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De l’aller-retour au point de non-retour : Étude comparative de l’expérience interculturelle et du sentiment d’épuisement culturel des expatriés occidentaux en IndeGiguère, Nadia 12 1900 (has links)
Afin de saisir le contexte du phénomène de l’expatriation d’Occidentaux en Inde, nous
relevons d’abord certains traits de la modernité occidentale, tels le sentiment d’aliénation,
le tournant subjectiviste, la globalisation et les principaux mythes-modèles de l’Inde qui
circulent dans les pays occidentaux et donnent naissance aux projets d’expatriation.
Une approche expérientielle facilite la compréhension de l’expatriation telle qu’elle est
vécue par les acteurs. La collecte de données ethnographiques permet de saisir ces
expériences à partir de récits recueillis dans trois zones frontière : 1) à Rishikesh, auprès
d’expatriés spirituels; 2) à Calcutta, auprès d’expatriés humanitaires; 3) à Goa, auprès
d’expatriés hédonistes-expressifs cherchant à améliorer leur style de vie. Ces données
ethnographiques sont présentées dans trois chapitres distincts.
Un chapitre comparatif met ensuite en relief quelques points de convergence dans
l’expérience des expatriés, soit l’insertion locale au sein de communautés spécifiques,
fortement associées à des mythes-modèles de l’Inde; le renouveau identitaire découlant
de l’expérience interculturelle; et finalement, l’impact du transnationalisme sur la
consolidation du malaise face à la modernité.
La discussion théorique présente les solutions mises en branle par les expatriés pour
tempérer leur malaise par rapport à l’Occident, soit : 1) l’engagement en profondeur dans
un mode de vie permettant de se réaliser selon ses propres aspirations; 2) le
regroupement par affinités et l’adoption d’un rôle social clair; 3) l’affranchissement de la
pression sociale et l’adoption de pratiques transnationales permettant de préserver une
continuité affective avec les proches tout en endossant un statut d’étranger.
L’étude révèle aussi qu’on ne peut faire abstraction de l’histoire des relations de l’Occident
avec le sous-continent pour comprendre les relations interculturelles des expatriés
occidentaux avec les Indiens locaux. Enfin, les privilèges socioéconomiques des
Occidentaux en Inde sont clairement identifiés comme étant une condition essentielle de
leurs projets d’expatriation, ceux-ci étant néanmoins motivés principalement par un
sentiment d’épuisement culturel face à l’Occident et à son mode de vie. Faisant suite à
l’analyse des points de vue critiques sur la modernité (renforcés par l’expérience
d’altérité), la thèse s’achève sur l’évocation de quelques pistes de recherche pour une
anthropologie de l’Occident, tout en interrogeant, implicitement, le projet anthropologique. / The expatriation of Westerners in India is a sociocultural phenomenon, and I shall first
highlight a few characteristics of modernity in the West - the feeling of alienation, the
subjective turn, globalisation as well as the most significant mythical models of India - to
understand which conditions provide the impulse to expatriation projects.
An experiential approach will then enable me to understand how expatriation is lived by
the actors concerned. Ethnographic data collected in India in three different borderzones
give me access to these experiences. Accounts were collected : 1) in Rishikesh with
spiritual expatriates; 2) in Calcutta with humanitarian expatriates; and 3) in Goa with
hedonistic-expressive expatriates seeking a new lifestyle. These accounts are presented
in three different chapters.
Following these, a comparative chapter focuses on convergence among the three types of
expatriation : local insertion within specific communities highly associated with significant
myth models of India; self-renewal deriving from cultural encounters; and lastly, impact of
transnationalism on the reinforcement of the malaise of modernity experienced by those I
interviewed.
The theoretical argument presents the general answers that expatriates find to alleviate
their malaise of modernity : 1) a deep commitment to a lifestyle that allows them to find
fulfilment according to their own aspirations; 2) gathering with people sharing the same
interests and commitment to a clearly defined social role; and 3) liberation from social
pressure and integration of transnational practices allowing them to protect affective ties
while adopting a convenient outsider status.
The study also reveals that we cannot set aside the history of Western encounters with
India if we want to understand specific encounters of Westerners with local Indians. While
Western socioeconomic privileges in India are clearly described as a basic condition for
expatriation, I nevertheless conclude that expatriation is mainly motivated by a feeling of
cultural exhaustion with Western lifestyles. Analysis of critical standpoints on modernity
(reinforced by cultural encounters) finally leads me to formulate some avenues that need
to be explored to develop an anthropology of the West, meanwhile implicitly calling into
question the anthropological project.
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De l’aller-retour au point de non-retour : Étude comparative de l’expérience interculturelle et du sentiment d’épuisement culturel des expatriés occidentaux en IndeGiguère, Nadia 12 1900 (has links)
Afin de saisir le contexte du phénomène de l’expatriation d’Occidentaux en Inde, nous
relevons d’abord certains traits de la modernité occidentale, tels le sentiment d’aliénation,
le tournant subjectiviste, la globalisation et les principaux mythes-modèles de l’Inde qui
circulent dans les pays occidentaux et donnent naissance aux projets d’expatriation.
Une approche expérientielle facilite la compréhension de l’expatriation telle qu’elle est
vécue par les acteurs. La collecte de données ethnographiques permet de saisir ces
expériences à partir de récits recueillis dans trois zones frontière : 1) à Rishikesh, auprès
d’expatriés spirituels; 2) à Calcutta, auprès d’expatriés humanitaires; 3) à Goa, auprès
d’expatriés hédonistes-expressifs cherchant à améliorer leur style de vie. Ces données
ethnographiques sont présentées dans trois chapitres distincts.
Un chapitre comparatif met ensuite en relief quelques points de convergence dans
l’expérience des expatriés, soit l’insertion locale au sein de communautés spécifiques,
fortement associées à des mythes-modèles de l’Inde; le renouveau identitaire découlant
de l’expérience interculturelle; et finalement, l’impact du transnationalisme sur la
consolidation du malaise face à la modernité.
La discussion théorique présente les solutions mises en branle par les expatriés pour
tempérer leur malaise par rapport à l’Occident, soit : 1) l’engagement en profondeur dans
un mode de vie permettant de se réaliser selon ses propres aspirations; 2) le
regroupement par affinités et l’adoption d’un rôle social clair; 3) l’affranchissement de la
pression sociale et l’adoption de pratiques transnationales permettant de préserver une
continuité affective avec les proches tout en endossant un statut d’étranger.
L’étude révèle aussi qu’on ne peut faire abstraction de l’histoire des relations de l’Occident
avec le sous-continent pour comprendre les relations interculturelles des expatriés
occidentaux avec les Indiens locaux. Enfin, les privilèges socioéconomiques des
Occidentaux en Inde sont clairement identifiés comme étant une condition essentielle de
leurs projets d’expatriation, ceux-ci étant néanmoins motivés principalement par un
sentiment d’épuisement culturel face à l’Occident et à son mode de vie. Faisant suite à
l’analyse des points de vue critiques sur la modernité (renforcés par l’expérience
d’altérité), la thèse s’achève sur l’évocation de quelques pistes de recherche pour une
anthropologie de l’Occident, tout en interrogeant, implicitement, le projet anthropologique. / The expatriation of Westerners in India is a sociocultural phenomenon, and I shall first
highlight a few characteristics of modernity in the West - the feeling of alienation, the
subjective turn, globalisation as well as the most significant mythical models of India - to
understand which conditions provide the impulse to expatriation projects.
An experiential approach will then enable me to understand how expatriation is lived by
the actors concerned. Ethnographic data collected in India in three different borderzones
give me access to these experiences. Accounts were collected : 1) in Rishikesh with
spiritual expatriates; 2) in Calcutta with humanitarian expatriates; and 3) in Goa with
hedonistic-expressive expatriates seeking a new lifestyle. These accounts are presented
in three different chapters.
Following these, a comparative chapter focuses on convergence among the three types of
expatriation : local insertion within specific communities highly associated with significant
myth models of India; self-renewal deriving from cultural encounters; and lastly, impact of
transnationalism on the reinforcement of the malaise of modernity experienced by those I
interviewed.
The theoretical argument presents the general answers that expatriates find to alleviate
their malaise of modernity : 1) a deep commitment to a lifestyle that allows them to find
fulfilment according to their own aspirations; 2) gathering with people sharing the same
interests and commitment to a clearly defined social role; and 3) liberation from social
pressure and integration of transnational practices allowing them to protect affective ties
while adopting a convenient outsider status.
The study also reveals that we cannot set aside the history of Western encounters with
India if we want to understand specific encounters of Westerners with local Indians. While
Western socioeconomic privileges in India are clearly described as a basic condition for
expatriation, I nevertheless conclude that expatriation is mainly motivated by a feeling of
cultural exhaustion with Western lifestyles. Analysis of critical standpoints on modernity
(reinforced by cultural encounters) finally leads me to formulate some avenues that need
to be explored to develop an anthropology of the West, meanwhile implicitly calling into
question the anthropological project.
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