La lutte contre la maltraitance questionne les professionnels sur les seuils de ce qui est maltraitant et ne l’est pas. L’indécision renforce la conflictualité et rend nécessaire des pratiques de négociation. Cette recherche s’appuie sur des entretiens individuels, collectifs et des observations dans divers cadres professionnels pour saisir, dans une approche relationnelle, les dynamiques de violence en situation. Le seuil de ce qui est moralement acceptable se fonde sur un compromis construit dans l’interaction et l’intersubjectivité au sein d’une zone de tolérance partagée, espace d’autorégulation avant un éventuel signalement. En contexte incertain, cet espace de négociation est créateur de pratiques et de nouveaux apprentissages. La promotion de la bientraitance, présentée par certains acteurs comme une approche positive censée dépasser les clivages, constitue ainsi un puissant vecteur de recomposition des modes d’intervention et de réaménagement des identités professionnelles. / Fighting against abuse make professionals question what belongs to mistreatment and what does not. This ambiguity intensifies the conflictual dimensions in care work and calls for negotiation practices. This research is based on individual and group interviews, as well as observations in several professional settings. A relational approach is used to understand the dynamics of violence in professional situations. The threshold of morally acceptable practices is based on a compromise built during the interaction with actors’ intersubjectivity within a zone of shared tolerance. This zone is used as a space of self-regulation before a potential report of abusive behaviour occurs. In a context of uncertainty, this negotiating space creates practices and leads to new knowledge. The promotion of well-treatment is presented by some actors as a positive approach supposed to overcome boundaries of well- and mistreatment. In this way, it is a powerful medium to reorganise methods of intervention and professional identities.