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Vir et Virtus dans la tradition poétique latine / Vir and virtus in Latin poetryDesroches, Michel 10 November 2012 (has links)
A la fin de la République et sous le Principat, la conformation du uir aux principales normes comportementales qui lui ont été transmises comme étant des critères définitoires de son genre se trouve fortement compromise par les mutations sociétales : tandis que l'idéal guerrier est contesté, il devient plus difficile aussi à la uirtus de se manifester dans la vie politique. Les textes poétiques permettent d'appréhender, dans la figuration insistante de la transgression des normes propres à informer l'identité masculine ainsi que dans les phénomènes génériques et esthétiques qui les affectent, la crise de la masculinité alors survenue à Rome, les mécanismes qui y ont été impliqués et les modalités selon lesquelles elle a pu être conjurée ou surmontée. Héritant d'un genre sans pouvoir s'y conformer encore, les hommes en ont redessiné les contours, le système normatif reçu demeurant paradoxalement rémanent dans son obsolescence et toujours opérant dans ses propres redéfinitions. Donnant de percevoir des réalités d'ordre anthropologique, les textes qui constituent la tradition poétique latine semblent appeler une démarche critique qui, refusant l'inféodation au seul postulat de l'immanence du sens, tienne compte aussi de l'effraction de leur clôture / At the end of the Republic and under the Princedom period, societal mutations made it much harder for a uir to adjust to the main behavioral criteria handed over to him as defining his gender. As the warlike ideal was getting questioned, it also became increasingly difficult for uirtus to express itself in political life. Thanks to the emphasis laid on situations in which we can observe a transgression of the norms likely to give form to male identity and thanks to the generic and aesthetic phenomena affecting these texts, poetical works reveal the masculinity crisis that occured in Rome at the time, how it worked and how it was defeated and overcome. Having inherited a gender without being able to conform to it any longer, man reshaped its outlines. Then, paradoxically, the set of norms that he had received didn't disappear in spite of its obsolescence and remained valid through its own redefinitions. The texts constituting the tradition of Latin poetry make it possible to perceive realities of an anthropological nature and seem to invite to a critical approach with, going beyond the internal meaning those works can have independently from their context, also takes into account their transitivity
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L'éthos du poète dans les Fastes d'OvideRicher, Cécile 07 December 2018 (has links)
Pendant bien longtemps, les Fastes d’Ovide sont demeurés une œuvre dépréciée ou considérée comme nepouvant appartenir à cet auteur : on n’y reconnaissait pas les traits du poète badin, chantre de l’amour. Nous noussommes ainsi demandé d’où venait cette impression de ne pas reconnaître le style ovidien. Il apparaît au premier abordque cela vienne du fait qu’Ovide affiche ostensiblement une posture nouvelle à travers le genre de l’étiologie : enretraçant les rites du calendrier romain, il endosse une posture plus officielle et sérieuse, étant tour à tour un historienou un uates et se faisant le relais des valeurs morales de la cité selon l’idéologie augustéenne. Mais très vite, on se rendcompte que cet éthos est miné par des passages qui entrent en contradiction avec lui : Ovide joue avec les codes duuates épique, se moque de certains personnages fondateurs selon la propagande d’Auguste, et intervientsubjectivement dans son œuvre sans respecter la neutralité que les genres de l’étiologie, de l’histoire et de l’épopéeparaissaient lui imposer. Or, il s’avère que ce jeu avec les frontières génériques, ce détournement de modèlestraditionnels relève du style propre aux noui poetae, le modèle callimachéen ainsi que le choix du distique élégiaquenous mettant sur la voie : Ovide reprend certains tours ou thèmes chers aux élégiaques, renouant avec sa Musa lasciuaque croyons abandonnée pour cette œuvre. Les Fastes sont donc à plus d’un titre problématiques et soulèvent desquestions qui dépassent son simple cadre : comment le style ovidien a-t-il évolué et at-il vraiment évolué au fil de sesœuvres ? Quel rapport les noui poetae entretiennent-ils avec la propagande augustéenne et d’une manière généraleavec les genres littéraires traditionnels ? Comment un auteur se dit-il dans son œuvre ? Peut-il se défaire de l’imageprédiscursive que les lecteurs se font de lui ? Comment cette image préalable oriente-t-elle notre lecture de l’œuvre etla perception que l’on a de son auteur ? Un auteur peut-il combiner des éthé radicalement différents au sein d’unemême œuvre ? / For many years, Ovid’s « Fasti » have been either depreciated or regarded as it it were not his work. We could not recognize the characteristics of the playful poet, the bard of love. We therefore wondered ourselves why no one was able to accredit the Ovid’s style. At first sight, it may come from the fact that Ovid happens to conspicuously parade about a new position regarding the definition of aetiology. Whilst tracing the rites of the Roman calendar, he assumes a more serious and official position, being in turns a historian or uates and transmitting the moral values of the Augustean ideology in the city. But quickly, we come to realize that this ethos is undermined by some contradictory passages: Ovid plays with the codes of the epic uates, he mocks some founding characters of the Augustean propaganda and subjectively expresses himself in his work without respecting the neutrality imposed by the genre of both the aetiology, the story and the epic poem. However, for Ovid to play with the generic limits and to distort the traditional templates corresponds to the noui poetae ‘s proper stylistic device, as the Callimachean model and the elegiac rhyming couplet can hint at: Ovid takes another look at some of the elegiac poets’ favourite tricks or topics and revives with his Musa Lasciva which was presumably forsaken. The “Fasti” are therefore all the more so problematic as they raise some questions that are beyond its scope: indeed, how has Ovid’s style evolved? Besides, has it really evolved through his works? How did the noui poetae perceive the Augustean propaganda and, generally speaking, the traditional literary genres? How does an author reveal himself in his work? Can he part with how the readers preconceived him? How can this preconception orientate our reading of the work and of the author? Can an author blend different “ethe” inside a single work?
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Poétique de l'élégie moderne, de C.-H. de Millevoye à J. Reda / The Poetics of modern elegy, from Ch.-H. Millevoye to J. RédaGaland, David 12 June 2015 (has links)
L’élégie connaît une vogue manifeste à l’aube de notre modernité, au sein de ce qu’il est convenu d’appeler le préromantisme et le romantisme. Mais cet engouement ne va pas sans susciter de profondes interrogations sur la dimension générique de l’élégie. En effet, depuis son acclimatation en français, l’élégie ne peut plus être définie par le seul critère formel, devenu douteux. En outre, dès l’âge classique, deux dangers minent le genre : sa variété thématique qui gêne sa définition et une évolution sclérosante qui le fige en clichés. Émerge donc le souci de rédimer un certain babélisme de l’élégie et d’en refonder le pouvoir expressif par le recours à la notion plus souple d’ « élégiaque ». La modernité de l’élégie s’adosse à cet héritage problématique et réclame une perspective d’étude résolument historique : la vitalité de l’élégie au seuil du XIXe siècle s’autorise d’une nouvelle saisie du genre, qui promeut l’élégiaque au rang de critère premier, ramenant peu à peu l’étiquette d’élégie à la portion congrue. L’œuvre de Millevoye permet de dater ce point de bascule, qui ouvre la voie à l’élégie romantique, attachée à la notion naissante de « lyrisme » et magnifiée par Lamartine sous les auspices de la méditation. Mais en refondant l’élégie sur l’expressivité élégiaque, la modernité romantique l’a soumise aux aléas des sollicitations du sujet par l’histoire, qui le déstabilisent. D’où un déplacement de l’écriture élégiaque durant la seconde moitié du XIXe siècle, dans le repliement intimiste, le dédoublement parodique et humoristique, ou encore la polyphonie, manifestations diverses d’une remise en cause de la source subjective de la plainte élégiaque. Quand revient à la surface du champ littéraire l’élégie revendiquée comme telle, à l’occasion du traumatisme de la Seconde Guerre mondiale, c’est pour cristalliser en un genre labile les doutes, les deuils et les sourires d’un lyrisme incertain de son propre chant comme de l’existence du sujet qui le hante plus qu’il ne le chante. / The elegy was fashionable at the dawn of modernity, during the periods which are known as Pre-Romanticism and Romanticism. But this infatuation with elegy was not without raising deep questioning on its generic dimension. Indeed since the French had appropriated the genre, the elegy can no longer be just defined by a formal criterion which has become disputable. Furthermore, as early as the classical period, two dangers have been subverting the genre: its wide range of themes which is an obstacle to our grasping its quintessence and an evolution at a standstill condemning it to stereotyped perceptions. And from this came the worry to amend the confusion existing around the elegy as well as the urge to revivify its expressive power around the more flexible notion of "elegiac". The modernity of the elegy relies on this problematic heritage and requires a study in historical perspective: the vitality of the elegy at the beginning of the XIXth century allowed itself to provide a new interpretation of its genre that promoted the elegiac as a decisive criterion. Millevoye’s works enables us to date this turning point which paved the way to the romantic elegy linked to the rising notion of "lyricism" and glorified by Lamartine under the auspices of meditation. But while revivifying the elegy on elegiac expressiveness, romantic modernity compelled with the subject having to respond to historical vagaries that were eventually unsettling. Hence a shifting away from elegiac writing during the second half of the XIXth century into intimist withdrawal, parodic splitting or polyphony, all of them being various utterances of a questioning of the elegiac complaint’s subjective source. When the elegy as such resurfaced the literary scene owing to the trauma of the Second World War, it featured a shifting genre to crystallize the doubts, mournings and smiles of a lyricism as uncertain of its own song as the very existence of a subject that haunted its lines more than he inhabited them.
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