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Profil clinique des jeunes qui présentent des symptômes somatiques médicalement inexpliqués et de leurs parents

Renauld, Karolane 08 October 2024 (has links)
Dans la population générale, 10 à 20% des jeunes souffrent d'au moins un symptôme somatique médicalement inexpliqué (SSMI). Ceux-ci sont souvent présents en comorbidité avec des symptômes anxieux (environ 50%) ou dépressifs (environ 40%). La présence de cette comorbidité engendre des SSMI plus sévères, en plus d'amplifier les conséquences vécues chez les jeunes et leur famille (p.ex.: absentéisme scolaire, isolement, fonctionnement familial affecté, stress parental). Diverses hypothèses biologiques, psychologiques et sociales ont été avancées afin d'expliquer le développement et le maintien des SSMI (p.ex.: sexe biologique, âge, stratégies d'adaptation, environnement familial). Un modèle développemental des SSMI chez les enfants et les adolescents a aussi été réfléchi par Beck (2008). Il est basé sur différentes théories de l'évolution des SSMI et sur la littérature scientifique, sans toutefois avoir été testé empiriquement. En effet, les études actuellement disponibles offrent un portrait incomplet des SSMI et des facteurs pouvant y contribuer. Bien souvent, elles s'intéressent à un SSMI spécifique et étudient uniquement un ou deux facteurs impliqués dans le développement ou l'évolution des SSMI. Bien qu'il soit établi qu'une comorbidité est présente entre les symptômes anxieux ou dépressifs et les SSMI, la façon dont celle-ci influence le développement et l'évolution des SSMI, notamment via d'autres facteurs (p.ex.: cognitions, stratégies d'adaptation, pratiques parentales) demeure mécomprise. Il en est de même concernant l'effet du sexe biologique et de l'âge sur les différents facteurs influençant les SSMI, qui est également peu documenté. Les facteurs parentaux, quant à eux, ont peu été étudiés à ce jour. Ainsi, la compréhension des SSMI chez les jeunes demeure incomplète, ce qui limite la mise en place d'un traitement adapté pour eux et leur famille. La présente thèse vise donc à dresser un profil clinique qui tient en compte plusieurs facteurs biopsychosociaux connus comme associés aux SSMI chez les jeunes et leurs parents. Chez les jeunes, les symptômes anxieux, dépressifs et anxiodépressifs, les pensées catastrophiques, l'impact sur le fonctionnement quotidien, ainsi que les stratégies d'adaptation utilisées pour gérer les SSMI sont explorés, en plus des différences relatives au sexe biologique et à l'âge quant à chacune de ces variables. Chez les parents, les symptômes somatiques, anxieux et dépressifs, les pratiques parentales et les pensées catastrophiques sont approfondis. Cette étude a également comme objectif de clarifier l'impact des symptômes anxieux, dépressifs et anxiodépressifs chez les jeunes sur leur profil clinique et celui de leurs parents. Pour ce faire, l'étude a été réalisée auprès de 135 jeunes âgés de 8 à 17 ans présentant au moins un SSMI récurrent ainsi que leurs parents, recrutés par le biais de la liste de courriel de l'Université Laval, d'une page Facebook et dans différentes écoles du Québec. Des questionnaires (Inventaire de somatisation des enfants, Questionnaire santé du patient-15, Échelle d'interprétation catastrophique de la douleur, Questionnaire de gestion de la douleur, Échelle d'incapacité fonctionnelle, Réponses de l'adulte aux symptômes du l'enfant, Beck Youth, Inventaire des comportements de l'enfant, Échelle hospitalière d'anxiété et de dépression) ont été complétés en ligne par les jeunes et les parents. Les résultats obtenus permettent d'avoir une meilleure compréhension des jeunes souffrant de SSMI ainsi que de leurs parents, afin de pouvoir développer des traitements adéquats, ciblant les facteurs contribuant à développer les difficultés, puis à les maintenir, autant chez le jeune que chez ses parents.
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Effet d'une thérapie cognitive comportementale chez des enfants qui présentent la comorbidité troubles anxieux et symptômes médicalement inexpliqués : une étude pilote

Théberge, Emilie 02 February 2024 (has links)
La présente étude pilote visait à documenter de façon préliminaire l'effet d'une thérapie cognitive-comportementale (TCC) avec participation parentale des troubles anxieux adaptée aux symptômes médicalement inexpliqués (SMI) chez des enfants âgés de 8-12 ans. Cette étude a documenté qualitativement le déroulement de la TCC en décrivant l'adhésion au traitement, les principaux défis rencontrés par les participants et les intervenants ainsi que la participation parentale au traitement. L'étude visait également à documenter quantitativement l 'effet du traitement sur : 1) l'anxiété (taux de rémission des troubles anxieux et symptômes anxieux) ; 2) les SMI (interférence et intensité des SMI, somatisation) ; et 3) les pratiques parentales. Pour ce faire, 9 enfants et leurs parents ont été recrutés par le centre mère-enfant Soleil du CHUL de Québec et par la liste courriel de l'Université Laval. L'étude repose sur un devis de séries de réplications d'études de cas à niveaux de bases multiples non concurrents de type A-B. À la suite d'une première évaluation des troubles anxieux et sur la nature des SMI, les participants ont été répartis aléatoirement à un niveau de base de 2 à 4 semaines avant de commencer le traitement nommé « Traque Ta Trouille pour les SMI » d'une durée de 11 à 14 semaines. Les enfants et les parents ont ensuite été évalués à la suite du traitement et lors d'un suivi 6 mois. Pendant le traitement, les principaux défis rencontrés étaient de compléter les exercices thérapeutiques par les familles ainsi que l'implication parentale dans les exercices à faire à la maison. Selon les résultats obtenus aux entrevues diagnostiques, au moins un trouble anxieux primaire (62,5%) ou secondaire (75%) était en rémission au post-traitement chez les huit participants (100%). Au suivi 6 mois, les résultats ont révélé un taux de rémission complet de 42,78%. Au questionnaire sur les SMI, une diminution statistiquement significative a été retrouvée pour l'interférence des SMI dans le temps. Les analyses par régressions segmentées calculées à partir des données quotidiennes ont révélé une augmentation de l'anxiété et des SMI lors de l'introduction du traitement, autant selon les enfants que les parents. Cette augmentation des symptômes était suivie d'un retour au niveau initial d'anxiété à la fin du traitement et à une amélioration des SMI selon les enfants. Selon les parents, seuls les SMI se sont améliorés à la fin du traitement. Une diminution significative des pratiques parentales de surprotection a été retrouvée. Les résultats de ce mémoire doctoral soulignent la pertinence d'une TCC adaptée pour la comorbidité SMI et l'anxiété et l'importance de poursuivre les recherches sur l'adaptation d'un tel traitement pour améliorer l'efficacité ainsi que l'importance d'une participation parentale dans le traitement des enfants souffrant de cette comorbidité.

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