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L’invisible : esclavage, sawaḥili et possession dans le complexe rituel leiwah d’Arabie orientale (sultanat d’Oman - Emirats Arabes Unis) / The Invisible : slavery, Sawâḥili, and possession in the Leiwah ritual complex of eastern Arabia (Sultanate of Oman, United Arab Emirates)Sebiane, Maho 30 June 2015 (has links)
Cette thèse porte sur le leiwah d’Arabie orientale, un rite de possession pratiqué par les Zunûj, une population de descendants d’esclaves originaires des côtes est-africaines. Durant les quatre dernières décennies, les institutions culturelles des États-nations d’Arabie orientale ont présenté la musique et la danse de ce rite comme une pratique festive sans lien avec la possession, participant ainsi à dissocier ce rite de l’histoire régionale et de la population qui le pratique. Cette thèse, qui combine l’étude de sources écrites et orales avec l’analyse de discours et une ethnographie fondée sur l’observation participante (11 rites leiwah au Sultanat d’Oman, dont 1 décrit en détail) montre que le leiwah ne peut se comprendre que par rapport à l’histoire et au statut initial d’esclaves des Zunûj. Dans un premier temps (chapitres 1 à 3), cette étude révèle la profondeur historique du leiwah et explore les différents processus ayant participé à l’invisibilité de sa pratique rituelle. Dans un deuxième temps (chapitre 4), elle montre en quoi les notions d'esprit de possession en vigueur dans cette population diffèrent de celles connues en Islam ainsi que dans la pratique du zâr, un autre rite de possession décrit dans la région depuis le XIXe siècle (mais aussi dans la corne de l’Afrique, en Égypte et en Iran). Enfin (chapitres 5 à 7), l’analyse de la mise en œuvre de la possession et de la musique dans le rite leiwah (interactions, protocole, structure) montre l’existence d’un complexe rituel qui interagit, depuis près d’un siècle, avec la norme culturelle et religieuse arabo-musulmane qui l’environne. / This thesis focuses on the leiwah of Eastern Arabia, a rite of possession practiced by the Zunûj, a population of slave descendants from the coasts of East Africa.During the last four decades, the cultural institutions of Eastern Arabian nation-states have presented the music and the dance of the rite of possession as a festive practice unrelated to possession, and participated in dissociating this rite from the regional history and the population practicing it.This thesis, which combines the study of written and oral sources with discourse analysis and an ethnography based on participant observation (11 leiwah rites observed in the Sultanate of Oman, 1 described in detail) shows that the leiwah can be understood only in relation to the history and original slave status of the Zunûj.First (chapters 1 to 3), this study reveals the historical depth of the leiwah and explores the various processes contributing to the invisibility of its ritual practice. It then shows (chapter 4) how the notions of spirit of possession in this population differ from the ones known in Islam as well as in zâr, another rite of possession described since the 19th century in the area (and in the Horn of Africa, Egypt, and Iran). Finally (chapters 5 to 7), the analysis of the execution of possession and the music in the leiwah rite (interactions, protocol, structure) reveals the existence of a ritual complex that has been interacting, for almost a century, with the cultural and religious Arab-Muslim norm surrounding it.
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