1 |
Potentialités de gestion concertée de espaces de végétation naturelle en périphérie du parc national de Zakouma (Tchad) "Possibilities of a concerted management of the areas of natural vegetation around Zakouma national park (Chad)"Hanon, Laurence M.S. 17 December 2008 (has links)
R É S U M É
I. Actuellement, en Afrique sub-saharienne, les acteurs de la conservation considèrent que la
survie à long terme de la faune sauvage ne peut être assurée que par le maintien de son habitat
en dehors des aires de conservation intégrale. Dans cette optique, les projets de conservation
tentent de préserver des étendues de végétation naturelle au sein de « zones tampons » ou de
« corridors de migration » dans la périphérie des aires protégées. Cette thèse s’est intéressée aux possibilités de conserver de tels espaces en concertation avec les populations riveraines du parc national de Zakouma, une aire protégée du Sud-est du Tchad. Notre objectif a été de rechercher des solutions aux problèmes que rencontrent généralement les aménagistes dans cette action. Notre hypothèse est que l’aménagement des périphéries d’aires protégées doit s’appuyer sur une meilleure identification des déterminants locaux de l’exploitation des espaces de végétation naturelle, et que leur analyse doit s’appuyer sur une approche spatiale.
II. Plusieurs étapes de recherches ont permis d’alimenter notre réflexion :
Une première phase de terrain a été tout d’abord été menée à Am Choka, un village représentatif de la zone la plus densément peuplée de la périphérie est du PNZ. Les objectifs visés étaient i.) d’une part, de déterminer les activités humaines affectant le plus le paysage
végétal naturel de la périphérie du parc, et donc susceptibles d’annihiler son rôle de « zone
tampon », et ii) d’autre part, d’identifier les savoir-faire et les facteurs socioéconomiques et
politiques qui régissent l’exploitation des espaces de végétation naturelle. Outre l’observation participante au village, des cartographies fines du terroir et des zones d’exploitation, ainsi que des entretiens semi-structurés ont été réalisés sur le terrain.
La seconde phase de recherche a été consacrée à la réalisation d’un outil cartographique dans
le but (i) d’évaluer l’état de la zone périphérique en terme de répartition et d’occupation relative des diverses formations végétales naturelles par rapport à l’emprise agricole, et ii.) d’en déduire les zones de la périphérie les plus susceptibles de faire l’objet d’un processus de gestion des espaces de végétation naturelle. A cet effet, quatre images satellites récentes ont été acquises. Les opérations de terrain ont donné lieu à 234 relevés sur ligneux et 2440 relevés qualitatifs d’autres types d’occupation du sol. Ces relevés ont été utilisés pour l’interprétation des scènes satellites en unités cartographiques.
La troisième phase de recherche a porté sur une analyse du dispositif d’aménagement récemment proposé pour la zone périphérique du PNZ par le projet gestionnaire du parc. Notre objectif était de mettre en évidence, les modalités réelles de prise en compte de l’organisation locale de l’exploitation ou de la gestion des espaces de végétation naturelle, et de les confronter avec les connaissances acquises lors de la première phase de recherche.
III. La recherche aboutit aux résultats suivants :
Les populations rurales ont une bonne connaissance du milieu physique et utilisent une
typologie qui leur permet de localiser les différentes composantes de leur terroir et de leur
finage, et d’en évaluer le potentiel.
La défriche des espaces de végétation naturelle à des fins agricoles est régie par des instances
coutumières villageoises et cantonale qui exercent un fort pouvoir en matière de gestion du
foncier et de planifications agricoles.
La culture du sorgho repiqué (berbéré - Sorghum bicolor) constitue la principale source de
réduction des espaces de végétation naturelle. Elle modifie le paysage sur de grandes portions
de territoire car sa mise en place nécessite un essartage intégral des savanes à Acacia seyal.
L’accès et l’usage des espaces de végétation naturelle pour la collecte de produits forestiers
ligneux et non-ligneux sont libres et non liés à la propriété foncière. L’exploitation de ces
produits n’entraîne pas de coupe à blanc mais les contraintes d’exploitation conditionne l’étendue spatiale du finage autour d’un village donné. Certaines zones du finage sont cependant l’objet de bornages fonciers en vue de projets agricoles à plus ou moins long terme. Les travaux cartographiques ont abouti à l’appréciation de l’étendue et de répartition des formations végétales naturelles. Le sorgho de décrue occupe un peu moins de 5% de la totalité de la superficie de zone périphérique. Les zones de cultures sont concentrées pour l’essentiel à
l’est et au nord de l’aire protégée. Un dixième de la superficie d’origine des savanes à Acacia
seyal a déjà été exploité à des fins agricoles. Cette carte peut être exploitée pour localiser les
zones d’enjeux entre conservation et développement économique. Cet exercice permet de
reconsidérer la délimitation en zones de protection de la périphérie.
Dans sa formulation, le « plan de gestion » témoigne largement d’une volonté d’associer les
populations riveraines à l’aménagement de la périphérie du parc. Cette collaboration sera
certainement entravée par l’absence de compensation en contrepartie de la limitation du
développement agricole au profit de l’habitat de la faune sauvage. Par contre, elle pourrait
être favorisée si le zonage proposé correspondait aux limites des terroirs et des finages. Un
préliminaire à tout processus de gestion concertée des espaces de végétation naturelle est aussi l’identification des décideurs qui ont autorité sur ces espaces. L’étude débouche sur suggestions permettant aux aménagistes leurs permettant d’atteindre leurs objectifs de conservation de la faune et de son habitat en concertation avec les populations riveraines. Ces recommandations peuvent certainement être adaptées à d’autres contextes d’aménagement des périphéries d’aires protégées.
ABSTRACT
I. Nowadays, in Sub-Saharan Africa, conservation actors believe that the long-term survival
of wild animals can be ensured only through the maintenance of their habitat outside areas of
total conservation. Accordingly, conservation projects seek to preserve areas of natural
vegetation in “buffer zones” or “migration corridors” on the periphery of protected areas.
The present doctoral thesis studies the possibilities of conservating such areas in concertation
with the populations living around Zakouma National Park (ZNP), a protected area in southeast
Chad. Our aim has been to find solutions to the problems generally encountered by forest
managers working towards this goal. Our hypothesis is that the management of surroundings
of protected areas must be grounded on a better identification of the local factors determining
the exploitation of natural vegetation areas, and that any analysis must be based on a spatial
approach.
II. Several steps in the research provided grounds for reflection:
As a first phase, a survey was conducted in Am Choka, a village representative of the most
densely populated zone of the eastern periphery of ZNP. The objectives were (i) to determine
which human activities most affect the natural vegetal landscape of the periphery of the park
and hence are likely to annul its role of “buffer zone”, and (ii) to identify which know-how
and socio-economic or political factors govern the exploitation of natural vegetation areas. In
addition to participatory observation in the village, detailed maps were made of the ‘terroir’
and the ‘finage’ (the total area exploited by a village), and semi-structured interviews were
conducted on the spot.
The second phase of research was dedicated to the creation of a cartographic tool with the
intention of (i) assessing the state of the peripheral zone in terms of where and to what extent
the natural vegetal formations are situated in comparison with the land under cultivation, and
(ii) pinpointing the peripheral zones best suited to a process of management of natural
vegetation areas. To that end, four recent satellite pictures were acquired. Operations on the
ground yielded 234 plottings over wood stands and 2 440 qualitative plottings of other types
of land occupation. These plottings were used to convert the satellite images into cartographic
units.
The third phase of research was concerned with an analysis of the management mechanism
recently proposed for the peripheral zone of ZNP by the park management project. Our aim
was to bring to the fore the actual methods by which the local organisation of exploitation or
management of the natural vegetation areas is taken into account and to compare them with
the knowledge acquired under the first phase of research.
III. The research produced the following results:
The rural populations have a good knowledge of the physical environment and use a typology
which enables them to localise the different components of the terroir and of the finage, and
to assess their potential.
The clearing of areas of natural vegetation for agricultural purposes is governed by traditional
village or canton authorities, which exert a powerful influence over land management and
agricultural planning.
The cultivation of transplanted sorghum (berbéré - Sorghum bicolor) is the main source of
reduction of areas with natural vegetation. It modifies the landscape over large swathes of
territory inasmuch as this cultivation method leads to a total clearing of the Acacia seyal
savannas. Access to and use of areas of natural vegetation for collecting wood and non-wood forest
products are free and not linked to land ownership. Exploiting these products does not lead to clear-cutting of the forest, but the constraints of exploitation influence the spatial extent of the finage around a given village. Some zones of finage are nevertheless subjected to land
boundary markings when agricultural projects are planned in the shorter or longer term.
The cartographic findings led to an assessment of the area covered by, and the distribution of,
natural vegetal formations. Flood-irrigated sorghum occupies just under 5% of the total area
of the periphery. The cultivation zones are mostly concentrated east and north of the protected area. One tenth of the original area of Acacia seyal savannas has already been exploited for agriculture. The map can also be used to identify areas caught between conservation and
economic development. This exercise makes its possible to reconsider the delimitation of the
periphery into protection zones. In its formulation, the “management plan” largely reveals the will to involve local populations
in the management of the periphery of the park. This collaboration will certainly be hampered
by the absence of compensation to offset any limitation of agricultural development to the
benefit of the wild animal habitat. It could, however, be promoted if the proposed zoning were
to correspond to the limits of the terroirs and finages. A preliminary to any process of
concerted management of the areas of natural vegetation would also be to identify the
decision-makers who have authority over these expanses. The present study throws up suggestions as to how forest managers might attain their
objectives for the conservation of fauna and their habitat in concertation with the local
populations. These recommendations can certainly also be extrapolated to other contexts of
management of the peripheries of protected areas.
|
2 |
Distribution des parents sauvages du quinoa cultivé en lien avec les pratiques et usages des communautés andines dans la région de Puno au Pérou / Distribution of quinoa crop wild relatives linked to practices and uses in Andean communities of the Puno region of PeruFagandini ruiz, Francesca 09 January 2019 (has links)
Dans les hauts plateaux des Andes entre le Pérou et la Bolivie, à 3 800 mètres d’altitude s’étend le lac Titicaca, berceau des civilisations précolombiennes et l’un des principaux centres mondiaux de domestication des espèces végétales cultivées pour l’agriculture. Cette région est reconnue comme le centre d’origine du quinoa, C. quinoa Willd. Elle concentre la plus grande diversité génétique du quinoa, tant pour les variétés paysannes cultivées que pour les espèces sauvages apparentées. Notre recherche a été conduite dans la région de Puno, Pérou, qui reste l’une des principales régions productrices de quinoa au monde. Le quinoa y présente une distribution spatiale selon un gradient climatique nord-sud et une différenciation en zones agroécologiques liée à l’altitude. Actuellement, sept principales espèces de parents sauvages du quinoa y sont présentes : C.ambrosioides L., C.incisum Poiret, C.pallidicaule Aellen, C.petiolare Kunth, C.hircinum Schrad., C.quinoa ssp. melanospermum Hunz. et C.carnosolum Moq. Cette diversité de ressources génétiques a une grande valeur pour l’évolution adaptative du quinoa notamment face aux effets du changement climatique. Notre thèse s’inscrit dans l’importance économique et culturelle du quinoa, étant à la fois une ressource alimentaire des régions andines et l’objet des marchés internationaux du fait de ses qualités nutritives. Cette opportunité économique peut avoir des impacts en termes de sécurité alimentaire, d’agrobiodiversité, et de gestion de l’agroécosystème. Cette thèse a analysé comment les communautés agricoles andines intègrent la présence des espèces de parents sauvages dans leurs pratiques de gestion et leurs pratiques agricoles autour du quinoa. Des cartographies participatives et des enquêtes ethnobotaniques ont été réalisées avec les membres de six villages choisis selon des critères biogéographiques. La modélisation chorématique a été appliquée à deux périodes, avant et après 1970, année charnière au Pérou pour l’agriculture, dans le but de montrer comment les dynamiques socio-spatiales du milieu andin se modifient, notamment en lien avec l’évolution de la culture du quinoa. La distribution des espèces de parents sauvages du quinoa apparaît fortement liée à l’organisation socio-spatiale de l’agroécosystème. Ces espèces sont maintenues par les villageois pour leurs multiples usages alimentaires, médicinaux et culturels, dans des espaces naturels, des zones pâturées, aux abords et également à l’intérieur des champs cultivés. Ceci est à la fois le résultat de la gestion dynamique organisée par les communautés rurales et des savoirs liés à ces espèces qui se transmettent de génération en génération. Cependant cette gestion est en train de changer sous la pression d’enjeux globaux liés au marché international du quinoa, dont les exigences impliquent de réduire la présence de parents sauvages dans les champs cultivés. En conclusion, la thèse aborde la durabilité des pratiques de gestion et des pratiques agricoles dans un objectif de conservation dynamique in situ de la biodiversité sauvage et cultivée. Une mise en perspective historique des résultats nous a permis de questionner l’évolution des pratiques de gestion de ces différentes espèces par les communautés locales. En termes d’implication, deux types de projets pourraient être réfléchis. Le développement de projets prenant en compte le maintien de la présence des parents sauvages du quinoa dans le champ cultivé est favorable à l’introduction de gènes d’intérêt pour aider le quinoa à s’adapter à des conditions écologiques changeantes sous les effets du changement climatique. Egalement, des projets spécifiques de conservation in situ de l’agrobiodiversité, qui considèrent l’espace naturel et l’espace cultivé comme un ensemble cohérent, représentent une voie de gestion de pools de gènes importante pour l’agriculture et l’alimentation mondiale / Lake Titicaca, the cradle of pre-Columbian civilizations and one of the world’s main centres of domestication for farmed plant species, lies 3,800 m above sea level in the central Andean Highlands between Peru and Bolivia. The region is acknowledged as the centre of origin of quinoa, Chenopodium quinoa Willd. The greatest genetic diversity of quinoa and its wild relatives is concentrated there. Our research was conducted in the Puno region (Peru), which remains one of the main quinoa producing regions in the world. Quinoa displays spatial distribution along a North-South climate gradient in the region, with differentiation into mostly elevation-related, agro-ecological zones that explain its genetic diversity. Seven main quinoa crop wild relatives currently exist there: C. ambrosioides L., C. incisum Poiret, C. pallidicaule Aellen, C. petiolare Kunth, C. hircinum Schrad., C. quinoa ssp. melanospermum Hunz. and C. carnosolum Moq. This diversity of plant genetic resources is of great value for the adaptive evolution of quinoa, especially under the effect of climate change. This PhD thesis deals with the economic and cultural importance of quinoa, which is both a food resource in the Andean regions and an international commodity due to its exceptional nutritional qualities (protein-rich). This economic opportunity may have impacts on local food security, agrobiodiversity and agro-ecosystem management. One way of investigating this issue is to examine how the distribution of crop wild relatives is linked to the way quinoa cultivation is spatially organized. The thesis analysed how Andean farming communities incorporate the presence of wild relatives in their quinoa-related management and farming practices. Participatory mapping and ethnobotanical surveys were carried out with members of six villages chosen according to biogeographical criteria along a North South gradient, combined with data related to elevation and the proximity to Lake Titicaca. In order to show how the socio-spatial dynamics of the Andean environment are changing, notably linked to changes in quinoa growing, chorematic modelling was applied to two periods, before and after 1970, which was a pivotal year for Peruvian farming (agrarian reform, territorial rights of indigenous communities). The distribution of quinoa crop wild relatives seems to be closely linked to how the agro-ecosystem is spatially organized. Local communities keep these species for their multiple food, medicinal and cultural uses in natural areas, grazing areas, around and in farmed fields. This results from the dynamic management organized by rural communities, and from knowledge of those species passed down through the generations, by both women and men. However, management is changing under the pressure of global challenges arising from the international quinoa market, which calls for fewer wild parents in farmed fields. To conclude, the thesis looks at the sustainability of management and farming practices with a view to dynamic in situ conservation of wild and cultivated biodiversity. Choremes are used to place the results in historical perspective, to see how the management of these different species by local communities is evolving. In terms of implications, two types of project could be considered. Developing projects that keep quinoa crop wild relatives in farmed fields promotes the introduction of genes of interest, helping quinoa to adapt to ecological conditions being modified by climate change. Likewise, specific projects for in situ conservation of agrobiodiversity, which consider natural and cultivated areas as a coherent whole, are a way of managing gene pools that is important for agriculture and for feeding the world.
|
3 |
Potentialités de gestion concertée des espaces de végétation naturelle en périphérie du parc national de Zakouma (Tchad) / Possibilities of a concerted management of the areas of natural vegetation around Zakouma national park (Chad)Hanon, Laurence 17 December 2008 (has links)
R É S U M É<p><p>I. Actuellement, en Afrique sub-saharienne, les acteurs de la conservation considèrent que la<p>survie à long terme de la faune sauvage ne peut être assurée que par le maintien de son habitat<p>en dehors des aires de conservation intégrale. Dans cette optique, les projets de conservation<p>tentent de préserver des étendues de végétation naturelle au sein de « zones tampons » ou de<p>« corridors de migration » dans la périphérie des aires protégées. Cette thèse s’est intéressée aux possibilités de conserver de tels espaces en concertation avec les populations riveraines du parc national de Zakouma, une aire protégée du Sud-est du Tchad. Notre objectif a été de rechercher des solutions aux problèmes que rencontrent généralement les aménagistes dans cette action. Notre hypothèse est que l’aménagement des périphéries d’aires protégées doit s’appuyer sur une meilleure identification des déterminants locaux de l’exploitation des espaces de végétation naturelle, et que leur analyse doit s’appuyer sur une approche spatiale.<p>II. Plusieurs étapes de recherches ont permis d’alimenter notre réflexion :<p>Une première phase de terrain a été tout d’abord été menée à Am Choka, un village représentatif de la zone la plus densément peuplée de la périphérie est du PNZ. Les objectifs visés étaient i.) d’une part, de déterminer les activités humaines affectant le plus le paysage<p>végétal naturel de la périphérie du parc, et donc susceptibles d’annihiler son rôle de « zone<p>tampon », et ii) d’autre part, d’identifier les savoir-faire et les facteurs socioéconomiques et<p>politiques qui régissent l’exploitation des espaces de végétation naturelle. Outre l’observation participante au village, des cartographies fines du terroir et des zones d’exploitation, ainsi que des entretiens semi-structurés ont été réalisés sur le terrain.<p>La seconde phase de recherche a été consacrée à la réalisation d’un outil cartographique dans<p>le but (i) d’évaluer l’état de la zone périphérique en terme de répartition et d’occupation relative des diverses formations végétales naturelles par rapport à l’emprise agricole, et ii.) d’en déduire les zones de la périphérie les plus susceptibles de faire l’objet d’un processus de gestion des espaces de végétation naturelle. A cet effet, quatre images satellites récentes ont été acquises. Les opérations de terrain ont donné lieu à 234 relevés sur ligneux et 2440 relevés qualitatifs d’autres types d’occupation du sol. Ces relevés ont été utilisés pour l’interprétation des scènes satellites en unités cartographiques.<p>La troisième phase de recherche a porté sur une analyse du dispositif d’aménagement récemment proposé pour la zone périphérique du PNZ par le projet gestionnaire du parc. Notre objectif était de mettre en évidence, les modalités réelles de prise en compte de l’organisation locale de l’exploitation ou de la gestion des espaces de végétation naturelle, et de les confronter avec les connaissances acquises lors de la première phase de recherche. <p>III. La recherche aboutit aux résultats suivants :<p>Les populations rurales ont une bonne connaissance du milieu physique et utilisent une<p>typologie qui leur permet de localiser les différentes composantes de leur terroir et de leur<p>finage, et d’en évaluer le potentiel.<p>La défriche des espaces de végétation naturelle à des fins agricoles est régie par des instances<p>coutumières villageoises et cantonale qui exercent un fort pouvoir en matière de gestion du<p>foncier et de planifications agricoles.<p>La culture du sorgho repiqué (berbéré - Sorghum bicolor) constitue la principale source de<p>réduction des espaces de végétation naturelle. Elle modifie le paysage sur de grandes portions<p>de territoire car sa mise en place nécessite un essartage intégral des savanes à Acacia seyal.<p>L’accès et l’usage des espaces de végétation naturelle pour la collecte de produits forestiers<p>ligneux et non-ligneux sont libres et non liés à la propriété foncière. L’exploitation de ces<p>produits n’entraîne pas de coupe à blanc mais les contraintes d’exploitation conditionne l’étendue spatiale du finage autour d’un village donné. Certaines zones du finage sont cependant l’objet de bornages fonciers en vue de projets agricoles à plus ou moins long terme. Les travaux cartographiques ont abouti à l’appréciation de l’étendue et de répartition des formations végétales naturelles. Le sorgho de décrue occupe un peu moins de 5% de la totalité de la superficie de zone périphérique. Les zones de cultures sont concentrées pour l’essentiel à<p>l’est et au nord de l’aire protégée. Un dixième de la superficie d’origine des savanes à Acacia<p>seyal a déjà été exploité à des fins agricoles. Cette carte peut être exploitée pour localiser les<p>zones d’enjeux entre conservation et développement économique. Cet exercice permet de<p>reconsidérer la délimitation en zones de protection de la périphérie.<p>Dans sa formulation, le « plan de gestion » témoigne largement d’une volonté d’associer les<p>populations riveraines à l’aménagement de la périphérie du parc. Cette collaboration sera<p>certainement entravée par l’absence de compensation en contrepartie de la limitation du<p>développement agricole au profit de l’habitat de la faune sauvage. Par contre, elle pourrait<p>être favorisée si le zonage proposé correspondait aux limites des terroirs et des finages. Un<p>préliminaire à tout processus de gestion concertée des espaces de végétation naturelle est aussi l’identification des décideurs qui ont autorité sur ces espaces. L’étude débouche sur suggestions permettant aux aménagistes leurs permettant d’atteindre leurs objectifs de conservation de la faune et de son habitat en concertation avec les populations riveraines. Ces recommandations peuvent certainement être adaptées à d’autres contextes d’aménagement des périphéries d’aires protégées. <p><p><p>ABSTRACT<p>I. Nowadays, in Sub-Saharan Africa, conservation actors believe that the long-term survival<p>of wild animals can be ensured only through the maintenance of their habitat outside areas of<p>total conservation. Accordingly, conservation projects seek to preserve areas of natural<p>vegetation in “buffer zones” or “migration corridors” on the periphery of protected areas.<p>The present doctoral thesis studies the possibilities of conservating such areas in concertation<p>with the populations living around Zakouma National Park (ZNP), a protected area in southeast<p>Chad. Our aim has been to find solutions to the problems generally encountered by forest<p>managers working towards this goal. Our hypothesis is that the management of surroundings<p>of protected areas must be grounded on a better identification of the local factors determining<p>the exploitation of natural vegetation areas, and that any analysis must be based on a spatial<p>approach.<p>II. Several steps in the research provided grounds for reflection:<p>As a first phase, a survey was conducted in Am Choka, a village representative of the most<p>densely populated zone of the eastern periphery of ZNP. The objectives were (i) to determine<p>which human activities most affect the natural vegetal landscape of the periphery of the park<p>and hence are likely to annul its role of “buffer zone”, and (ii) to identify which know-how<p>and socio-economic or political factors govern the exploitation of natural vegetation areas. In<p>addition to participatory observation in the village, detailed maps were made of the ‘terroir’<p>and the ‘finage’ (the total area exploited by a village), and semi-structured interviews were<p>conducted on the spot.<p>The second phase of research was dedicated to the creation of a cartographic tool with the<p>intention of (i) assessing the state of the peripheral zone in terms of where and to what extent<p>the natural vegetal formations are situated in comparison with the land under cultivation, and<p>(ii) pinpointing the peripheral zones best suited to a process of management of natural<p>vegetation areas. To that end, four recent satellite pictures were acquired. Operations on the<p>ground yielded 234 plottings over wood stands and 2 440 qualitative plottings of other types<p>of land occupation. These plottings were used to convert the satellite images into cartographic<p>units.<p>The third phase of research was concerned with an analysis of the management mechanism<p>recently proposed for the peripheral zone of ZNP by the park management project. Our aim<p>was to bring to the fore the actual methods by which the local organisation of exploitation or<p>management of the natural vegetation areas is taken into account and to compare them with<p>the knowledge acquired under the first phase of research.<p>III. The research produced the following results:<p>The rural populations have a good knowledge of the physical environment and use a typology<p>which enables them to localise the different components of the terroir and of the finage, and<p>to assess their potential.<p>The clearing of areas of natural vegetation for agricultural purposes is governed by traditional<p>village or canton authorities, which exert a powerful influence over land management and<p>agricultural planning.<p>The cultivation of transplanted sorghum (berbéré - Sorghum bicolor) is the main source of<p>reduction of areas with natural vegetation. It modifies the landscape over large swathes of<p>territory inasmuch as this cultivation method leads to a total clearing of the Acacia seyal<p>savannas. Access to and use of areas of natural vegetation for collecting wood and non-wood forest<p>products are free and not linked to land ownership. Exploiting these products does not lead to clear-cutting of the forest, but the constraints of exploitation influence the spatial extent of the finage around a given village. Some zones of finage are nevertheless subjected to land<p>boundary markings when agricultural projects are planned in the shorter or longer term.<p>The cartographic findings led to an assessment of the area covered by, and the distribution of,<p>natural vegetal formations. Flood-irrigated sorghum occupies just under 5% of the total area<p>of the periphery. The cultivation zones are mostly concentrated east and north of the protected area. One tenth of the original area of Acacia seyal savannas has already been exploited for agriculture. The map can also be used to identify areas caught between conservation and<p>economic development. This exercise makes its possible to reconsider the delimitation of the<p>periphery into protection zones. In its formulation, the “management plan” largely reveals the will to involve local populations<p>in the management of the periphery of the park. This collaboration will certainly be hampered<p>by the absence of compensation to offset any limitation of agricultural development to the<p>benefit of the wild animal habitat. It could, however, be promoted if the proposed zoning were<p>to correspond to the limits of the terroirs and finages. A preliminary to any process of<p>concerted management of the areas of natural vegetation would also be to identify the<p>decision-makers who have authority over these expanses. The present study throws up suggestions as to how forest managers might attain their<p>objectives for the conservation of fauna and their habitat in concertation with the local<p>populations. These recommendations can certainly also be extrapolated to other contexts of<p>management of the peripheries of protected areas. / Doctorat en Sciences agronomiques et ingénierie biologique / info:eu-repo/semantics/nonPublished
|
Page generated in 0.1303 seconds