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La production macroéconomique du réel : formalités et pouvoir au Burkina Faso, en Mauritanie et en Guadeloupe / The macroeconomic production of the real : formalities and power in Burkina Faso, Mauritania and GuadeloupeSamuel, Boris 05 December 2013 (has links)
La présente thèse étudie l’exercice du pouvoir et ses transformations à partir de l’observation d’opérations concrètes de la gestion macroéconomique dans deux pays d’Afrique, le Burkina Faso et la Mauritanie, et un territoire antillais, la Guadeloupe. Elle situe son approche à l’intersection de l’anthropologie, de la sociologie de la quantification et de la sociologie historique du politique. L’exercice du pouvoir repose sur les pratiques de gestion de l’économie dans une pluralité de rapports : ceux qui font miroiter l’espoir de piloter l’économie dans une logique instrumentale, comme ceux qui font des procédures formelles des outils de légitimation au service de régimes en place, ou encore ceux qui font de la gestion macro-économique un lieu de lutte pour l’accès aux ressources. La macroéconomie est polysémique et elle est au centre d’un « compromis technocratique » qui a une large portée. Dans les trois cas étudiés, l’observation fine du calcul macroéconomique montre que les ethos techniciens sont déterminants pour saisir l’exercice du pouvoir. Les luttes sociales et politiques autour de la vie chère ou de l’éducation, ou encore les débats sur les faux semblants du réformisme mettent les chiffres au centre des rapports sociaux et politiques. Sur les scènes politiques en ébullition de la Mauritanie, de la Guadeloupe et du Burkina Faso, les objets de la gestion économique opèrent, guident les actions des individus, suscitent la contestation. La macroéconomie n’est pas seulement dans les bureaux, elle constitue un répertoire populaire du politique. Elle est ancrée dans l’histoire propre de ces sociétés et dans les logiques autonomes de la technique et des procédures. / This thesis examines the exercise of power and its transformations, based on the observation of concrete operations of macroeconomic management in two African countries, Burkina Faso and Mauritania, and one Caribbean territory, Guadeloupe. Its approach involves a combination of anthropology, the sociology of quantification and the historical sociology of the political.The exercise of power rests on practices of economic management that are caught up in a network of relations. There are those who dangle the prospect of steering the economy in accordance with an instrumental logic; there are those turn formal procedures into tools for legitimizing current regimes; and there are those who turn macroeconomic management into the site of a struggle for access to resources. Macroeconomics has many meanings and lies at the centre of a wide-ranging ‘technocratic compromise’. In all three cases studied, the detailed observation of macroeconomic calculation shows that the technocratic ethos is crucial for an understanding of the exercise of power. Social and political struggles over education and the high cost of living, and debates on the illusory claims of reformism, place the numerical approach at the very heart of social and political relations. On the turbulent political scene in Mauritania, Guadeloupe and Burkina Faso, the objects of economic management are at work, guiding the actions of individuals and provoking protest. Indeed, macroeconomics is not just to be found in the office: it is part of the political repertoire of ordinary people. It is rooted both in the specific history of these societies and in the autonomous logics of technique and procedure.
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