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L'affamé, le marginal et le sauvage. Pratiques et représentations de l'anthropophagie en Occident entre Antiquité et Moyen Age/The Hungry, the Marginal and the Savage. Practices and Representations of Anthropophagy in the West during the Antiquity and the Middle AgesVandenberg, Vincent 13 March 2010 (has links)
Cette thèse de doctorat est consacrée à l’étude de l’un des tabous majeurs des sociétés humaines : la consommation par un individu de la chair ou de toute autre substance issue de ses semblables, autrement dit l’anthropophagie (ou cannibalisme). Selon une approche inédite, la problématique a été abordée dans toute la diversité de ses manifestations, au travers d’une documentation très variée, tant textuelle qu’iconographique, dans le cadre de l’Antiquité grecque et latine et au sein du Moyen Age occidental (latin surtout). L’objectif de la recherche était de mettre en évidence les pratiques, les discours et l’imaginaire d’un comportement alimentaire radicalement étranger aux normes culturelles des périodes et des lieux envisagés.
Le plan de la thèse est conçu comme un parcours débutant et s’achevant aux confins du monde (le cannibalisme de « l’Autre »), tandis que le cœur du travail est consacré au cannibalisme de « l’intérieur », celui des affamés et des marginaux surtout. Tout naturellement, l’attention se focalise d’abord sur Homère et la confrontation d’Ulysse avec le Cyclope, qui installe dans la tradition l’imaginaire du pasteur des confins du monde, grand amateur de chair humaine. Hérodote, quant à lui, construit l’image d’un monde connu dont les frontières sont occupées par des peuples qui apprécient bien souvent la chair humaine. Là encore, le pasteur nomade est synonyme de sauvagerie. Une telle tradition perdure chez les auteurs latins antiques et médiévaux, qui reprennent à leur compte les anciens anthropophages en les déplaçant parfois, en les multipliant éventuellement. Mappae mundi médiévales, récits de voyage et descriptions du monde maintiennent dans les siècles qui suivent les mangeurs de chair humaine aux marges du monde, là où Colomb s’attendra plus tard à les trouver.
Le rôle du cannibalisme en tant que marqueur d’altérité trouve un écho très fort dans la marginalisation de certains groupes ou individus au sein même des sociétés antiques ou médiévales. A notamment été développé le cas des accusations de cet ordre portées contre les premiers Chrétiens. Le danger représenté par le franchissement de la norme fait naître par inversion des pratiques ou des croyances qui visent à exploiter les potentialités curatives ou « magiques » de la consommation de substances humaines : en témoignent le controversé cannibalisme médical ainsi que le matériel offert par les pénitentiels médiévaux. Un bref chapitre s’attache à un autre genre de comportements en marge : des scènes de cannibalisme censées avoir constitué le point culminant d’épisodes de violence collective.
Une grande attention a été accordée au cannibalisme de survie, le recours à la chair humaine comme nourriture de substitution en période de famine. Le passage de l’incompréhension antique face à un comportement indigne de l’homme à l’assimilation par la pensée chrétienne de ce type de cannibalisme à un fléau divin a été largement traité. La longue tradition médiévale des récits, issus de Flavius Josèphe, relatant la consommation d’un enfant par sa mère au cours du siège de Jérusalem a permis de démontrer la force de la présence du thème du cannibalisme dans l’imaginaire médiéval en tant que sanction divine. Une ample documentation a pu être réévaluée à la lumière de ce constat, ce qui a notamment permis de montrer de quelle façon l’évocation du cannibalisme pouvait être instrumentalisée afin de signifier la présence d’une sanction divine.
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La protection sanitaire du jeune enfant en Belgique 1890-1940 : question sociale, enjeux politiques et dimension sexuéeMarissal, Claudine 20 December 2007 (has links)
À la fin du 19ème siècle s'organise progressivement en Belgique un vaste mouvement de lutte contre la mortalité infantile. Des médecins et des femmes philanthropes créent des oeuvres, les consultations de nourrissons, qui visent à apprendre aux mères à soigner leurs enfants suivant les nouveaux préceptes de l'hygiène. Durant la Première Guerre mondiale, elles connaissent un formidable essor et finissent par couvrir le pays. Après la guerre, le principe de la protection sanitaire du jeune enfant est inscrit dans la loi et un organisme est spécialement créé à cet effet : l'Oeuvre nationale de l'enfance (ONE). L'ONE, qui dépend directement du Gouvernement, contrôle et finance durant l'entre-deux-guerres plus d'un millier d'oeuvres de l'enfance. À la veille de la Deuxième Guerre mondiale, près de la moité des enfants âgés de moins d'un an, accompagnés de leur mère, y sont suivis de manière plus ou moins prolongée. Ces oeuvres participent à un vaste mouvement d'éducation maternelle et d'assignation des femmes à la sphère reproductive et domestique, tout en favorisant la médicalisation de la grossesse et de l'accouchement.
Cette thèse étudie le mouvement de protection sanitaire du jeune enfant et la médicalisation de la maternité dans une perspective de genre. À travers une analyse des discours de ses promoteurs et des principes d'organisation des oeuvres, elle montre combien les enjeux politiques, sociaux, démographiques et sexués ont durablement influencé l'organisation de la protection infantile et maternelle. Elle apporte de nouvelles réflexions sur la dimension sociale de l'éducation maternelle. Elle met par ailleurs en exergue le rôle essentiel joué par les femmes, aux côtés des médecins, dans la gestion des oeuvres de l'enfance et analyse le statut et les relations de pouvoir qui se sont tissées entre les médecins, les dames patronnesses, les travailleuses sociales et les représentants de l'État. Les investissements sociaux féminins sont analysés sous l'angle de leur autonomie, de leur visibilité et de leur portée émancipatrice. Ce faisant, cette thèse montre de quelle manière les œuvres de l'enfance ont favorisé, de manière assez paradoxale, une transgression des modèles sexués en favorisant un questionnement sur la condition maternelle et l'intervention des femmes dans la sphère publique et politique.
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L'affamé, le marginal et le sauvage: pratiques et représentations de l'anthropophagie en Occident entre Antiquité et Moyen Age / Hungry, the marginal and the savage: practices and representations of anthropophagy in the west during the antiquity and the Middle AgesVandenberg, Vincent 13 March 2010 (has links)
Cette thèse de doctorat est consacrée à l’étude de l’un des tabous majeurs des sociétés humaines :la consommation par un individu de la chair ou de toute autre substance issue de ses semblables, autrement dit l’anthropophagie (ou cannibalisme). Selon une approche inédite, la problématique a été abordée dans toute la diversité de ses manifestations, au travers d’une documentation très variée, tant textuelle qu’iconographique, dans le cadre de l’Antiquité grecque et latine et au sein du Moyen Age occidental (latin surtout). L’objectif de la recherche était de mettre en évidence les pratiques, les discours et l’imaginaire d’un comportement alimentaire radicalement étranger aux normes culturelles des périodes et des lieux envisagés.<p>Le plan de la thèse est conçu comme un parcours débutant et s’achevant aux confins du monde (le cannibalisme de « l’Autre »), tandis que le cœur du travail est consacré au cannibalisme de « l’intérieur », celui des affamés et des marginaux surtout. Tout naturellement, l’attention se focalise d’abord sur Homère et la confrontation d’Ulysse avec le Cyclope, qui installe dans la tradition l’imaginaire du pasteur des confins du monde, grand amateur de chair humaine. Hérodote, quant à lui, construit l’image d’un monde connu dont les frontières sont occupées par des peuples qui apprécient bien souvent la chair humaine. Là encore, le pasteur nomade est synonyme de sauvagerie. Une telle tradition perdure chez les auteurs latins antiques et médiévaux, qui reprennent à leur compte les anciens anthropophages en les déplaçant parfois, en les multipliant éventuellement. Mappae mundi médiévales, récits de voyage et descriptions du monde maintiennent dans les siècles qui suivent les mangeurs de chair humaine aux marges du monde, là où Colomb s’attendra plus tard à les trouver.<p>Le rôle du cannibalisme en tant que marqueur d’altérité trouve un écho très fort dans la marginalisation de certains groupes ou individus au sein même des sociétés antiques ou médiévales. A notamment été développé le cas des accusations de cet ordre portées contre les premiers Chrétiens. Le danger représenté par le franchissement de la norme fait naître par inversion des pratiques ou des croyances qui visent à exploiter les potentialités curatives ou « magiques » de la consommation de substances humaines :en témoignent le controversé cannibalisme médical ainsi que le matériel offert par les pénitentiels médiévaux. Un bref chapitre s’attache à un autre genre de comportements en marge :des scènes de cannibalisme censées avoir constitué le point culminant d’épisodes de violence collective.<p>Une grande attention a été accordée au cannibalisme de survie, le recours à la chair humaine comme nourriture de substitution en période de famine. Le passage de l’incompréhension antique face à un comportement indigne de l’homme à l’assimilation par la pensée chrétienne de ce type de cannibalisme à un fléau divin a été largement traité. La longue tradition médiévale des récits, issus de Flavius Josèphe, relatant la consommation d’un enfant par sa mère au cours du siège de Jérusalem a permis de démontrer la force de la présence du thème du cannibalisme dans l’imaginaire médiéval en tant que sanction divine. Une ample documentation a pu être réévaluée à la lumière de ce constat, ce qui a notamment permis de montrer de quelle façon l’évocation du cannibalisme pouvait être instrumentalisée afin de signifier la présence d’une sanction divine.<p> / Doctorat en Histoire, art et archéologie / info:eu-repo/semantics/nonPublished
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La protection sanitaire du jeune enfant en Belgique, 1890-1940: question sociale, enjeux politiques et dimension sexuéeMarissal, Claudine 20 December 2007 (has links)
À la fin du 19ème siècle s'organise progressivement en Belgique un vaste mouvement de lutte contre la mortalité infantile. Des médecins et des femmes philanthropes créent des oeuvres, les consultations de nourrissons, qui visent à apprendre aux mères à soigner leurs enfants suivant les nouveaux préceptes de l'hygiène. Durant la Première Guerre mondiale, elles connaissent un formidable essor et finissent par couvrir le pays. Après la guerre, le principe de la protection sanitaire du jeune enfant est inscrit dans la loi et un organisme est spécialement créé à cet effet :l'Oeuvre nationale de l'enfance (ONE). L'ONE, qui dépend directement du Gouvernement, contrôle et finance durant l'entre-deux-guerres plus d'un millier d'oeuvres de l'enfance. À la veille de la Deuxième Guerre mondiale, près de la moité des enfants âgés de moins d'un an, accompagnés de leur mère, y sont suivis de manière plus ou moins prolongée. Ces oeuvres participent à un vaste mouvement d'éducation maternelle et d'assignation des femmes à la sphère reproductive et domestique, tout en favorisant la médicalisation de la grossesse et de l'accouchement.<p>Cette thèse étudie le mouvement de protection sanitaire du jeune enfant et la médicalisation de la maternité dans une perspective de genre. À travers une analyse des discours de ses promoteurs et des principes d'organisation des oeuvres, elle montre combien les enjeux politiques, sociaux, démographiques et sexués ont durablement influencé l'organisation de la protection infantile et maternelle. Elle apporte de nouvelles réflexions sur la dimension sociale de l'éducation maternelle. Elle met par ailleurs en exergue le rôle essentiel joué par les femmes, aux côtés des médecins, dans la gestion des oeuvres de l'enfance et analyse le statut et les relations de pouvoir qui se sont tissées entre les médecins, les dames patronnesses, les travailleuses sociales et les représentants de l'État. Les investissements sociaux féminins sont analysés sous l'angle de leur autonomie, de leur visibilité et de leur portée émancipatrice. Ce faisant, cette thèse montre de quelle manière les œuvres de l'enfance ont favorisé, de manière assez paradoxale, une transgression des modèles sexués en favorisant un questionnement sur la condition maternelle et l'intervention des femmes dans la sphère publique et politique. / Doctorat en Histoire, art et archéologie / info:eu-repo/semantics/nonPublished
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