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The possibilities of ‘Film Consciousness’ : a formulation in search of a theory

Hidalgo, Santiago 11 1900 (has links)
Cette étude s’inspire de questionnements soulevés, dans le cadre de leur recherche, par deux spécialistes du cinéma. Une première piste de recherche concerne l’histoire du cinéma des premiers temps et les sources documentaires, que l’historien Jan Olsson a défini comme un « domaine discursif » (“discursive domaine”) à part entière. Une deuxième piste de recherche s’inspire d’une remarque du philosophe et théoricien Murray Smith à propos de la manière dont les spectateurs se représentent mentalement les films qu’ils ont vus comme un domaine de la recherche cinématographique inexploré (“unchartered territory”). Cette thèse se concentre sur la « conscience cinématographique », c’est-à-dire sur la capacité du spectateur à se représenter mentalement un objet filmique ou à penser cinématographiquement. Cette formulation désigne des phénomènes particuliers. Historiquement, cette « conscience » est une forme de « sensibilisation au cinéma » (« movement of consciousness »), phénomène dont on peut observer les effets dans les textes consacrés au cinéma dans les années 1907-1912. Cette « sensibilisation » se manifeste par un intérêt grandissant pour les films, par l’invention de termes et de notions permettant de parler de cinéma, par des études spécialisées, portant sur le spectatorat ou la critique, montrant que les contemporains avaient conscience de cette « sensibilisation » (« self consciousness »). Ce questionnement de fond sur les sources documentaires, en tant qu’elles sont le révélateur d’une « conscience cinématographique », a une implication historiographique et méthodologique importante. L’apparente naïveté des sources d’époque a conduit certains historiens à décrire les spectateurs de l’époque comme étant, eux aussi, naïfs. Or, en réalité, la perception des phénomènes filmiques par les contemporains était plus complexe et nuancée que ce que les sources ne laissent le dire. Cette approche, qui porte sur les mentalités de l’époque et l’impact du cinéma sur les spectateurs, conduit à chercher les traces de cette « sensibilisation » dans les textes d’époque, à prendre compte des champs lexicaux et de leur évolution dans le temps. Elle permet également, pour l’historien, de tenir compte de la subjectivité des textes d’époque plutôt que de ne s’attacher qu’à des sources objectives ou des témoignages. Dans le cadre de cette thèse, la formulation « conscience cinématographique », dont l’occurrence n’est pas rare dans la littérature consacrée à l’histoire du cinéma, désigne cette partie de la conscience qui est façonnée par le cinéma. Cette conscience a plusieurs fonctions qui correspondent, chacune, à diverses catégories de conscience cinématographique. Il s’agit de la « sensibilité à l’esthétique du film », la « sensibilité à la technicité du film », la « sensibilité à la culture cinématographique », la « sensibilité au cinéma en tant qu’objet de pensée » ainsi que d’autres éléments permettant à la conscience de s’exercer (le lieu de la mémoire où reposent les souvenirs de films, les moments de cinéma associés à une identité personnelle, la faculté d’être conscient de sa propre conscience filmique et la conscience filmique subjective, forme de conscience et de sensibilité liée à une grande connaissance du cinéma. Ces diverses catégories de « sensibilité » à la chose cinématographique forment un vaste champ d’étude permettant de prendre la mesure de la transformation des mentalités et de cartographier le territoire inexploré évoqué par Murray Smith. Chacune de ces catégories représente un domaine de recherche spécifique, avec ses questionnements et ses enjeux propres, mais prend place dans un champ plus vaste, celui de « conscience cinématographique ». Quand cette approche s’applique aux sources documentaires portant spécifiquement sur le cinéma et son évolution, il est possible de voir à quel point le cinéma transforme les mentalités. / This thesis attempts to follow through on two “calls for further research” from recognized film scholars. One line of research centers on early cinema and especially on early American film publications (from 1906 to 1913), which Jan Olsson has defined as a “discursive domain calling for analysis as a phenomenon in its own right,” as opposed to only being “source material” film historians use for writing about early cinema. Another line of research concerns the “relationship between consciousness and film” that Murray Smith argues is an “unchartered territory” in film studies. In this thesis, this relationship between “consciousness and film” is defined from the perspective of ‘film consciousness’, which is a formulation with several functions. In some contexts, it refers to a “movement of consciousness” that appears in early film publications over the course of several years (between 1907 and 1912) manifested in a growing recognition of the constructed, aesthetic nature of film, changes in terminologies for naming and defining the object of cinema, in particular activities showing an appreciation of the contextual meaning of films, and in self-consciousness, such as in the study of audiences and meta-criticism. These parallel lines of research have an important scientific and methodological implication, in that early film publications are sometimes implicitly seen as displaying a “naïve consciousness” that is transposable onto early spectators broadly. A “film consciousness” approach recognizes a more complex consciousness that is revealed in subtle changes in language-use and behaviour over a period of time. It also allows for the study of the subjectivity of the writers as well, which is often revealed indirectly to the film historian, as opposed to explicit descriptions of subjective film experience. The formulation ‘film consciousness’ – which is occasionally used in film discourse, though usually without an institutional definition – is also regarded in this thesis as presenting its own ontological nature in the way it brings two semantic fields (“consciousness” and “film”) into relation. From this formulation, several “categories of film consciousness” are constructed. These include “film aesthetic awareness,” “film production awareness,” “film culture awareness,” “ways of existing towards film,” and several “entities of consciousness” (an imagined place in consciousness assumed to contain past film experiences, conscious phenomena derived from film experiences that are seen as bound to personal identity, a faculty that determines the way reality is engaged with, and a particular kind of conscious experience, defined as “subjective film consciousness.”) These categories of film consciousness collectively constitute an imagined “field of film consciousness” that serves to conceptualize the “unchartered territory” Murray Smith defines. Each category represents an individual area of research with concomitant questions and criteria that nevertheless exist on a continuum that the key term ‘film consciousness’ brings into constant rhetorical relation. When this field is applied to a set of film-related data, such as early film discourse, a set of connections between different regions of film consciousness emerges, thus allowing for the description of film consciousness at various levels.

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