L'objet de cette thèse est de resituer le management des risques industriels dans une perspective globale, en analysant ses liens avec le management stratégique. Nous nous appuyons sur une étude qualitative du cas de la régulation des risques dans l'industrie maritime, fondée sur une observation participante longue dans une société de classification et une série d'entretiens auprès des principaux armateurs français. Compte-tenu de la sensibilité du terrain, nous avons employé dans ces entretiens la méthode projective dite des scénarios pour corroborer les propos de nos répondants, et triangulé les données recueillies par des entretiens complémentaires auprès d'autres acteurs de l'industrie. Nous montrons ainsi que la réglementation est le cadre général de référence dans lequel s'inscrivent les pratiques de prévention dans l'industrie maritime, qu'elles sont faiblement valorisées par la marché, que les parties prenantes aux entreprises du secteur ont à cet égard un rôle ambigu, et que le métier y est vu comme un facteur essentiel pour les décisions de management des risques. Le risque apparaît ainsi comme un concept structurant de cette industrie, concept que nous interprétons dans la problématique du fonctionnement d'un système de légitimités croisées en confrontation. Cette perspective, combinée avec nos résultats sur l'importance de la réglementation permet de porter un nouveau regard sur celle-ci, en analysant les enjeux managériaux du mouvement actuel d'évolution vers un régime réglementaire qui ne ressort plus totalement de la prescription, mais introduit une réelle prise en compte du rsique par le biais d'objectifs de performance.

Dans une première partie, nous étudions les bibliothèques académiques dont les principes fondateurs sont aujourd'hui interrogés par la société de l'information. Le gestionnaire d'une bibliothèque recherche la voie d'avancement la meilleure possible pour l'unité qu'il conduit. Les outils d'évaluation et de management utilisés en bibliothèque suscitente des insatisfactions car ils sont parfois inaptes à rendre compte de la nécessité d'une vision holistique de la bibliothèque. L'appproche constructiviste du management semble alors une alternative plausible pour aider les gestionnaires de biblithèques académiques à construire une vision stratégique de ces organisations. Nous bâtissons alors, dans une deuxième partie, un projet de modélisation basé sur la modélisation des systèmes complexes préconisée par Jean-Louis Le Moigne et sur la méthodologie des systèmes souples de Peter Checkland. Notre terrain de recherche est constitué de bibliothèques académiques françaises dans lesquelles nous effectuons interviews et observations participantes. Nous construisons un diagnostic en trois phases. La première phase permt au gestionnaire de visualiser l'offre de service dont nous montrons qu'elle est en évolution selon les trois axes des technologies, des moyens et des savoir-faire mise en oeuvre. La deuxième phase interroge le système informationnel de la bibliothèque, par une étude des environnements dans lequel l'organisation évolue et des flux qui la traversent. La troisième phase étudie le système décisionnel, s'intéressant à son organisation, à la circulation de l'information interne et aux processus de décision mis en oeuvre. Ce diagnostic en construction permanente est entendu dans la continuité du management de la bibliothèque et non comme une première étape d'une stratégie. Il est mis en oeuvre dans cinq bibliothèques. Les résultats montrent la richesse de l'apport de la modélisation, qui permet de proposer des modèles évolutifs, transposables et permettant l'apprentissage.