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Image et survivance en anthropologie visuelle : Ernesto De Martino et l’ethnographie interdisciplinairePisapia, Jasmine 07 1900 (has links)
Ce projet analyse le rôle des images – photographies, films, dessins – produites dans le cadre des recherches ethnographiques « interdisciplinaires » menées par l’anthropologue italien Ernesto De Martino en Italie méridionale dans les années 1950. Ces expéditions ont donné lieu à des documents multiformes puisqu’elles regroupent des chercheurs de formations différentes : historien des religions, ethnomusicologue, psychiatre, photographe, et occasionnellement cinéaste. Plus spécifiquement, il s’agit d’étudier le rôle des matériaux visuels dans la recherche sur le tarentisme, rituel de possession observé dans les Pouilles en 1959 par De Martino et son équipe, matériaux dont une partie constitue l’annexe photographique de son œuvre célèbre La terra del rimorso (1961). Nous portons également attention à l’atlas iconographique de son ouvrage sur la lamentation funèbre, Morte e pianto rituale nel mondo antico. Dal lamento pagano al pianto di Maria (1958), fruit d’une étude de terrain dans la région sud italienne de la Lucania (Basilicata). Tout en considérant les relations intermédiales entre les images, le texte, le son et le corps, ce mémoire identifie les rapports dialectiques entre les techniques d’enregistrement et les logiques répétitives, rythmiques et performatives des rituels en question. Chez De Martino, l’image est point de tension en matière de temporalité et de ressemblance : elle suggère une anthropologie de la « survivance » nous permettant de relever plusieurs correspondances avec l'oeuvre de l’historien de l’art Aby Warburg. / This project deals with the production of images in Italian anthropologist Ernesto De Martino’s 1950s “interdisciplinary ethnographies” in southern Italy. These expeditions, innovative for their time, involved a team of researchers (including a religious historian, ethnomusicologist, psychiatrist, photographer and, at times, a filmmaker) and gave rise to mixed-media documents. While the textual aspects of De Martino’s work have been studied in depth, my approach focuses on image-making practices: photography, film, drawings. Building largely on his famous work La terra del rimorso (1961) on tarantism – a possession ritual observed by De Martino’s team in Puglia in 1959 – as well as on the iconographic atlas of Morte e pianto rituale nel mondo antico. Dal lamento pagano al pianto di Maria (1958) – his study on mourning rituals led in the southern Italian region of Lucania (Basilicata) –, this thesis suggests that images, despite their ancillary status, formed a major part of De Martino’s fieldwork and transmitted much more than documentary knowledge. Not only does the visual haunt De Martino’s own text as a literary device, but it is also tightly connected to a series of intermedial elements (sound, objects, bodies) inherent to the ritual “apparatus” itself and its documentation process. It was thus possible to perceive a dialectical relationship between technological imagistic devices such as photography and film, which “reproduced” possession rituals, and those practices’ own repetition processes, temporal rhythms, and performativity. Lastly, these images also suggest an anthropology of “afterlife” by means of visual analogies passed through bodily gesture, reminiscent of Aby Warburg’s work.
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Image et survivance en anthropologie visuelle : Ernesto De Martino et l’ethnographie interdisciplinairePisapia, Jasmine 07 1900 (has links)
Ce projet analyse le rôle des images – photographies, films, dessins – produites dans le cadre des recherches ethnographiques « interdisciplinaires » menées par l’anthropologue italien Ernesto De Martino en Italie méridionale dans les années 1950. Ces expéditions ont donné lieu à des documents multiformes puisqu’elles regroupent des chercheurs de formations différentes : historien des religions, ethnomusicologue, psychiatre, photographe, et occasionnellement cinéaste. Plus spécifiquement, il s’agit d’étudier le rôle des matériaux visuels dans la recherche sur le tarentisme, rituel de possession observé dans les Pouilles en 1959 par De Martino et son équipe, matériaux dont une partie constitue l’annexe photographique de son œuvre célèbre La terra del rimorso (1961). Nous portons également attention à l’atlas iconographique de son ouvrage sur la lamentation funèbre, Morte e pianto rituale nel mondo antico. Dal lamento pagano al pianto di Maria (1958), fruit d’une étude de terrain dans la région sud italienne de la Lucania (Basilicata). Tout en considérant les relations intermédiales entre les images, le texte, le son et le corps, ce mémoire identifie les rapports dialectiques entre les techniques d’enregistrement et les logiques répétitives, rythmiques et performatives des rituels en question. Chez De Martino, l’image est point de tension en matière de temporalité et de ressemblance : elle suggère une anthropologie de la « survivance » nous permettant de relever plusieurs correspondances avec l'oeuvre de l’historien de l’art Aby Warburg. / This project deals with the production of images in Italian anthropologist Ernesto De Martino’s 1950s “interdisciplinary ethnographies” in southern Italy. These expeditions, innovative for their time, involved a team of researchers (including a religious historian, ethnomusicologist, psychiatrist, photographer and, at times, a filmmaker) and gave rise to mixed-media documents. While the textual aspects of De Martino’s work have been studied in depth, my approach focuses on image-making practices: photography, film, drawings. Building largely on his famous work La terra del rimorso (1961) on tarantism – a possession ritual observed by De Martino’s team in Puglia in 1959 – as well as on the iconographic atlas of Morte e pianto rituale nel mondo antico. Dal lamento pagano al pianto di Maria (1958) – his study on mourning rituals led in the southern Italian region of Lucania (Basilicata) –, this thesis suggests that images, despite their ancillary status, formed a major part of De Martino’s fieldwork and transmitted much more than documentary knowledge. Not only does the visual haunt De Martino’s own text as a literary device, but it is also tightly connected to a series of intermedial elements (sound, objects, bodies) inherent to the ritual “apparatus” itself and its documentation process. It was thus possible to perceive a dialectical relationship between technological imagistic devices such as photography and film, which “reproduced” possession rituals, and those practices’ own repetition processes, temporal rhythms, and performativity. Lastly, these images also suggest an anthropology of “afterlife” by means of visual analogies passed through bodily gesture, reminiscent of Aby Warburg’s work.
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