La présente thèse cherche à démontrer que, face aux limites de l’approche abolitionniste dans l’appréhension du travail de l’enfant, approche véhiculée principalement par l’Organisation internationale du travail (OIT), il est possible d’explorer d’autres voies en vue de la protection des droits de l’enfant travailleur, au nombre desquelles figure l’application d’une approche basée sur les droits de l’enfant et du travail décent adapté à l’enfant. Cette démonstration repose principalement sur deux points. Dans un premier temps, il s’est agi de démontrer que l’approche abolitionniste, fondée essentiellement sur une définition négative du travail de l’enfant et sur le seul critère de l’âge, présente des limites parmi lesquelles le confinement de l’enfant travailleur dans l’illégalité et le risque d’abus d’une part et, d’autre part, la non implication de ce dernier dans la mise en œuvre de ses droits notamment par le biais de la participation comme le stipule l’article 12 de la Convention relative aux droits de l’enfant. Dans un second temps, la combinaison de l’approche basée sur les droits de la personne et du concept de travail décent s’est avéré une avenue prometteuse en ce sens que cette approche, proche de la théorie de droits de l’enfant, est susceptible de permettre une participation efficience de l’enfant travailleur dans la mise en œuvre de ses droits tant substantifs que procéduraux grâce à un travail reconnu et adapté à sa condition. L’ensemble de ces éléments de démonstration est basé sur l’analyse de diverses sources, dont les instruments internationaux portant sur le phénomène de travail de l’enfant et sur les droits de l’enfant, la doctrine pertinente, les pratiques et politiques des institutions internationales, les commentaires généraux des organes de mise en œuvre des droits de la personne en général et des droits de l’enfant en particulier, etc. En conclusion, il est possible d’affirmer qu’une approche basée sur les droits de l’enfant, supportée par un travail décent adapté au travail de l’enfant, est à même de contribuer efficacement à la protection de l’enfant travailleur.

Abstract The present thesis investigated children farmworkers' perspectives on having a job and balancing work and school. It also investigated parents' perspectives about their children's jobs and how they handle work and school. A qualitative approach has been used to investigate children farmworkers' experiences on how they handle work and school. Data was collected through semi-structured interviews with three children farmworkers between the ages of 12 and 17 years old and two adults that were parents of the children farmworkers residing in a rural area in the United States. Due to the current pandemic COVID-19, the research was carried out online through the Zoom platform. A thematic method was used to analyze the data collected. Through a critical analysis of transcripts, key concepts were obtained, decomposed into themes, and then organized into two sections for each theme. The themes were labeled: "Importance of the job," "Economic independence," "Impact on the future," "Job satisfaction," and "Compatible with school." The sections for each theme were labeled children's perspectives and parents' perspectives. There is a misconception that children work only in developing countries. Contrary to what has often been assumed, children work worldwide in developing countries and developed countries like the United States and Sweden. Results of this research showed that these children farmworkers want to work because they want to become personally and economically autonomous. Children and childhood are part of the consumer culture society. The study also found that the jobs of these children farmworkers did not affect their schooling and education. A call is made to consider children’s work as an expression of their agency and refrain from perceiving children as vulnerable beings in need of protection but instead, consider their perspective. Further research is needed in an ethnographic field with a more significant sample, including the teachers’ standpoint.