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Validation d’une échelle d’auto-efficacité émotionnelle en contexte de transmission de feedback : vers une meilleure compréhension de la transmission du feedback correctifMarcoux, Raphaëlle 06 1900 (has links)
Considérant ses nombreux bénéfices et son faible coût, le feedback de performance est une intervention fréquemment utilisée dans le domaine de la supervision et de la gestion de la performance (London, 2003). Néanmoins, plusieurs études rapportent que les émotions générées par le feedback, tant chez le récepteur que chez la source, entrainent un fort sentiment d’inconfort chez le gestionnaire amenant parfois celui-ci a complètement éviter sa transmission (Cannon et Witherspoon, 2005; Choi et al., 2018; Cox et al., 2011). Ainsi, l’auto-efficacité émotionnelle (AEÉ) du gestionnaire, soit sa confiance envers ses compétences émotionnelles, serait un construit important à étudier afin de favoriser les comportements de transmission de feedback en vue d’une gestion de la performance optimale (Deschênes et al., 2016). Or, à ce jour, il n’existe aucune échelle d’AEÉ spécifique à la transmission de feedback permettant de le faire. L’objectif de la présente thèse est donc d’adapter et de valider une échelle d’AEÉ en contexte de transmission de feedback (AEÉF) afin d’en déterminer les impacts sur les comportements de transmission de feedback.
L’objectif du premier article est d’adapter l’échelle d’AEÉ de Deschênes et al. (2016) au contexte de la transmission de feedback, tant dans le contexte de transmission de feedback positif que dans le contexte de transmission de feedback correctif, et d’en vérifier sa validité concomitante. Les résultats des analyses factorielles confirmatoires, obtenus à l’aide d’un échantillon de convenance (n = 311) et de mises en situation, démontrent que l’échelle d’AEÉF ne possède pas la même structure selon la valence du feedback. Seule l’échelle d’AEÉ à transmettre du feedback correctif (AEÉF-) respecte la structure d’origine du construit en sept facteurs, soit l’AEÉ à percevoir, comprendre et gérer ses émotions et celles d’autrui, ainsi que l’AEÉ à utiliser les émotions. Sur le plan de la validité concomitante, l’échelle est également valide. En contexte positif, la structure de l’échelle n’a pu être confirmée. Ces résultats suggèrent que l’AEÉF+ et l’AEÉF- sont deux construits différents, ce qui rappelle l’importance d’en faire la distinction lors de l’étude de l’AEÉF selon la nature du feedback transmis (Ilgen et al., 1979).
Reposant sur les constats du premier article et considérant que la transmission de feedback correctif représente un plus grand défi émotionnel, le second article vise à poursuivre la validation de l’échelle d’AEÉF- auprès d’un échantillon de gestionnaires. Plus spécifiquement, la structure factorielle, la validité de construit et la validité incrémentielle de l’échelle sont vérifiées. Les résultats (n = 343) confirment la structure en sept facteurs du construit d’AEÉF-. Comme prévu, les analyses de régression démontrent aussi que plus l’AEÉF- du gestionnaire est forte, moins il évitera de transmettre du feedback correctif lorsque nécessaire. Par ailleurs, si l’on compare avec la mesure d’AEÉ générale ne ciblant pas de contexte précis et avec les traits de personnalité, on n’observe pas d’apport significatif dans la prédiction de l’évitement à transmettre du feedback pour les construits globaux. Cependant, si l’on considère les dimensions particulières de l’AÉEF-, le construit aurait un avantage prédictif, comme stipulé par l’approche de Bandura (1977). La validité incrémentielle de l’échelle d’AEÉF- est donc partiellement confirmée.
La présente thèse contribue aux développements des connaissances sur les déterminants influençant les comportements de transmission de feedback. Par ailleurs, la création d’un outil d’AEÉF- validé et possédant de bonnes propriétés psychométriques permet d’ouvrir la porte à l’étude du construit et ces impacts sur le feedback. Les limites et les pistes de recherche sont discutés en conclusion. / Considering its many benefits and its low cost, performance feedback is a frequently used intervention in the field of supervision and performance management (London, 2003). Nevertheless, several studies report that the emotions generated by the feedback, both for the receiver and the source, lead to a strong feeling of discomfort for the manager, sometimes leading him to completely avoid its transmission (Cannon and Witherspoon, 2005; Choi et al., 2018; Cox et al., 2011). Thus, the manager's emotional self-efficacy (ESE), e.g. his confidence in his emotional skills, would be an important construct to study in order to promote feedback transmission behaviors and an optimal performance management (Deschênes et al., 2016). However, to date, there is no ESE scale specific to the transmission of feedback allowing this to be done. The objective of this thesis is therefore to adapt and validate an ESE scale in the context of feedback transmission (ESEF) in order to determine its impact on feedback transmission behaviors.
The objective of the first article is to adapt the ESE scale of Deschênes et al. (2016) to the context of the transmission of feedback, both in the context of giving positive feedback and in the context of giving corrective feedback, and to verify its concomitant validity. The results of the confirmatory factor analyses, obtained using a convenience sample (n = 311) and scenarios, show that the ESEF scale does not have the same structure according to the valence of the feedback. Only the ESEF scale to give corrective feedback (ESEF-) respects the original structure of the seven-factors construct, namely the ESE to perceive, understand and manage one's emotions and those of others, as well as the ESE to use emotions. In terms of concomitant validity, the scale is also valid. In positive feedback context, the structure of the scale could not be confirmed. These results suggest that the ESEF+ and the ESEF- are two different constructs, which reminds us of the importance of distinguishing them when studying the ESEF according to the valence of the feedback (Ilgen et al., 1979).
Based on the findings of the first article and considering that the transmission of corrective feedback represents a greater emotional challenge, the second article aims to continue the validation of the ESEF- scale with a population of managers. More specifically, the factorial structure, the construct validity and the incremental validity of the scale are verified. The results (n = 343) confirm the seven-factors structure of the scale. As expected, the regression analyzes also show that the stronger the manager's ESEF- is, the less he will avoid giving corrective feedback when required. Moreover, if we compare with the general measure of ESE that does not target a specific context and with personality traits, we do not observe a significant contribution in the prediction of feedback avoidance for global constructs. However, if we consider the particular dimensions of the ESEF- the construct would have a predictive advantage, as stipulated by the approach of Bandura (1977). The incremental validity of the ESEF- scale is therefore partially confirmed.
This thesis contributes to the development of the knowledge on the determinants influencing feedback giving behaviors. In addition, the validation of an ESEF- with good psychometric properties opens the door to the study of the construct and its impacts on feedback. Limits and avenues of research are discussed in conclusion.
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