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Ce qui fait lieu : vers une éthique chorographique / What makes place : towards a chorographical ethicRabie, Joseph 11 December 2017 (has links)
En tant que sociétés, en tant qu’individus, nous fabriquons nos lieux de vie et en retour ceux-ci nous façonnent. Tout comme notre corps et notre esprit, le lieu fait partie de notre être. Être situé est axiomatique avec notre existence, et les conditions d’habitabilité des lieux sont concomitantes avec la condition humaine elle-même. Dans ce travail, nous visons à interroger ce qui fait lieu, en explorant une série de principes fondant la notion du lieu. Notion périlleuse, dans la mesure où l’acte de généralisation qu’elle implique est en porte-à-faux avec le constat que chaque lieu est irréductiblement singulier, géographiquement situé, pareil à nul autre. Si un lieu peut être envisagé comme étant un personnage, pour chaque individu et collectif qui l’investit, ce lieu constitue une affaire éminemment personnelle. Objet protéiforme, véritable « vrac », le lieu se présente à nous à la fois spatialement, par sa configuration morphologique, et socialement, comme un complexe constitué de récits, enjeux et situations. Sa représentation nécessite de recourir à des modalités d’expression visuelles et textuelles. À cet effet, nous prenons appui sur une discipline cartographique pratiquée dans l’Antiquité, ressuscitée à la Renaissance et oubliée depuis, la chorographie. Celle-ci étudie chaque lieu dans tous ses détails, visant à rendre compte de son caractère singulier. Nous pensons que la réactualisation de la chorographie, art et science, est d’une grande pertinence, face à ce que nous percevons comme une crise de lieu. À cet effet, une partie du travail consiste en l’expérimentation d’une cartographie interactive du Grand Paris / As societies and as individuals, we make the places where we live, and in return, these places make us. Just like our body and mind, place forms part of our being. To be situated is axiomatic of our existence, and the conditions that make places live able coincide with the human condition itself. In our work, we have aimed to question what makes place, by exploring a series of principles that found it as a notion. Perilous notion indeed, insofar as the act of generalization that study implies is at odds with the fact that each place is irreducibly singular, geographically situated, unlike any other. If one might envisage a place as if it were a person, such a place constitutes, for each individual and group involved with it, an eminently personal affair. Multifaceted, a « jumble », a place imposes upon us both spatially, through its morphological features, and socially, as a complex composed of narratives, issues and situations. Its representation necessitates the application of both visual and textual means of expression. Taking all this into account, we have based our argument upon a cartographic discipline, chorography, which was exercised in Classical antiquity, resuscitated during the Renaissance and since forgotten. Chorography involves the study of a place in all its details, the objective being to expose its singular nature. An art and a science, we believe that this ancient discipline should be brought up to date, that it is of particular pertinence for dealing with what we perceive as being a crisis of place. Part of our work has consisted in the experimentation of an interactive mapping of Greater Paris
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L'image de Rhodes à la Renaissance : les enjeux d'une représentationPerreault, Anna 08 1900 (has links)
Les XVe et XVIe siècles sont les témoins de grands bouleversements au niveau des arts et de la science et sont traversés par des tensions politiques et religieuses extrêmes. L’Empire ottoman, alors en pleine expansion, s’avançait dangereusement vers l’Occident chrétien lui-même déchiré par d’innombrables conflits internes. Située à quelques kilomètres à peine des côtes anatoliennes, l’île de Rhodes représentait un obstacle aux conquêtes de la Sublime Porte et était vue par les Occidentaux comme le dernier bastion chrétien en Méditerranée orientale. Assiégée en 1480 et finalement prise par Suleyman le Magnifique en 1522, l’île occupait une place importante dans l’imagerie occidentale de l’époque comme symbole de la lutte contre l’Empire ottoman. Dans un contexte de découvertes où se développaient les connaissances sur la géographie et où l’on se questionnait sur l’espace et la manière de le représenter, les représentations chorographiques et géographiques de Rhodes se multipliaient. Ces images mettent en scène une vision occidentale des Ottomans ainsi que la réalité conflictuelle des rapports de pouvoir entre l’Orient et l’Occident à la Renaissance. Elles sont étudiées non pas uniquement comme forme d’expression artistique mais comme constructions culturelles porteuses de l’idéologie et des impératifs territoriaux des sociétés européennes. Ce mémoire, à travers l’étude d’un corpus d’images choisies, analyse ces représentations de manière à mettre en lumière leur lien intrinsèque avec la notion de pouvoir et l’idée de possession territoriale. / The fifteenth and sixteenth centuries saw great breakthroughs in the arts and sciences and were traversed by extreme political and religious tensions. The Ottoman Empire, then in full expansion, advanced dangerously towards the Christian West, which was itself torn by innumerable internal conflicts. Located only a few kilometers from the Anatolian coast, the island of Rhodes represented an obstacle to the conquests of the Ottoman Porte, and was seen by the West as the last Christian stronghold in the eastern Mediterranean. Besieged in 1480 and finally taken by Suleyman the Magnificent in 1522, the island occupied an important place in the Western imagery of the time as a symbol of the struggle against the Ottoman Empire. In a context of discoveries and increasing knowledge about geography, and of questioning the space and the way to represent it, the geographical and chorographical representations of Rhodes multiplied. These images depict a Western vision of the Ottomans and the conflictual reality of power relationships between the East and the West during the Renaissance. They are studied not only as forms of artistic expression but as cultural constructions carrying the ideology and the territorial imperatives of the european societies. This dissertation, through the study of a corpus of chosen images, analyzes these representations in order to highlight their intrinsic link with the notion of power and the idea of territorial possession.
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