Dans un contexte où l'individualisme est en train de s'imposer dans la construction des rapports sociaux, l'accompagnement semble être devenu la réponse idéale à la gestion des individus considérés comme vulnérables. Ce mémoire s'intéresse donc à la question de l'accompagnement en tant que modèle d'intervention et à la relation que ce modèle suppose entre accompagnant et accompagné. Pour y répondre, une analyse d'entretiens effectués auprès de huit jeunes mères vivant une grossesse précoce et auprès de leurs intervenantes (8) inscrites dans le cadre d'un programme de soutien intensif - le volet Soutien aux jeunes parents (PSJP) des SIPPE offert par les établissements à mission CLSC des CSSS - est réalisée. Plus précisément, ce mémoire poursuit un double objectif. Le premier consiste à exposer l'expérience d'accompagnement des deux principaux groupes d'acteurs directement engagés dans l'intervention d'accompagnement prénatal, soit les intervenantes et les jeunes mères enceintes, tout en révélant la nature de la relation qui se construit entre elles. D'abord, afin de contextualiser la relation d'accompagnement, l'expérience de la grossesse chez les jeunes mères et l'expérience de la pratique d'accompagnement en général chez les intervenantes sont présentées. Puis plus spécifiquement, trois expériences d'accompagnement entre ces jeunes mères et leurs intervenantes rendent compte de la construction de trois types de relation : harmonieuse, de compromis et marquée par le refus. Le deuxième objectif poursuivi est de réfléchir de façon plus globale, à partir des résultats empiriques obtenus, sur les enjeux de l'accompagnement et de la relation entre l'accompagnant et l'accompagné et sur les implications de ces enjeux au niveau même de la définition du terme « accompagnement ». Nous avançons l'idée que des enjeux spécifiques apparaissent à travers des tensions vécues à deux niveaux différents. D'une part, des intérêts divergents surgissent : les jeunes mères souhaitent être accompagnées tout en conservant un espace d'autonomie et en recherchant une forme de reconnaissance sociale; les intervenantes cherchent à accompagner des individus singuliers dans un contexte de productivité et d'uniformisation des services. D'autre part, autour de dynamiques relationnelles inhérentes à l'accompagnement : proximité ou distance, autorité ou réciprocité. Ces tensions ressenties à différents niveaux nous amènent à considérer l'accompagnement comme un modèle d'intervention profondément empreint de paradoxes et de dualité. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : accompagnement, intervention sociale, relation, jeunes mères, grossesse précoce, intervenants, programme de soutien intensif, PSJP.

Ce mémoire traite des expériences d’adaptation des travailleuses sociales nouvellement diplômées. Nous nous sommes intéressées à la manière dont les finissantes québécoises du baccalauréat en travail social ont vécu leur première année en emploi en tant que travailleuses sociales œuvrant pour le Réseau de la santé et des services sociaux du Québec et s’y sont adaptées. Nous abordons les défis qu’elles ont rencontrés, les éléments ayant facilité leur adaptation ainsi que les nombreuses stratégies d’adaptation qu’elles ont développées en début de carrière. Pour ce faire, ce mémoire a été réalisé dans une démarche qualitative et nous avons rencontré sept travailleuses sociales nouvellement diplômées dans le cadre d’entrevues semi-dirigées. La conceptualisation de l’adaptation professionnelle proposée par Pullen Sansfaçon, Brown et Graham (2012) nous a permis d’analyser le processus d’adaptation de ces nouvelles professionnelles et de mieux comprendre leurs expériences en début de carrière en ayant recours à l’interaction symbolique ainsi qu’aux concepts d’adaptation, d’acculturation et d’identité professionnelle. Par conséquent, l’adaptation de ces professionnelles est un processus qui repose sur les interactions entre leurs expériences antérieures; le choc en début de carrière; le contexte organisationnel dans lequel ce processus d’adaptation a lieu; la manière dont elles sont accueillies et le soutien qu’elles reçoivent; la manière dont elles s’approprient leur rôle, acquièrent de nouvelles connaissances, développent leurs compétences et leur identité professionnelle; ainsi que leur identité, leurs caractéristiques personnelles et la manière dont elles prennent soin d’elles-mêmes durant leur processus d’adaptation. / This thesis explores how Quebec Bachelor of Social Work graduates experienced and adapted to their first year on the job as newly qualified social workers working for the Quebec health and social services network. We discuss the challenges they faced, the factors that facilitated their adaptation, and the many coping strategies they developed at the start of their careers. Through a qualitative perspective, we conducted semi-structured interviews with seven newly qualified social workers. The conceptualization of professional adaptation proposed by Pullen Sansfaçon, Brown and Graham (2012) enabled us to analyze the adaptation process of these new professionals and to better understand their experiences at the beginning of their careers by using symbolic interactionism as well as the concepts of adaptation, acculturation and professional identity. Consequently, the adaptation of these newly qualified social workers is a process based on interactions between their previous experiences; the shock at the start of their career; the organizational context in which this adaptation process takes place; the way they are welcomed and the support they receive; the way they appropriate their role, acquire new knowledge, develop their skills and their professional identity; as well as their identity, their personal characteristics and the way they take care of themselves during their adaptation process.