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L'école et la croyance en la méritocratie

Tenret, Elise 03 December 2008 (has links) (PDF)
Cette thèse se propose d'analyser empiriquement la croyance en la méritocratie et les effets de l'éducation sur cette croyance. Elle s'articule autour de trois axes : – Mesurer l'emprise de la méritocratie scolaire – Questionner la légitimité perçue de la méritocratie scolaire – Explorer les déterminants de la croyance en la méritocratie, en particulier l'impact du diplôme. Pour ce faire, trois types de matériaux empiriques ont été mobilisés : (1) les données de l'International Social Survey Program (ISSP – Social Inequalities III 1999), (2) une enquête originale par questionnaires auprès d'étudiants de filières variées en première année d'études supérieures dans l'académie de Caen et (3) des entretiens réalisés auprès d'élèves de classes préparatoires parisiennes prestigieuses. Il apparaît, au terme de cette recherche, que bien que le mérite soit un principe fréquemment mobilisé par les acteurs sociaux, la méritocratie scolaire est quant à elle – notamment en France – davantage critiquée. Le diplôme est en effet perçu comme un critère assez peu légitime de différenciation sociale parce qu'il ne mesure qu'imparfaitement la volonté individuelle de réussir. Le niveau scolaire agit de manière contradictoire sur ces représentations : si les plus diplômés ont plus souvent l'impression que la société est méritocratique (effet positionnel du diplôme), ils n'en demeurent pas moins critiques sur capacité du diplôme à refléter les mérites de chacun, parce qu'ils sont conscients de la présence d'inégalités sociales à l'école (effet cognitif du diplôme). Cette recherche montre également qu'au-delà du titre scolaire mesuré de manière objective, c'est aussi l'expérience scolaire qui influe sur les représentations. Outre cet effet relatif du diplôme, un effet plus macrosocial des systèmes éducatifs sur les représentations de la méritocratie a été mis en évidence dans cette étude : la présence d'inégalités sociales à l'école ou plus généralement dans la société est notamment susceptible de rendre les individus plus attachés à la reconnaissance du diplôme.
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Sentiment de justice chez les personnes victimes : le rôle de l'information et du contact humain

Bureau, Mylène 04 1900 (has links)
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Justice et réconciliation : perceptions des victimes de crimes contre l'humanité en Guinée

Baldé, Rouguiatou 01 1900 (has links)
La Guinée, depuis son accession à l’indépendance en 1958, a été dirigée par des régimes autoritaires successifs et a traversé des périodes marquées par de graves victimisations dont les plus remarquables se sont produites entre 1958 et 1984, sous le règne d’Ahmed Sékou Touré, puis dernièrement en 2009, sous le règne du Capitaine Moussa Dadis Camara. Ces crimes contre l’humanité ont eu des impacts directs et indirects sur la vie des victimes, leurs familles, et proches. Ils ont causé des milliers de morts, provoqué l’exil d’innombrables individus et occasionné le viol de centaines de femmes (Human Rights Watch, 2011). Bien que l’État guinéen ait entrepris de nombreuses actions visant ostentatoirement à faire justice aux victimes de ces faits, ces dernières demeurent insatisfaites et persistent dans leur quête de justice. Ceci nous conduit à des questionnements : qu’est-ce que la justice pour les victimes de crimes contre l’humanité en Guinée ? Comment les victimes arrivent-elles à ce sentiment de justice ? Dans cette thèse, nous explorons le sentiment de justice de 31 victimes de crimes contre l’humanité commis en Guinée. Plus précisément, nous utilisons, comme cadre théorique la théorie de la justice pour examiner les perceptions et expériences de victimes par rapport à la justice afin de promouvoir la réconciliation et la paix durable. Les résultats indiquent que la justice a plusieurs dimensions, à savoir la justice distributive, la justice procédurale et la justice interactionnelle. Bien que la justice distributive (punition et réparation) soit évoquée plus rapidement dans le discours des victimes, la justice procédurale (neutralité des autorités, constance, etc.) et la justice interactionnelle (respect, information, etc.) ont toutes aussi leur importance aux yeux des victimes. Il existe plusieurs similarités entre les deux groupes de victimes étudiés, entre celles de 1958-1984 et celles de 2009, quant aux violences commises, à leurs conséquences et à la définition de la justice. Mais, ces deux groupes diffèrent sous plusieurs autres coutures, notamment par rapport aux types de violences, à la durée de la commission des crimes, à la méthode utilisée pour les commettre, à l’interchangeabilité des rôles victimes-bourreaux, à la durée des conséquences des crimes et à l’importance des éléments compris dans la définition de la justice. Certains éléments de la définition de la justice seraient plus importants que d’autres pour chaque groupe de victimes compte tenu du temps passé depuis la commission des crimes, du décès de la plupart des bourreaux, et de l’interchangeabilité des rôles bourreaux victimes. Cela dit, la justice dans son ensemble est une condition à la réconciliation. Toutefois, le manque de justice vécue par les victimes remet en question la réconciliation en Guinée. / Since its independence in 1958, Guinea has been ruled by authoritarian regimes that caused many victims of serious violations, the most notable dating from 1958 to 1984 under the reign of Ahmed Sékou Touré and recently in 2009 under the reign of Moussa Dadis Camara. The crimes against humanity in Guinea had direct and indirect impacts on the lives of the victims, their families, and their loved ones. They have left thousands of dead, they resulted in the exile of countless individuals and the rape and abuse of hundreds of women (Human Rights Watch, 2011). While some efforts have been made to address this violence, victims nevertheless persist in their demand for justice. This raises many questions: what is justice for the victims of crimes against humanity in Guinea? How do victims come to the sense of justice? In this paper, we explore the perceptions of justice of 31 victims of crimes against humanity in Guinea. More specifically, we use justice as a theoretical framework to examine perceptions and experiences of victims in relation to justice in order to promote reconciliation and lasting peace. The results indicate that justice has several dimensions, namely distributive justice, procedural justice and interactional justice. Although distributive justice (punishment and reparation) comes more quickly in victims’ discourse, procedural justice (neutrality of authorities, constancy, etc.) and interactional justice (respect, information, etc.) are equally important in the eyes of the victims. There are several similarities between the two groups of victims (1958–1984 and 2009) as regards the violence committed, their consequences, and the definition of justice. However, there are differences as well, particularly regarding the types of violence, the duration of the crimes, the method used to commit the crimes, the interchangeability of victim-offender roles, the duration of the consequences of crimes and the importance of the elements included in the definition of justice. Some elements included in the definition of justice would be more important than others for each group of victims given the time that has passed since the commission of crimes, the death of most perpetrators, and the interchangeability of victims perpetrators’ roles. That said, justice as a whole is a condition for reconciliation. However, the lack of justice experienced by the victims calls into question reconciliation in Guinea.

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