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L'ironie dans l'oeuvre de Thomas de Quincey / Irony in Thomas De Quincey's worksLochot, Céline 28 November 2014 (has links)
L’œuvre de De Quincey s’inscrit à la croisée de trois concepts presque indéfinissables : autobiographie, romantisme, et une dimension trop souvent négligée, l’ironie. Qu’elle soit rhétorique, tragique ou « romantique », l’ironie exprime parfaitement les multiples contradictions du mangeur d’opium : outil rhétorique de confrontation et d’autodérision, individualiste et communautaire, sociable et provocatrice, l’ironie est à la fois l’instrument d’une rédemption et l’expression d’un profond malaise, une façon de se mettre en avant comme de s’effacer totalement. Entre Romantisme et Victorianisme, De Quincey interroge les limites de son identité et de son statut d’intellectuel, et reste réticent à exploiter le potentiel subversif de la parodie : l’ironie semble alors s’effacer derrière ses protestations nostalgiques et autocritiques. Pourtant elle sous-tend pour une bonne part la vitalité et la diversité de l’écriture des essais, dont elle manifeste une modernité largement sous-estimée, tant par les critiques que par De Quincey lui-même. L’ironie permet finalement d’esquisser une unité qui recentre les Confessions au cœur de la diversité de l’œuvre, plutôt qu’à la marge d’un ensemble hétéroclite au statut incertain. / Studying the works of De Quincey necessarily leads to three concepts almost impossible to define: autobiography, Romanticism, and all-too neglected irony. Whether rhetorical, tragic or “romantic”, irony expresses perfectly the many contradictions of the opium-eater. As the rhetorical tool of conflict and self-derision, claiming both individualistic and community values, sociable and provoking, irony is the way to redemption as much as the expression of deep unease, a way of pushing himself forward, or of withdrawing into the background. Caught between Romanticism and Victorianism, De Quincey questions the limits of his own identity and his status as an intellectual, and exploits reluctantly the potential subversion of parody, so that irony seems to yield to nostalgia and self-derogatory laments. And yet it can be said to underlie the vitality and diversity of the essays, whose modernity has been greatly underestimated by the critics and by De Quincey himself, as well. Finally, irony allows us to re-evaluate the Confessions as the centre of a unified, though diverse, set of writing, rather than as one of many, rather ill-assorted essays of unequal value.
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