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Libération, délinquance et trafics en Seine-et-Oise : restrictions, consommation et marché noir des produits de l'U.S. Army (1944-1950) / Liberation, crime and trafficking in Seine-et-Oise : restrictions, consumption and the black market in U.S. Army goods (1944-1950)Fossé, Noëmie 09 March 2015 (has links)
À la Libération, vu les pénuries et les restrictions, le troc, entre civils et militaires américains, s’organise tout naturellement. Mais, les produits de l’U.S. Army font rapidement l’objet de trafics, essentiellement basés sur un échange monétaire. En Seine-et-Oise, au cours des premiers mois de liberté, ce phénomène économique enregistre un développement au processus rapide, favorisé par l’installation de troupes et d’infrastructures américaines ainsi que par le désenchantement de la Libération. En 1945, vu le contexte militaire, économique et social, l’expansion des trafics est fulgurante. D’ailleurs, la gangstérisation des relations, entre certains civils et militaires, et l’inertie des polices franco-américaines et de la justice française ont largement contribué à cette expansion. Les trafiquants professionnels et occasionnels volent, recèlent ou trafiquent, dans la plupart des cas, des vêtements, des chaussures, des textiles, des denrées alimentaires, de l’essence ou des pneumatiques. Mais, du redéploiement des troupes américaines au retour d’un marché libre, ces trafics de proximité perdent brusquement de leur importance. L’année 1946 marque les derniers temps forts de ce marché clandestin. De 1947 à 1949, les trafiquants assistent à la disparition des trafics et à la fin d’une époque dorée. Car, malgré les mésententes locales et l’antipathie réciproque, ces trafics ont enregistré un succès phénoménal. Les civils et les militaires américains étaient conscients de la brièveté de cette manne. Cependant, en 1950, même si le contexte économique diffère totalement, les trafics de produits américains vont réapparaître aux abords des bases militaires américaines de l’OTAN. / At the Liberation, in circumstances of scarcity and restrictions, barter between civilians and American servicemen developed quite naturally. But the U.S. Army goods quickly became the object of illicit sales, mainly for cash. In Seine-et-Oise, during the first months of freedom, this economic phenomenon developed rapidly, facilitated by the installation of American troops and infrastructures as well as by the disillusionment that followed Liberation. In 1945, given the military, economic and social context, the expansion of black market traffic was sensational. Moreover, the gangsterization of relations between some civilians and servicemen and the inertia of Franco-American policing and French justice contributed significantly to this expansion. The professional and occasional traffickers stole, received stolen goods and dealt mainly in clothing, shoes, textiles, foodstuffs, gasoline or tires. With the redeployment of the American troops and the return of the free market, these convenience transactions lost their importance abruptly. The year 1946 marked the last surge of this illicit market. From 1947 to 1949, the traffickers saw the decline of black market traffic and the end of a golden era. Despite local misunderstandings and mutual antipathy, this traffic was phenomenally successful. The civilians and the American servicemen were aware that this opportunity would be brief. However, in 1950, in a very different economic context, the traffic in U.S. Army goods would reappear around the American military bases established as part of NATO.
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Récits de déserteurs et de volontaires : enquête sur la configuration narrative de deux figures de l'imaginaire franco-québécoisTilch, Florence 19 April 2018 (has links)
Les déserteurs et les volontaires sont des acteurs de l’histoire québécoise qui ne sont pas toujours évidents à étudier. Tant de mythistoires entourent ces deux personnages qui symbolisent avant tout deux attitudes et comportements antagonistes lors de conflits militaires ! Au Québec francophone, les déserteurs et les volontaires des guerres mondiales sont toutefois devenus des protagonistes qui représentent bien davantage qu’un endossement ou un refus du service aux armes. L’objectif de cette thèse est de comprendre les valeurs multiples et changeantes qu’incarnent ces deux figures au sein du grand récit collectif et des petits récits qui marquent l’imaginaire de la communauté québécoise. En effet, depuis la Guerre des Boers en Afrique du Sud, l’envoi de troupes à l’extérieur du Canada est une occasion pour la société d’évaluer ses allégeances et de discuter son parcours historique, ses origines et son destin. Ainsi, nous partons du constat selon lequel les représentations des déserteurs et des volontaires, qu’elles soient historiographiques ou fictionnelles, ne sont pas formulées dans le vide. Elles s’insèrent dans différentes strates narratives que nous devons dégager. Ce sont donc trois niveaux historiaux qui nous intéressent dans le cadre de cette thèse : la configuration narrative de l’expérience historique québécoise, la mise en scène des guerres mondiales au sein de ces récits collectifs et, enfin, les intrigues où figurent les déserteurs et les volontaires. Ces mondes narratifs ne sont bien sûr pas statiques et isolés, mais, au contraire, évoluent en permanence, se côtoient et se confondent dans des discours aussi différents que la fiction et l’historiographie. Nous avons choisi d’étudier des romans et des pièces de théâtre, car la fiction est le seul domaine où les représentations des volontaires et des déserteurs se côtoient et deviennent ainsi comparables. Une analyse de la configuration narrative nous disposera à établir un tableau de différents leitmotifs qui définissent les deux acteurs et à comprendre leur fonction dans la représentation des guerres mondiales. Nous pouvons alors saisir les évolutions complexes et subtiles du grand récit historique québécois et ainsi dégager une perspective nouvelle sur la négociation jamais achevée des références identitaires de la communauté. / Military deserters and military volunteers represent two antagonistic choices during wartime. These choices are difficult to define, and both embody the unique symbolism in Quebec’s past. For example, in French-speaking Quebec, volunteers and deserters are surrounded by mythistories, historical accounts which ascribe significance to these roles beyond simple acceptance or rejection of military service. Since the Boer Wars in South Africa, Canada has debated its alliances and discussed its historical trajectory, its origins, and its destiny whenever troops are sent abroad. Hence, volunteers and deserters are often depicted in significantly charged contexts and in stories that are determined by narrative structures. To understand these two roles in the Quebecer collective reference, we need to examine the historical narratives of Quebec, including the depictions of both World Wars and the stories of the deserters and the volunteers. These narrative worlds are neither static nor isolated; in fact, they are constantly changing. Different discourses, such as fiction and historiography, enter into the dialogue. In this thesis, we investigate the multiple changing values and principles represented by these two protagonists, both in the historical narratives and the stories that characterize the collective imagination. We examine fictional sources, including novels and theatrical works, in which volunteers and deserters are portrayed side by side and are thus comparable. We analyze plot structure to establish different leitmotifs, to define the roles of military deserter and military volunteer, and to understand their roles in the representations of the World Wars. In this way, we can evaluate the subtle and complex transformations of Quebec’s historical narrative and offer a new perspective on the everlasting negotiations with the community’s identity references.
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