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Raconter le haschich dans l’époque mamelouke : étude et édition critique partielle de la Rāḥat al-arwāḥ fī l-ḥašīš wa-l-rāḥ de Badr al-Dīn Abū l-Tuqā al-Badrī (847-894/1443-1489) / Stories of hashish eaters in the Mamlūk period : a study and a partial critical edition of the Rāḥat al-arwāḥ fī l-ḥašīš wa-l-rāḥ of Badr al-Dīn Abū l-Tuqā al-Badrī (847-894/1443-1489)Marino, Danilo 29 May 2015 (has links)
Dans cette étude nous cherchons à explorer le lien entre haschich et humour par l'analyse du corpus des récits arabes contenus dans la Rāḥat al-arwāḥ fī l-ḥašīš wa-l-rāḥ (“Le repos des âmes dans le haschich et le vin”) de Badr al-Dīn Abū l-Tuqā al-Badrī (847-894/1443-1489). L'originalité de cette anthologie qui existe en quatre manuscrits dont seulement deux étaient connus à la critique, découle du fait qu'elle est le plus ancien recueil en langue arabe de textes en prose et en vers inspirés du haschich. Dans la première partie, nous abordons le haschich d'un point de vue historique, médicale et juridico-religieux. Longtemps utilisé en médicine et pour la fabrication de cordes et tissus, on ignore quand le cannabis (qinnab) est passé de médicament à substance enivrante et récréative. Cependant l’utilisation de cette herbe était devenue un problème social, si entre le VIIe/XIIIe et le VIIIe/XIVe siècle plusieurs oulémas y consacrèrent des écrits, tant qu'ils l'incluront dans la liste des munkarāt, (les choses blâmables, défendues), à côté du vin (ḫamr), de la fornication (zinā) et de l’homosexualité (liwāṭ). Parallèlement, la littérature n’a pas manqué de représenter l’expérience de psychotropes. Et c'est autour des enjeux littéraires soulevés par cette substance que nous centrons la deuxième partie de notre travail. Par l'étude d'un certain nombre de motifs nous montrons que le personnage du ḥaššāš fonctionne comme un «catalyseur thématique» des motifs littéraires auparavant associés aux ivrognes, aux stupides ou aux fous. L’ordre que nous avons suivi est: la méprise, la stupidité et folie, le rapport au rêve et à l’imaginaire et l'avidité. Nous concluons sur le fait que le passage à la littérature du motif du mangeur de haschich représente le processus de cristallisation d’une figure narrative à potentiel fortement humoristique, née dans la première époque post-abbasside et dérivée d’une série de matériaux narratifs attribués auparavant à d’autres figures littéraires. / In this study we explore the link between hashish and humor through the analysis of Arabic stories contained in the Rāḥat al-arwāḥ fī l-ḥašīš wa-l-rāḥ (“The delight of the souls on hashish and wine”), written by Badr al-Dīn Abū l-Tuqā al-Badrī (847-894/1443-1489), that exists in four manuscripts of which only two were known until now. This work, of which no complete edition has been established yet, seems to be the oldest and most comprehensive Arabic anthology containing poetry and anecdotes inspired by hashish. In the first part we discuss hashish from a historical, medical, legal and religious perspective. Early on, hashish was used in medical treatments and for the manufacture of ropes and fabrics but it is not clear when cannabis (qinnab) has changed from a remedy into an intoxicating and a recreational substance. However, the use of this herb had become a social problem, since between the VIIth/XIIIth and the VIIIth/XIVth centuries several ʿulamā’ wrote about it and the consumption of hashish was considered among the munkarāt (forbidden or reprehensible actions), as well as wine (ḫamr), fornication (zinā) and homosexuality (liwāṭ). Literature quickly represented the psychotropic experiences. Thus the aesthetics of hashish consumption is the main issue of the second part of our study. There, we focus on some comic motifs that appear in a number of anecdotes and we prove that the ḥaššāš character acts as a «thematic catalyst» of literary motifs which were associated in classical Arabic literature with drunkenness, insanity and foolishness. Thus, the order of our presentation is: the mistake; hashish, insanity and foolishness; dream and imagination and finally food and avidity. We infer from this, that the hashish eater as literary motif represents the process of crystallization of a humorous narrative character that took shape during the first part of the post-abbasid period and developed from a series of narrative materials earlier attributed to other literary figures.
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Raconter le haschich dans l’époque mamelouke : étude et édition critique partielle de la Rāḥat al-arwāḥ fī l-ḥašīš wa-l-rāḥ de Badr al-Dīn Abū l-Tuqā al-Badrī (847-894/1443-1489) / Stories of hashish eaters in the Mamlūk period : a study and a partial critical edition of the Rāḥat al-arwāḥ fī l-ḥašīš wa-l-rāḥ of Badr al-Dīn Abū l-Tuqā al-Badrī (847-894/1443-1489)Marino, Danilo 29 May 2015 (has links)
Dans cette étude nous cherchons à explorer le lien entre haschich et humour par l'analyse du corpus des récits arabes contenus dans la Rāḥat al-arwāḥ fī l-ḥašīš wa-l-rāḥ (“Le repos des âmes dans le haschich et le vin”) de Badr al-Dīn Abū l-Tuqā al-Badrī (847-894/1443-1489). L'originalité de cette anthologie qui existe en quatre manuscrits dont seulement deux étaient connus à la critique, découle du fait qu'elle est le plus ancien recueil en langue arabe de textes en prose et en vers inspirés du haschich. Dans la première partie, nous abordons le haschich d'un point de vue historique, médicale et juridico-religieux. Longtemps utilisé en médicine et pour la fabrication de cordes et tissus, on ignore quand le cannabis (qinnab) est passé de médicament à substance enivrante et récréative. Cependant l’utilisation de cette herbe était devenue un problème social, si entre le VIIe/XIIIe et le VIIIe/XIVe siècle plusieurs oulémas y consacrèrent des écrits, tant qu'ils l'incluront dans la liste des munkarāt, (les choses blâmables, défendues), à côté du vin (ḫamr), de la fornication (zinā) et de l’homosexualité (liwāṭ). Parallèlement, la littérature n’a pas manqué de représenter l’expérience de psychotropes. Et c'est autour des enjeux littéraires soulevés par cette substance que nous centrons la deuxième partie de notre travail. Par l'étude d'un certain nombre de motifs nous montrons que le personnage du ḥaššāš fonctionne comme un «catalyseur thématique» des motifs littéraires auparavant associés aux ivrognes, aux stupides ou aux fous. L’ordre que nous avons suivi est: la méprise, la stupidité et folie, le rapport au rêve et à l’imaginaire et l'avidité. Nous concluons sur le fait que le passage à la littérature du motif du mangeur de haschich représente le processus de cristallisation d’une figure narrative à potentiel fortement humoristique, née dans la première époque post-abbasside et dérivée d’une série de matériaux narratifs attribués auparavant à d’autres figures littéraires. / In this study we explore the link between hashish and humor through the analysis of Arabic stories contained in the Rāḥat al-arwāḥ fī l-ḥašīš wa-l-rāḥ (“The delight of the souls on hashish and wine”), written by Badr al-Dīn Abū l-Tuqā al-Badrī (847-894/1443-1489), that exists in four manuscripts of which only two were known until now. This work, of which no complete edition has been established yet, seems to be the oldest and most comprehensive Arabic anthology containing poetry and anecdotes inspired by hashish. In the first part we discuss hashish from a historical, medical, legal and religious perspective. Early on, hashish was used in medical treatments and for the manufacture of ropes and fabrics but it is not clear when cannabis (qinnab) has changed from a remedy into an intoxicating and a recreational substance. However, the use of this herb had become a social problem, since between the VIIth/XIIIth and the VIIIth/XIVth centuries several ʿulamā’ wrote about it and the consumption of hashish was considered among the munkarāt (forbidden or reprehensible actions), as well as wine (ḫamr), fornication (zinā) and homosexuality (liwāṭ). Literature quickly represented the psychotropic experiences. Thus the aesthetics of hashish consumption is the main issue of the second part of our study. There, we focus on some comic motifs that appear in a number of anecdotes and we prove that the ḥaššāš character acts as a «thematic catalyst» of literary motifs which were associated in classical Arabic literature with drunkenness, insanity and foolishness. Thus, the order of our presentation is: the mistake; hashish, insanity and foolishness; dream and imagination and finally food and avidity. We infer from this, that the hashish eater as literary motif represents the process of crystallization of a humorous narrative character that took shape during the first part of the post-abbasid period and developed from a series of narrative materials earlier attributed to other literary figures.
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