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Les Confins occidentaux de la Maurétanie CésarienneYahiaoui, Nora 01 February 2003 (has links) (PDF)
Le sujet traite de l'occupation romaine des Confins Occidentaux de la Maurétanie Césarienne. Le territoire étant vaste, nous l'avons limité, d'est en ouest, de l'oued El Mellah à l'oued Moulouya, du nord au sud, du littoral à la noua praetentura (voie romaine extrême sud des territoires occupés). Les phases historiques étudiées sont : la période maurétanienne [XIIe siècle à +40] et la période provinciale romaine jusqu'à la conquête arabe [ dynastie des Idrissides +40 à +68]. Trois ensembles d'études ont structuré cette recherche : une étude des sites, une étude du matériel archéologique [inscriptions et objets], enfin une reconstitution historique de l'occupation militaire, civile et religieuse des confins occidentaux de la Maurétanie Césarienne. La première étape indispensable à mon sens fut l'étude géographique des territoires concernés, en vue d'une reconstitution de la géographie antique. Pour cela nous commençons par localiser et identifier tous les sites antiques de ces confins de la Césarienne. La géographie de Ptolémée et l'Itinéraire d'Antonin sont les premières données que nous traitons. Elles sont suivies des informations laissées par les auteurs arabes du moyen âge, dont les deux principaux sont El Bekri et Al Hassan al Wazzân dit Léon l'Africain. Cela ne va pas sans une étude toponymique des sites, basée sur les données des auteurs antiques et des auteurs arabes, visant à comprendre le mode d'occupation romain : militaire et urbain. Nous constatons que ces toponymes sont plus souvent d'origine romaine que d'origine africaine, ce qui révèle le premier mode de l'occupation romaine, à savoir militaire. Cette localisation des sites est suivie d'une étude proprement géographique : géomorphologie, hydrologie, climat et conséquences sur la flore et la faune. La restitution géographique repose également sur les informations des auteurs anciens (grecs et latins) et des auteurs arabes. Nous en venons à une première partie de l'étude historique de ces confins césariens : la période maurétanienne, avec l'étude de la population autochtone ; suivie de la phase de l'occupation militaire romaine. La localisation des tribus est possible à partir des informations laissées en grande partie par Ptolémée, puis d'autres auteurs grecs et latins, enfin par les auteurs arabes du moyen âge dont Ibn Khaldoun. C'est donc à partir de ces données qu'il est possible de dresser une carte des tribus maures (sous réserve de nouvelles donnes). Il s'ensuit une chronique de la période maure, allant de la période libyco-punique à la royauté maurétanienne, jusqu'à l'arrivée des Romains ; enfin les différentes révoltes africaines en réponse à cette occupation romaine. Avec cet ensemble d'informations nous sommes plus disposés à comprendre les témoignages visibles : l'étude archéologique des sites que nous avons répartis en deux groupes selon leur position géographique. Les sites des territoires du littoral sont : Mersa Ben Mehidi [Lemnis ?], Tabarit, Ghazaouet [Ad Fratres], Honaïne [Gypsaria / Artisiga], Rachgoun et Takembrit [Portus Sigensis et Siga], Camérata [Camarata], Aïn Temouchent [Albulae]. Les sites des territoires intérieurs sont : Aïn el Hammam [Tepidae], Damous [Calama ?], Ouled Mimoun [Altava], Tlemcen [Pomaria], Maghnia [Numerus Syrorum], Aïn Reggada. L'étude de chaque site comprend un historique des recherches, les différentes publications, les témoignages des anciens, la position topographique du site, les vestiges visibles, les vestiges probables, les environs du site enfin la chronologie historique du site ; tout cela variant en fonction des données acquises. Le matériel archéologique dont nous avons fait usage pour cette thèse est composé de : - Quatre-vingt seize inscriptions de toutes celles qui furent inventoriées dans le Corpus Inscriptionum Latinarum, dans l'Année Epigraphique et dans divers articles spécifiques. Nous avons considérés toutes les inscriptions pourvues d'un intérêt historique. Elles sont de cinq natures : politiques, civiles, religieuses, funéraires et militaires. Les sites pour lesquels il fut possible de regrouper de tels documents sont : - Albulae et sa région [23 inscriptions allant, pour celles qui sont datables, de 117/118 à 501], - Siga [2 inscriptions, l'une civile datée entre 218 et 222 et une militaire non datée], - Altava et sa région [39 inscriptions allant, pour celles qui sont datables, de 201/209 à 529], - Pomaria et sa région [12 inscriptions allant, pour celles qui sont datables, de 217/218 au IIIe siècle], - Numerus Syrorum [17 inscriptions allant, pour celles qui sont datables, de 217/218 à 402]. Toutes ces inscriptions sont un support d'étude nous permettant d'analyser le présence humaine des confins occidentaux de la Maurétanie Césarienne, à savoir les différentes occupations romaines, ou influences, dans le cadre militaire, civil et religieux. - Le matériel archéologique en général. Il est davantage le résultat de découvertes fortuites que celui de réelles fouilles. Seule Siga connu de telles investigations. C'est dans ce site que fut découvert le plus grand nombre d'objets remontant à l'époque punique. Quatre catégories d'objets : les céramiques, les lampes, les pierres et marbres, puis les divers : - Siga [le matériel est très important : céramiques, lampes, pierres et divers autres objets pour la plupart découverts dans la nécropole romaine], - Albulae [céramique, lampes, marbres, pierres, bronzes et fer ; les endroits exacts et les conditions de découverte sont souvent inconnus], - Altava [céramique, lampes, pierres, métal, bronzes, argent, fers ; une bonne partie du matériel fut découvert dans les deux nécropoles d'Altava], - Pomaria [une céramique, une lampe, et un cadran solaire], Aïn Reggada [une table d'autel paléochrétien]. Le traitement des données des, différents sites, documents, inscriptions et matériels archéologiques, qu'il me fut possible d'amasser, permet d'établir une reconstitution de l'histoire antique de l'ensemble des confins occidentaux de la Maurétanie Césarienne. L'occupation militaire de ces confins fut la première approche physique des Romains. La question qui se pose alors est de savoir si l'intention première des Romains était une simple exploitation ou une implantation durable. Cette occupation militaire est matérialisée par des postes militaires [Altava, Pomaria, Numerus Syrorum, Aïn Khial, Albulae] recouvrant le territoire de manière à occuper tous le points stratégiques. Les voies romaines sont des impératifs d'organisation stratégique militaire, des obligations d'approvisionnement et des nécessités économiques pour le drainage des marchandises. L'étude de ces voies s'établi à partir des bornes milliaires, des témoignages antiques et témoignages des auteurs arabes. Ces voies recouvrent tout l'espace, du nord au sud [la Noua praetentura limite le sud] et d'est en ouest [la voie de Numerus Syrorum / Siga étant la dernière voie officielle à notre stade de connaissance]. Nous soulevons également le problème de ralliement entre les confins extrêmes ouest de la Césarienne et les confins extrêmes est de la Tingitane. Ce chapitre prend fin avec deux grandes interrogations : le retrait des troupes romaines à la fin du IIIe siècle met-il fin à l'Afrique romaine ? De quelle manière s'est fait le retour de la domination romaine au lendemain du passage des Vandales ? Dans un second temps nous abordons l'organisation civile, en commençant par les structures institutionnelles : la Maurétanie Césarienne, province impériale, le statut administratif des sites de ces confins [du cantonnement militaire au rang de "cité romaine"] ; les structures fiscales et commerciales : l'urbanisme, la ville, le mode fiscale et ses ressources, le monde rural et les exploitations des ressources.
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