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Le capital institutionnel dans l'analyse du changement économique et social : Application dans le secteur de la microfinance en HaïtiPaul, Benedique 04 January 2011 (has links) (PDF)
Les développements théoriques de l'économie (néo-)institutionnelle ont gagné récemment le débat sur le développement. En même temps, le rôle des institutions est progressivement intégré dans l'analyse des stratégies de développement. Notre recherche dont le champ empirique est le cas de la microfinance en Haïti s'inscrit dans cette optique. Elle part de l'idée que le changement économique et social à la base du développement implique l'articulation d'un ensemble d'actifs matériels et immatériels. Le développement apparaît alors comme étant le processus sinon le résultat de la mobilisation d'un ensemble de capitaux. Aussi, nous avons cherché à montrer que les institutions économiques qui structurent les interactions entre les individus constituent une forme de capital : le capital institutionnel. Appliquée à l'analyse de l'intermédiation microfinancière en Haïti, le capital institutionnel s'est révélé un élément déterminant dans la mise en œuvre des stratégies de développement. Il apparaît comme un apport des organisations de microfinance. Il agit sur les comportements des bénéficiaires des services microfinanciers et se traduit par des conséquences économiques et sociales mesurables. A la lumière de preuves empiriques, nous sommes parvenus à la conclusion suivante : le capital institutionnel compte, à la fois comme outil analytique et comme actif véhiculé par les acteurs pour guider les comportements dans le sens du changement souhaité.
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Le capital institutionnel dans l'analyse du changement économique et social : application au secteur de la microfinance en Haïti / Institutional Capital in the Analysis of Economic and Social Change : an Empirical Study in the Haitian Microfinance SectorPaul, Bénédique 04 January 2011 (has links)
Les développements théoriques de l'économie (néo-)institutionnelle ont gagné récemment le débat sur le développement. En même temps, le rôle des institutions est progressivement intégré dans l'analyse des stratégies de développement. Notre recherche dont le champ empirique est le cas de la microfinance en Haïti s'inscrit dans cette optique. Elle part de l'idée que le changement économique et social à la base du développement implique l'articulation d'un ensemble d'actifs matériels et immatériels. Le développement apparaît alors comme étant le processus sinon le résultat de la mobilisation d'un ensemble de capitaux. Aussi, nous avons cherché à montrer que les institutions économiques qui structurent les interactions entre les individus constituent une forme de capital : le capital institutionnel. Appliquée à l'analyse de l'intermédiation microfinancière en Haïti, le capital institutionnel s'est révélé un élément déterminant dans la mise en oeuvre des stratégies de développement. Il apparaît comme un apport des organisations de microfinance. Il agit sur les comportements des bénéficiaires des services microfinanciers et se traduit par des conséquences économiques et sociales mesurables. A la lumière de preuves empiriques, nous sommes parvenus à la conclusion suivante : le capital institutionnel compte, à la fois comme outil analytique et comme actif véhiculé par les acteurs pour guider les comportements dans le sens du changement souhaité. / Theories in (New) Institutional Economics won recently the development debate. Meanwhile, the role of institutions is being taken into account progressively in development strategies analysis. Our research in Haitian Microfinance follows the same logic. Its fundamental idea is that development implies economic and social change and this is the result of a pattern of material and immaterial assets. Then, development is viewed as the process or outcome from the interaction of several capitals. In this study, we show that economic institutions structuring relations between economic agents are constitutive of a form of capital: the institutional capital. With an analysis based in the Haitian microfinancial intermediation, we find that institutional capital is a determinant condition for development strategies implementation. In microfinancial intermediation, institutional capital is a production of microfinance organizations. It influences users' behaviors of microfinancial services and generates economic and social outcomes. The main conclusion of our study using empirical evidence is the following: institutional capital matters, either for analytic purpose or as an asset used by economic agents to modify behaviors for change.
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Musiciens havanais à l'épreuve de "la période spéciale" : quotidien sous tension et rapport au politique à Cuba / Musicians from Havana and “the special period” test : everyday life under pressure and relationship to politics in CubaVilletelle, Marc 25 September 2012 (has links)
Ce travail de thèse vise à présenter un certain nombre de tendances et de points de tensions nés ou mis à jour à Cuba à la suite de la période spéciale en temps de paix que l'on peut définir comme une crise économique et sociale d'une ampleur considérable ayant frappé ce pays à la suite de la chute du camp socialiste au début des années 90. Pour ce faire, nous nous centrons sur l'expérience de musiciens qualifiés « d'ordinaires » évoluant dans la capitale, La Havane. C'est ainsi à la lumière du quotidien de ces artistes qu'il nous sera possible de comprendre et de saisir la profondeur de cette crise et des fortes redéfinitions qu’elle met en jeu. Il s’agit de voir les conséquences des moyens mobilisés par le régime socialiste cubain de façon à sortir de cette impasse économique et sociale tout en préservant les acquis sociaux de cette révolution, base de sa légitimité populaire. Seulement, si à terme les réformes engagées (massification du tourisme, progressive mise en avant de comportements économiques libéralisant, double circulation monétaire...) ont permis un redressement économique certain, elles ne vont pas sans questionner, voire entrer en contradiction avec les discours, prérogatives et modes de vie valorisés par le pouvoir. Nous verrons ainsi de quelles manières un certain nombre de tensions, issues de ces changements (entre un passé idéalisé et un futur incertain, entre l’image de l’authentiquement cubain et celle du non-cubain, et enfin entre le nous révolutionnaire et les projections individuelles) sont traités par ces musiciens, particulièrement sensibles au décloisonnement de l’expérience cubaine. Dans leur manière de s'auto-définir en tant qu'artiste, dans le regard qu'ils portent sur leur trajectoire et leur métier, nous verrons que ces individus procèdent à un bricolage, à une négociation identitaire incessante visant à conférer à leurs actes un sens que la réalité sociale et économique a rendu trouble.La vie et les pratiques professionnelles de ces derniers, les moyens qu’ils mobilisent pour lutter et tenter de vivre de leur musique illustrent à notre avis la société cubaine dans son ensemble, marquée par une grande ambivalence, par le besoin « d’inventer » de nouveaux moyens de subsistance et la nécessité d’assembler des éléments en décomposition ou émergents. / The aim of this research is to provide a number of trends and areas of tension that have emerged or evolved in Cuba after the « special period in peacetime », which can be defined as the most considerably developed social and economic crisis that has struck this country, as a result of the socialist camp collapse in the early 90’s. In order to achieve this, we focus on the experience of musicians seen as ordinary in the city of Havana. It is thanks to the observation of artists in action in their everyday life that we will be able to understand and to capture the depth of this crisis and these large redefinitions it causes. The purpose is to define the consequences of the means that have been mobilized by the Cuba's socialist system in order to get out of this social and economic impasse while safeguarding the social benefits of this revolution, based on its popular legitimacy. If in the end the reforms (the massification of tourism, the gradual increase of liberalizing and economical behaviors, and the dual circulation of currencies...) allowed an economic recovery, they lead to a questioning and entering into contradiction with speeches, prerogatives and ways of life valued by those in power. We will see how areas of tension, emanating from changes (between an idealized past and an uncertain future, between the picture of the genuinely Cuban and non-Cuban, and finally between the people of the revolution and the individual who has his own project) treated by these musicians, especially sensitive to the « decompartmentalization » of the Cuban experience. We will see that these musicians, in the way they define theirselves as artists, in their concept of path in life and profession, effect sweeping changes, constantly negotiating questions of identity to ascribe meaning to what they do in this confused, social and economic reality. In their life and professional practices, the means allocated to fight and to try to make a living with music show in our opinion the Cuban society in its entirety marked by a great ambivalence, the need to find new means of subsistence and to bring these decomposing or emerging elements together.
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Musiciens havanais à l'épreuve de "la période spéciale" : quotidien sous tension et rapport au politique à CubaVilletelle, Marc 25 September 2012 (has links) (PDF)
Ce travail de thèse vise à présenter un certain nombre de tendances et de points de tensions nés ou mis à jour à Cuba à la suite de la période spéciale en temps de paix que l'on peut définir comme une crise économique et sociale d'une ampleur considérable ayant frappé ce pays à la suite de la chute du camp socialiste au début des années 90. Pour ce faire, nous nous centrons sur l'expérience de musiciens qualifiés " d'ordinaires " évoluant dans la capitale, La Havane. C'est ainsi à la lumière du quotidien de ces artistes qu'il nous sera possible de comprendre et de saisir la profondeur de cette crise et des fortes redéfinitions qu'elle met en jeu. Il s'agit de voir les conséquences des moyens mobilisés par le régime socialiste cubain de façon à sortir de cette impasse économique et sociale tout en préservant les acquis sociaux de cette révolution, base de sa légitimité populaire. Seulement, si à terme les réformes engagées (massification du tourisme, progressive mise en avant de comportements économiques libéralisant, double circulation monétaire...) ont permis un redressement économique certain, elles ne vont pas sans questionner, voire entrer en contradiction avec les discours, prérogatives et modes de vie valorisés par le pouvoir. Nous verrons ainsi de quelles manières un certain nombre de tensions, issues de ces changements (entre un passé idéalisé et un futur incertain, entre l'image de l'authentiquement cubain et celle du non-cubain, et enfin entre le nous révolutionnaire et les projections individuelles) sont traités par ces musiciens, particulièrement sensibles au décloisonnement de l'expérience cubaine. Dans leur manière de s'auto-définir en tant qu'artiste, dans le regard qu'ils portent sur leur trajectoire et leur métier, nous verrons que ces individus procèdent à un bricolage, à une négociation identitaire incessante visant à conférer à leurs actes un sens que la réalité sociale et économique a rendu trouble.La vie et les pratiques professionnelles de ces derniers, les moyens qu'ils mobilisent pour lutter et tenter de vivre de leur musique illustrent à notre avis la société cubaine dans son ensemble, marquée par une grande ambivalence, par le besoin " d'inventer " de nouveaux moyens de subsistance et la nécessité d'assembler des éléments en décomposition ou émergents.
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Les transformations sociales et économiques dans l'agriculture au Québec depuis 1980Paul-Limoges, Guillaume January 2008 (has links) (PDF)
Ce mémoire est une étude des transformations sociales et économiques dans l'agriculture pratiquée au Québec depuis 1980. Il s'inscrit dans une perspective critique des systèmes capitaliste et technique qui sont identifiés comme deux facteurs de transformations prépondérants de l'agriculture. Le premier chapitre traite de l'émergence et des caractéristiques de ces deux systèmes et des effets de leur action combinée sur la société et la nature ainsi que de leurs impacts sur l'agriculture moderne. Le deuxième chapitre est un survol historique de l'agriculture pratiquée au Québec pour permettre de saisir ses particularités sociales et économiques, et ainsi mettre en contexte la période à l'étude. Le troisième chapitre analyse les transformations des exploitations agricoles, des modes de mise en marché et de la transformation alimentaire depuis 1980 et ce, de façon plus approfondie pour le lait, le porc et le maïs. Le quatrième chapitre examine les transformations au niveau du mode de régulation politique dans le cadre du néolibéralisme en traitant du rôle des gouvernements canadien et québécois, du syndicat unique en agriculture c'est-à-dire l'Union des Producteurs Agricoles (UPA) ainsi que des corporations privées. ______________________________________________________________________________ MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Agriculture, Politique agricole, Québec, Capitalisme, Technologie.
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Institutions, transition et performances économiques : une contribution méthodologique à l'analyse néo-institutionnaliste du changement économique / Institutions, transition and economic performances : a methodological contribution to the neo-institutionnaliste analysis of the economic changeChbouki, Moktar 14 December 2013 (has links)
Cette étude revient sur la problématique du changement institutionnel que les pays de l’Europe de l’est traversaient depuis un peu plus de deux décennies et qui présente encore une acuité certaine pour saisir le sens des différences des performances économiques observées entre eux. Pour comprendre le succès inégal de ce processus, nous avons élargi dans une perspective évolutionniste, le cadre méthodologique néo-institutionnaliste par l’interrogation des systèmes anthropologiques qui portaient tout projet de société y compris l’idée même de faire de l’économie. La science anthropologique qui étudie les rigidités mentales, cherche à savoir pourquoi des sociétés si proches géographiquement ne fusionnent pas pendant des millénaires. Le principe de la diversité culturelle du monde permettait de comprendre comment les institutions informelles émergeaient et influençaient les performances économiques. Une augmentation du stock de connaissances doublée d’une transition démographique constituerait le socle de la transition mentale qui, accompagnée par des institutions fiables, serait capitale dans la réussite d’un processus de changement politique et économique. La révolution culturelle synonyme d’évolution des mentalités est un phénomène autonome qui précède dans le temps le développement économique et la modernité politique. S’appuyant d’emblée sur une trame de mentalités, le politique et l’économique n’agissaient pas dans le vide. Ils sont par nature endogènes et contingents, car une société ne changera jamais que si elle convient de la nécessité du changement. / This study returns to the issue of institutional change that Eastern European countries have experienced for the past two decades. This change still presents a certain acuteness to grasp the sense of the differences in the economical performances observed between the economies in transition. To understand the uneven success of this process we broadened in an evolutionist approach the neo-institutionalist methodological framework by questioning the anthropologic systems that supported all society projects including the very idea of doing economics. The anthropological science that studies mental rigidity is trying to understand why societies that are so geographically close do not merge for millenniums. The principle of the world’s cultural diversity allowed to understand how informal institutions emerged and influenced economic performance. An increase in the stock of knowledge combined with a demographic transition would constitute the base of mental transition which supported by reliable institutions would be decisive in the success of the process of political and economic change. Political and economic change is just the reflection of a mental transition taking part in the core structures of a society. The Cultural Revolution, synonym of evolution of the mentalities, is an autonomous phenomenon that precedes economic development and political modernity. Relying at once on a framework of mentalities, the politics and the economics never act without results. They are, by virtue of their nature, endogenous and contingent because a society can only change if it acknowledges the necessity for change.
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Au-delà du néolibéralisme et du populisme : la transition brésilienne vers un État "social-libéral" et le discours politique des présidents Fernando Henrique Cardoso et Luiz Inácio Lula da SilvaBormann Zero, Bruno 06 1900 (has links) (PDF)
Cette thèse porte sur les changements de la société brésilienne et de l'État brésilien à partir de la redémocratisation de son système politique au cours de la deuxième moitié des années 1980 et de la concomitante fin du modèle de substitutions d'importations qui avait assuré le développement du pays depuis les années 1930. Dans cette conjoncture particulière, où les nouvelles contraintes apportées par la mondialisation et l'éclosion de nouvelles revendications sociales existaient synchroniquement, le Brésil faisait face à deux défis de taille. D'un côté, il fallait, trouver une nouvelle voie pour le développement national après l'épuisement de la stratégie de l'industrialisation par la protection du marché domestique et, d'un autre côté, trouver une façon de satisfaire les demandes sociales et politiques inassouvies qui se manifestaient après la fin de la dictature militaire. Nous avons essayé de démontrer que le Brésil a réagi aux nouvelles contraintes apportées par la mondialisation ainsi qu'au besoin de résoudre ses problèmes sociaux criants par la construction d'un nouveau modèle d'État que nous pourrions appeler « social-libéral », marqué par une plus grande intégration à l'économie mondiale ainsi que par des efforts inédits d'inclusion sociale dans l'histoire du pays. D'un point de vue économique, cet État « social-libéral » aurait implanté un « néodéveloppementisme » au Brésil, par lequel la promotion du développement se ferait désormais d'une façon beaucoup plus excentrée. D'un point de vue social, ce même État aurait pris en charge l'extension effective des droits sociaux à l'entièreté de la population brésilienne, en net contraste avec les politiques plus timides et limitées du passé. D'un point de vue politique, ce nouvel effort d'inclusion sociale élargie n'aurait pas suscité de réactions violentes de la part des classes aisées et des militaires, comme ce fut le cas auparavant, échappant ainsi à la polarisation de l'époque du populisme historique au pays. Aussi, les relations entre le pouvoir politique de l'État et les syndicats et mouvements sociaux auraient changé substantiellement depuis cette époque, ce qui éloigne davantage le contexte social et politique actuel du populisme traditionnel brésilien. Tout cela signifie, selon nous, que nous sommes témoins d'un nouvel arrangement économique, social et politique au Brésil qui ne saurait être décrit ni comme néolibéral ni comme populiste. Le noyau central de notre thèse est l'analyse des gouvernements des présidents Fernando Henrique Cardoso (1995-2002) et Luiz Inácio Lula da Silva (2003-2010), puisque ce fut sous leur gouverne que les assises de ce nouveau modèle étatique furent lancées et consolidées, malgré leurs différences idéologiques et politiques. Cependant, en raison du fait que nous défendons l'idée que des transformations importantes auraient eu lieu par rapport au passé, notre thèse examine avec attention ce passé et les théories qui l'ont décrit afin d'illustrer et de prouver la nature de ces transformations. De cette manière, pour essayer de démontrer ce que nous avançons dans notre travail, nous avons opté pour une approche théorique multiple, composée à la fois d'une analyse historique concernant l'évolution économique, sociale et politique du pays, ainsi que des discussions plus pointues concernant le phénomène de la mondialisation et la question du populisme. En outre, nous avons réalisé une analyse du discours politique des présidents Cardoso et Lula pour nous aider à prouver certaines de nos principales hypothèses concernant la nature politique de leurs gouvernements. L'examen de la période populiste au Brésil nous a permis de bien définir les caractéristiques économiques, sociales et politiques de ce que fut le populisme et le national-développementisme au Brésil, avec la substitution d'importations comme moteur principal du développement, ainsi qu'une inclusion sociale et politique verticale et limitée comme seule manière de traiter les inégalités du pays. Ainsi, nous avons établi les paramètres qui nous ont permis de déterminer la nature « post-populiste » de la situation actuelle. Notre exploration des théories sur la mondialisation et, surtout, notre analyse des effets concrets de celle-ci sur les pays latino-américains et sur le Brésil en particulier nous ont amené aux raisons profondes de la transformation de l'État national, devenu plus excentré en conséquence d'une nouvelle insertion dans l'économie mondiale et dans les instances internationales qui la dirigent. Le « néodéveloppementisme » serait le résultat direct de cette nouvelle situation où la conquête des marchés extérieurs et la construction d'un marché régional auraient pris la relève de la substitution d'importations comme stratégie de promotion du développement. Notre analyse du gouvernement Cardoso étaye la construction de ce nouveau modèle d'État qui abandonne définitivement le « national-développementisme » implanté à l'ère de Vargas. Cardoso a déconstruit les institutions et les lois de cette époque, a ouvert davantage l'économie domestique aux investissements étrangers et a lancé le pays dans une conquête accrue des marchés internationaux. Cependant, nous avons essayé de montrer que la nature de ce nouveau modèle d'État n'est pas exactement « néolibérale », comme plusieurs le considèrent, car il initie une inclusion sociale plus élargie que celle qui existait auparavant. En ce qui concerne le gouvernement Lula, notre thèse montre que malgré les différences avec son prédécesseur, il y a eu aussi une continuité fondamentale avec celui-ci, notamment dans les lignes générales de la politique économique, dans l'importance de la politique extérieure comme politique de développement et dans la recherche de l'amélioration des conditions de vie des couches plus pauvres de la société brésilienne. Ainsi, en dépit des différences notables entre le gouvernement Cardoso et le gouvernement Lula, ce dernier ne réussit pas à implanter un modèle d'État nouveau qui rompt avec le côté « libéral » de l'État « social-libéral » de Cardoso. L'analyse du gouvernement Lula montre aussi que les relations qu'il entretient avec les syndicats et les mouvements sociaux ne sauraient être décrites comme « populistes » puisque la verticalité n'est plus au rendez-vous. De cette manière, les accusations de « populiste » ou « néopopuliste » parfois lancées contre ce gouvernement ne nous semblent pas pertinentes. Finalement, l'analyse du discours des présidents Cardoso et Lula a confirmé trois de nos hypothèses principales. Premièrement, cette analyse identifie les relations internationales comme instrument privilégié du développement national par le caractère très développementiste du discours international des deux présidents. Deuxièmement, le discours du président Lula ne montre pas les signes de la polarisation qui a été la caractéristique plus nette du discours populiste dans le passé historique du Brésil et d'autres pays. Bien au contraire, c'est la conciliation des classes et l'union nationale qui prédominent dans le discours « lulista ». Troisièmement, le discours du président Cardoso ne révèle pas les caractéristiques d'une idéologie « néolibérale » à l'œuvre. L'insolidarité d'une pensée centrée sur l'individualisme de l'homo oeconomicus ne se manifeste pas dans le discours de ce président. En conclusion, notre thèse affirme de que le Brésil vit un moment nouveau de son histoire qui n'est pas bien décrit ni par le concept de « néolibéralisme » ni par celui de « populisme », ce qui ne veut pas dire qu'il est exempt de graves problèmes et de contradictions importantes. Peut-être que la sociologie et la science politique sur l'Amérique latine devraient penser à de nouveaux concepts pour décrire une réalité inédite et plus complexe qu'on l'a souvent cru.
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MOTS-CLÉS DE L’AUTEUR : Brésil, populisme, néolibéralisme, gouvernement Cardoso, gouvernement Lula, analyse du discours, développementalisme, mondialisation, Amérique latine
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