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Écrire sur les premiers empereurs : l'élaboration du récit chez Tacite et Suétone / Writing on the first emperors : the elaboration of the narrative in Tacitus and SuetoniusDuchêne, Pauline 08 December 2014 (has links)
La conception de l'écriture de l'histoire par les auteurs romains, leur méthodologie historique sont très différentes des nôtres. On a ainsi souvent déploré que le primat littéraire de leur démarche les ait amenés à effacer autant que possible de leurs textes les informations sur leurs recherches préparatoires.Or ces informations existent, bien que ce ne soit pas sous la forme qu'elles adoptent de nos jours : interventions à la première personne, formules introductrices, mais aussi fortes ressemblances dans le traitement de certaines figures, de certains épisodes. Ces traits permettent de saisir les cadres informatifs et narratifs à respecter et, dès lors, de mieux apprécier les choix personnels.Cette thèse étudie ces éléments pour les deux historiens romains du début du IIème siècle ayant écrit sur les premiers empereurs, Tacite et Suétone. Elle étudie ainsi successivement : leur présence visible dans leurs textes (chap. 1) ; les mentions explicites de sources, qu'elles soient nominales ou anonymisées (chap. 2) ; l'influence du genre choisi pour traiter de cette période historique (chap. 3) ; les éléments topiques dans le récit de certaines scènes (chap. 4) ; l'élaboration progressive de certains épisodes (chap. 5) ; le portrait général de chaque empereur (chap. 6) ; la façon dont Tacite et Suétone concevaient l'écriture de l'histoire et leur rapport au passé (chap. 7) ; la conception romaine de cette écriture (chap. 8).Cette recherche met ainsi en évidence les particularités de l'historiographie romaine du IIème siècle, tant par rapport à l'historiographie grecque qu'à celle d'aujourd'hui. Elle fait également apparaître le rapport propre des Romains à leur passé, à la fois souple dans l'établissement des faits historiques et tourné vers le futur. / How Roman authors conceived the writing of history, their historical methodology are very different from ours. For instance, it has been quite often found regrettable that, as their main goal was literary, they cancelled as much as possible any trace of their preparatory researches.But these informations exist, even though not presented as they would be today : there are direct interventions in the first person singular and plural ; introductive formulas ; similarities between the presentation of certain people or how some episodes are narrated. These elements reveal the informative and narrative frames which were to be respected and, as a consequence, the personal choices that were made by the authors.This PhD dissertation aims at studying these pecularities for the two Roman historians of the IInd century CE who wrote on the first emperors, Tacitus and Suetonius. It thus successively studies : their visible presence in their texts (chap. 1) ; the explicit mentions of sources, whether they be nominal or anonymous (chap. 2) ; the influence of the genre chosen to narrate that historical periode (chap. 3) ; the topic elements in the narration of certain scenes (chap. 4) ; the progressive elaboration of certain episodes (chap. 5) ; the general portrait of each emperor (chap. 6) ; how Tacitus and Suetonius conceived the writing of history and their relation to the past (chap. 7) ; how the Roman in general conceived that activity (chap. 8).This research thus demonstrates the pecularities of Roman historiography in the IInd century CE, in front of Greek and modern pratices. It also shows the personal relation Roman society had with its past, at the same time quite flexible about the narration of historical facts and subordinating it to the future.
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La représentation du merveilleux dans l'historiographie romaine de l'époque impérialeMattiussi, Laurent 21 October 1987 (has links) (PDF)
L'omniprésence du merveilleux dans l'historiographie romaine de l'Empire ne s'explique pas par les divagations d'une prétendue " mentalité primitive ". Les historiographes ne manquent pas de soumettre les prodiges à une critique rationaliste et de manifester leur scepticisme. Ils distinguent clairement les processus soumis à la régularité et à la continuité des séries causales, des phénomènes dont l'origine surnaturelle se manifeste par une interruption soudaine du cours habituel des choses. Ils admettent la possibilité de l'illusion, voire de l'hallucination, et élaborent une psycho-sociologie de la rumeur publique qui n'épargne pas leurs sources, parfois soumises à un examen suspicieux. Les individus eux-mêmes et la société dans son ensemble apparaissent divisés : loin d'être unanimes, les réactions à l'égard du merveilleux témoignent d'une tension permanente entre le doute et la croyance. Les historiographes conservent toutefois au merveilleux une place essentielle dans leurs œuvres parce qu'il a un sens et qu'il remplit une fonction positive. Il est l'instrument privilégié d'une transformation de la matière événementielle qui se trouve élevée à la hauteur du mythe. Le merveilleux illustre le prestige d'un héros, rend sensibles les égarements d'une époque ou fonde l'autorité politique d'un chef. Il joue le rôle d'un révélateur qui permet de déchiffrer les événements mais aussi de transfigurer la réalité, de la magnifier, et de faire apparaître de façon saisissante les valeurs qu'elle incarne. Avec le merveilleux, le sacré fait irruption dans l'histoire de Rome ; la ville et son destin échappent à la contingence des choses humaines et sont marqués du sceau de la transcendance. C'est enfin par le merveilleux et par la puissance de signification dont il est chargé que les historiographes exorcisent le spectre de la banalité.
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