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Construction du cadre normatif dans un groupe sectaire : un processus interactif ?Boileau, Elizabeth 20 December 2024 (has links)
Au cœur des débats scientifiques et médiatiques, les groupes sectaires, en particulier ceux évoluant dans un contexte totalitaire isolé, suscitent à la fois fascination et inquiétude en raison de leur caractère mystérieux et leur impact sur les individus. Comprendre le fonctionnement interne de ces groupes peut éclairer leur nature, mais cela reste laborieux considérant l'accès restreint à des données neutres et nuancées. Ce mémoire, en s'appuyant sur la théorie de l'étiquetage de Becker (1963), examine les dynamiques internes d'un groupe sectaire totalitaire sous un angle sociocriminologique et cherche à comprendre comment les mécanismes de contrôle social y sont créés, appliqués et vécus, contribuant ainsi à la création de la déviance. Notre recherche se concentre sur un cas particulier : le Peoples Temple, un groupe notoire pour sa doctrine unissant religieux et idéologie socialiste, ainsi que sa finalité tragique qui a marqué la société, les médias et le monde scientifique. À travers l'analyse de documents d'archives publiés par le FBI et d'entretiens semi-dirigés avec cinq survivants, cette étude qualitative remet en question la représentation des membres de groupes sectaires comme des individus passifs aux pensées homogènes. En effet, nos résultats montrent que les mécanismes de contrôle social étaient façonnés par des interactions sociales complexes, influencées notamment par un leader charismatique, un contexte anxiogène et une intériorisation individuelle des normes et des valeurs qui donnaient lieu à une diversité de réflexions, de comportements et de réactions sociales. Par une discussion avec la théorie de Becker (1963), stipulant que la déviance est le résultat d'un processus social continu, nous mettons en évidence le rôle actif des membres dans la structure du groupe par leur engagement à un projet collectif perçu comme noble et légitime, tout en soulignant leur humanité. / In the core of scientific and media discussions, sectarian groups, especially those operating in an isolated totalitarian context, evoke both fascination and concern due to their mysterious nature and how they affect individuals. Understanding the internal workings of these groups can shed light on their nature, but this remains challenging given the limited access to neutral and nuanced data. This study, drawing on Becker's Labeling Theory (1963), examines the internal dynamics of a totalitarian sectarian group from a sociocriminological perspective, seeking to understand how social control mechanisms are created, applied, and experienced within it, thus contributing to the creation of deviance. Our research focuses on a specific case: the Peoples Temple, a group reknown for its fusion of religious and socialist ideologies, and its tragic outcome that left a mark on society, the media and the scientific community. Through the analysis of archival documents released by the FBI and semi-structured interviews with five survivors, this qualitative study challenges the representation of members of sectarian groups as passive individuals with homogeneous thoughts. Indeed, our findings indicate that mechanisms of social control were shaped by complex social interactions, influenced by a charismatic leader, an anxiety-inducing context, and individual internalization of norms and values, resulting in a diversity of reflections, behaviors and social reactions. Through discussion with Becker's theory (1963), which posits that deviance is the result of a continuous social process, we highlight the active role of members in the group's structure through their commitment to a collective project perceived as noble and legitimate, while emphasizing their humanity.
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Étude discursive de la stigmatisation de la maladie mentale : l'expérience des étudiantes et étudiants universitaires québécoisDoutrelant, Solène 08 1900 (has links)
Depuis le printemps 2019, une campagne de sensibilisation aux enjeux de santé psychologique est déployée sur le campus de l’Université de Montréal. À l’instar de cette campagne, de nombreuses initiatives sont lancées au travers de la province pour enrayer la stigmatisation de la maladie mentale. Ainsi, un nouveau Discours, positif et anti-stigmatisant tente de s’imposer face au Discours stigmatisant ancré dans la société. Par Discours, il faut comprendre un ensemble discursif qui reprend des idéologies et les significations de phénomènes ; celui-ci se matérialise dans les mots et les interactions sociales (discours). On assiste à une mise en tension du sens que l’on donne de la maladie mentale.
En s’appuyant sur la théorie de l’étiquetage, ce mémoire a pour objectif de comprendre la tension entre ces deux Discours dans les paroles (le discours) et attitudes des Québécoises et Québécois. La problématique se pose autour des étudiantes et étudiants universitaires du fait de leur tranche d’âge hybride (sortie de l’adolescence et entrée dans l’âge adulte) où la tolérance sociale de la maladie mentale bascule de l’indulgence pour les enfants atteints à une stigmatisation pour les adultes atteints. À cette fin, cette étude a mené des groupes de discussion avec des étudiantes et étudiants d’universités québécoises qui ont vécu une expérience personnelle de la maladie mentale afin de dépeindre leur perception et leur expérience de cette tension discursive dans leurs relations interpersonnelles. Une analyste thématique des transcriptions de ces discussions a été effectuée. Les principaux résultats montrent que pour les participants, il subsiste des traces du Discours stigmatisant dans les paroles des personnes qui les entourent. À des niveaux plus ou moins élevés suivant les personnes de l’entourage, ces traces s’accompagnent d’un éloignement social. Un éloignement qui s’opère en double dynamique et souligne la capacité des personnes souffrant de maladie mentale à interagir dans un nouveau groupe social. / Beginning in the spring of 2019, an awareness campaign on mental health issues has been deployed on the campus of the Université de Montréal. Many similar initiatives have been launched across the province of Quebec that aim to eliminate the stigma of mental illness. Thus, a new, positive and anti-stigmatizing Discourse is challenging the deep-rooted Discourse that stigmatizes mental illness in society. By Discourse, it is necessary to understand a discursive whole that takes up ideologies and the meanings of phenomena; this is materialized in words and social interactions (discourse). There is thus a growing tension inherent to the very meaning of mental illness.
The purpose of this Master’s thesis is to better understand this tension between these two Discourses in the words and attitudes of Quebecers. The research project focuses on university students because of their hybrid age bracket (leaving adolescence and entering adulthood) where the societal tolerance for mental illness tends to shift from indulgence for children to stigmatization for adults. To this end, focus groups with Quebec university students allowed us to depict their perception of this discursive tension in their interpersonal relationships. The discussion transcripts were thematically analyzed. The main results show the emergence of a dissonant discourse, which mixes stigmatizing and anti-stigmatizing Discourse, and the persistence of stigmatizing Discourse held by people who are socially distant from the sick person. These findings formed the basis of a relational model of how participants experienced the stigma of their mental illness, providing a new perspective on the theory of labelling and stigmatization.
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