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Apprentissage de dépendances non-adjacentes et traitement de grammaires supra-régulières chez le babouin et l'humain / Non-adjacent dependencies learning and supra-regular grammars processing in baboons and humansMalassis, Raphaëlle 15 June 2018 (has links)
Une hypothèse dominant actuellement les théories sur l’évolution des capacités syntaxiques est celle d’une spécificité humaine pour le traitement des grammaires supra-régulières. Cette hypothèse est supportée par les données comparatives actuellement disponibles, qui ne fournissent pas de démonstration non ambiguë de cette capacité chez une autre espèce. Dans cette thèse, nous avons adopté une nouvelle approche consistant à examiner si ces échecs pourraient découler de la difficulté que représente l'extraction de régularités non-adjacentes. Pour tester cette hypothèse, nous avons mené une série de quatre études chez le babouin de guinée (Papio papio) et l’humain. La première étude montre que les babouins requièrent une quantité d’exposition beaucoup plus importante que l’humain pour apprendre des associations non-adjacentes. Dans une seconde étude, les babouins ont pu généraliser des patterns basés sur une répétition adjacente ou non-adjacente d’un élément, mais ils se sont montrés davantage sensibles à ces premiers. Une troisième étude, corrélationnelle, révèle que les babouins se montrant sensibles aux régularités non-adjacentes ne sont pas ceux obtenant les meilleures performances pour l’apprentissage de dépendances adjacentes. Une dernière étude suggère que les babouins sont sensibles à une structure en miroir (impliquant des dépendances centrées-emboitées), mais pas à une structure en copie (à dépendances croisées). Ces résultats mettent au jour une importante continuité des capacités syntaxiques au sein de la lignée des primates, mais révèlent également des différences inter-spécifiques importantes dans les contraintes mnésiques pesant sur celles-ci. / A current dominant hypothesis on the evolution of syntactic abilities propose that the processing of supra-regular grammars is a unique human capacity. In support of this hypothesis, artificial grammar learning studies conducted so far do not provide unambiguous demonstration of this capacity in a non-human species. In this thesis, we adopted a new approach by studying cognitive prerequisites for supra-regular grammar processing. Our hypothesis was that these previous failures could be attributed to a bias in these species towards the exploitation of local regularities and difficulties for processing more distant relationships, rather than an inability to master supra-regular grammars. We conducted a series of experiments in Guinea baboons (Papio papio) and humans to assess this hypothesis. In a first experiment, we show that baboons need much more exposure than humans to learn non-adjacent associations. In a second study, we show that baboons can generalize patterns involving an adjacent or a non-adjacent repetition of an element, but that they are more sensitive to the former. A third, correlational, study reveal that baboons succeeding to extract non-adjacent regularities are not those showing the best performance in learning local ones. A last study suggest that baboons are sensitive to a mirror structure (involving center-embedded dependencies), but not to a copy structure (crossed dependencies). Overall, our results reveal a stronger continuity in grammar processing capacities within the primate order than previously thought, but also highlight important species differences in memory constraints.
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