restreint, correspondant à une zone de monoculture viticole, ces pratiques populaires artistiques jouent également un rôle de premier plan dans l'Histoire régionale et nationale : celui de témoin privilégié des grands événements politiques et sociétaux. Elles sont omniprésentes lors des fêtes locales mais aussi lors des grandes manifestations officielles et obligatoires de l’État. La longévité remarquable de ces pratiques, issues de la Renaissance, relève de leur grande adaptation aux différentes sociétés languedociennes, de leur représentativité régionale, ainsi que d'une volonté de maintenance par tous les régimes et institutions. La société languedocienne toute entière se reconnaît dans ces danses-miroir, façonnées pendant l'Ancien Régime ; elles portent régulièrement aux autorités l'assentiment ou les désaccords du peuple.Pourtant, les pratiques populaires locales n'échappent pas à des interférences culturelles multiples avec la société aristocratique, les enseignements artistiques militaires ou académiques et les diverses cultures qui traversent l'Europe dès le milieu du XIXe siècle.De plus, la fin de la société paysanne et l'avènement d'une société urbaine mettent à mal les pratiques populaires et essentiellement rurales dans la plupart des régions. En Bas-Languedoc, la survivance des principales danses régionales se soumet, dès la fin du XIXe siècle, au bon vouloir des autorités qui financent des reconstitutions onéreuses, et rémunèrent des pratiquants alors tournés vers d'autres modes sociétales.La tradition populaire devient peu à peu un folklore représenté et institutionnalisé qui répond aux mêmes règles ministérielles que l'enseignement académique des sports ou de la danse. Les premières enquêtes sur le patrimoine régional, ainsi que les travaux des premiers folkloristes permettent toutefois de reconstruire des danses locales (les branles) pratiquées pendant des siècles lors des défilés et Triomphes annuels. Les pertes sont toutefois importantes ; de nombreuses pratiques artistiques corporatives, instrumentales et poétiques disparaissent avec les tout derniers pratiquants. En Bas-Languedoc, les premiers folkloristes de l'Entre-deux-guerres parviennent à collecter in-extremis des pratiques traditionnelles qui passent en quelques années de la rue à la scène. La plupart d'entre elles perdent leur nature populaire en trouvant un public, tandis que Treilles, Chevalets et autres danses des Triomphes locaux conservent l'essentiel de leurs prérogatives sociales et politiques.Le folklore jusqu'alors vivant devient principalement une discipline d'étude ainsi qu'un loisir revivaliste, soutenu par le mouvement félibre et les institutions nationales.Quatre moments de renouveau ont bouleversé la pratique traditionnelle populaire vers une discipline folklorique puis ethnologique : la révolution industrielle et l'exode rural de la fin du XIXe siècle poussent la nouvelle société urbaine à entretenir artificiellement des pratiques qui ne sont plus enseignées par déterminisme familial. Dans les années 1930, diverses institutions nationales encouragent les pratiques traditionnelles populaires à des fins éducatives. Dans les années 1950, les folkloristes publient les premières études spécifiques ; celles-ci sont prises en charge par les ethnologues des années1970. / Traditional dancing in Lower LanguedocMany are the popular practices which have made a lasting impression on Occitan society since the beginning of the 16th century. Traditional dances but also the music of these dances, the instrumentation itself as well as the making and wearing of local costumes took part in the Languedoc populations ‘daily life until the very end of the 19th century. In a restricted geographical area, corresponding to a wine monoculture zone, these popular practices also played a leading role in regional and national History: they were privileged witnesses of political and societal events, and omnipresent during local feasts but also in major compulsory official demonstrations from the government. The remarkable longevity of these practices, coming from the Renaissance, is dependent on their adaptation to the different Languedoc societies, their regional representativeness, as well as a will of maintenance expressed by all political schemes and institutions.The whole Languedoc society recognised itself in these mirror-dances, worked out throughout the old regime; they regularly conveyed to authorities the assent or the disagreement of the people.Local popular practices didn’t however escape from some multiple cultural interferences with the aristocratic society, the artistic, military or academic way of teaching and also with the different cultures which crossed Europe as soon as the middle of the 19th century.Moreover, the end of peasant society and the advent of urban society undermined popular and mainly rural practices in most regions. In Lower Languedoc, as soon as the end of the 19th century, the survival of the main regional dances complied with the good will of the authorities which financed onerous reconstitutions and remunerated practitioners henceforth turned towards other societal modes. Popular tradition slowly became a represented and institutionalized folklore which met the same ministerial rules as the sports or dance academic teaching. The first surveys concerning the regional heritage as well as the first folklore specialists ‘works however allow to rebuild local dances (the “branles”) practised for centuries during annual marches and festive parades. Losses were however important, numerous corporative instrumental and poetic practices disappeared with the very last practitioners. In Lower Languedoc, the first folklorists of the inter-war period managed to collect in-extremis traditional practices that passed in a few year from the street to the scene. Most of them lost their popular nature by finding an audience, while Trellises, Little Horses and other dances from local festive parades kept the essentials of their social and political privilege.Folklore until then alive mainly became a study subject as well as a revivalist hobby, supported by the “felibre” movement and the national institutions.Four renewal periods have shaken up the popular traditional practice into a folk then ethnologic subject: the industrial revolution and the rural depopulation in the end of the 19th century induced the new urban society to artificially maintain practices which were no longer taught because of family determinism. Since the thirties, various national institutions encouraged traditional practices for teaching purposes. In the fifties; folklorists published the first specialized studies; these ones were taken into account by the ethnologists of the seventies.
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Les « frères larges » en France métropolitaine : socio-histoire d’un mouvement évangélique de 1850 à 2010 / The “Open Brethren” in Metropolitan France : a socio-history of an evangelical movement from 1850 to 2010

Aharonian, Sylvain 08 February 2016 (has links)
À l’intérieur du protestantisme évangélique français, les frères larges, qui se distinguent des frères étroits dénommés darbystes, représentent une dizaine de milliers d’adeptes, membres inscrits ou simples sympathisants. Ils se rattachent en principe aux Communautés et Assemblées Évangéliques de France (CAEF). Leur implantation a débuté dans la seconde moitié du XIXe siècle, et s’est faite principalement par l’action conjuguée d’évangélistes suisses et britanniques. Depuis leur irruption dans l’Hexagone, les frères larges, forts de leur expérience individuelle de la conversion, se prodiguent pour faire des prosélytes, qui adoptent un ethos à la fois exaltant et exigeant. Or, jusque dans l’entre-deux-guerres, alors que la culture globale de la société est encore largement chrétienne, les convertis apparaissent d’extraction plutôt modeste ; le recrutement se diversifie par la suite. Collégialité du ministère de la parole et anticléricalisme péremptoire obligent, toute l’animation des communautés ecclésiales des frères larges révèle une insigne disposition égalitaire et un mépris du formalisme pincé. Ainsi perdure, non sans concessions désormais, une réticence notoire à l’égard du pastorat classique.À l’échelle nationale, si l’évolution globale des CAEF pointe bien vers une honnête structuration dénominationnelle, elle n’efface pas encore la mémoire de leur originelle inappétence à jouer le jeu prétendu mondain de la confessionalisation du christianisme. Du reste, s’ils ont bien entrepris quelques œuvres sociales, les frères larges ne s’attèlent guère au siècle présent, fût-il celui des institutions religieuses et de leurs réalisations œcuméniques. / Within French Evangelical Protestantism today, the “Open Brethren”, who are to be distinguished from the “Closed Brethren” (also called darbystes), number around ten thousand adherents, whether registered members or sympathizers. Their churches generally belong to the Communautés et Assemblées Evangéliques de France (CAEF). The movement had its beginning during the second half of the nineteenth century, mostly through the combined efforts of Swiss and British evangelists. Since their appearance in metropolitan France, the Open Brethren, on the strength of their individual experiences of conversion, have devoted themselves to winning converts, who then adopt an ethos that is both elating and demanding. Up until the period between the two world wars, while the general culture of French society was still largely Christian, converts joining this movement were of modest descent; recruitment has since become more diversified. Because of a shared ministry of the Word and a peremptory anticlericalism, leadership in Brethren circles reveals a distinctive egalitarian disposition and a disdain for stiff formalism. Thus their well-known suspicion of classic pastoral ministry persists, though not without some concessions. On the national level, if the CAEF assemblies on the whole seem definitely to be moving toward true denominational structuring, they still remember their original resistance to entering the so-called worldly game of Christian confessionalism. And although they have created a number of social and charitable organizations, they shun the “present age”, including religious institutions and their ecumenical achievements.
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Ethnomusicologie et esthétique : de la réflexion épistémologique à la recherche de terrain : une étude comparative de la vocalité de tradition orale au sud de l’Italie

Gervasi, Flavia 11 1900 (has links)
La version intégrale de cette thèse est disponible uniquement pour consultation individuelle à la Bibliothèque de musique de l’Université de Montréal (http://www.bib.umontreal.ca/MU). / Cette thèse aborde les problématiques épistémologiques et méthodologiques relatives à l’étude esthétique des pratiques vocales traditionnelles du Salento (sud de l’Italie). Les deux premières parties développent une réflexion épistémologique concernant d’une part le statut ontologique de l’expérience esthétique, de l’autre la pertinence d’une étude esthétique sur un terrain ethnomusicologique. La troisième et la quatrième parties exposent la recherche de terrain réalisée auprès de deux groupes socioculturels bien distincts de chanteurs du Salento : celui des paysans et celui des revivalistes. Ces deux univers en plus d’être caractérisés par deux classes d’âge différentes, s’ancrent dans deux réalités socioculturelles et économiques distinctes : d’une part le monde agro-pastoral ayant subsisté au Salento jusqu’aux années 1960 ; de l’autre la société contemporaine résultant des processus de tertiarisation, d’urbanisation et de globalisation mis en œuvre à partir de la deuxième moitié des années 1970. Le propos de cette thèse est d’expliquer en détail le fonctionnement de l’expérience esthétique de chacun des deux groupes de chanteurs vis-à-vis de leur pratique vocale. Il s’agit notamment de développer deux ethnographies différentes sur la base de caractéristiques socioculturelles et musicales propres à chaque contexte générationnel, étudiant toutes sortes de manifestations esthétiques et particulièrement les discours de nos chanteurs. Notre conclusion ouvre le champ de la comparaison des résultats obtenus au sein des deux enquêtes distinctes. Au-delà de la variété des critères, des comportements, des réactions et des facteurs qui caractérisent l’expérience esthétique des deux générations de chanteurs, nous cherchons à envisager la présence éventuelle d’une constante paradigmatique des critères esthétiques, valable aussi bien pour les chanteurs paysans anciens que pour les revivalistes. / This dissertation addresses epistemological and methodological problems related to studying the aesthetics of traditional vocal practices in Salento. In the first two sections of the dissertation, I examine from an epistemological perspective the ontological status of aesthetic experience and the relevance of studying aesthetics in ethnomusicological fieldwork. In the third and fourth sections I present the results of my fieldwork research, conducted with two distinct socio-cultural groups of Salentine singers: traditional singers and revival singers. In addition to coming from two different generations, these two groups of singers are also rooted in two distinct socio-cultural and economic milieux: in one case, the agro-pastoral world that subsisted in Salento until the 1960s; in the other case, contemporary society, which since the second half of the 1970s has been marked by urbanization, globalization, and the shift to a service economy. This dissertation explains in detail how each of the two groups of singers experience aesthetics. I develop two different investigations based on the socio-cultural and musical characteristics peculiar to each generational context, studying various kinds of aesthetic expressions and especially the singers’ discourse. In the conclusion I compare the results of the investigations I carried out with the two groups. Besides considering the variety of criteria, behaviors, reactions, and other factors that characterize the aesthetic experience of these two generations of singers, I propose that there exists a single, constant paradigm of aesthetic criteria that is valid for both traditional singers and for revival singers.

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