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Phénoménologie des kinesthèses et ontologie du geste : constitutions originaires du monde et de la chair chez HusserlHardy, Jean-Sébastien 20 April 2018 (has links)
Cette thèse se donne pour tâche d’expliciter et de déployer, à partir de l’œuvre de Husserl, les diverses significations directrices du concept phénoménologique de mouvement qui, avec celui d’affectivité, aura déterminé le concept phénoménologique traditionnel de chair (Leib). En un premier temps, nous cherchons à préciser le contexte d’origine du concept de "kinesthèse", élaboré une première fois à l’été 1907 dans le cadre des leçons de Husserl sur la chose et l’espace. L’importance de cette découverte paraît alors tenir à ce que Husserl y découvre l’activité du Je jusque dans les couches les plus profondes de la sensibilité, permettant de cette façon de couper définitivement court à toute conception réceptive de cette dernière. En un deuxième temps, il nous apparaîtra nécessaire d’élargir la signification que possède le se-mouvoir dans la phénoménologie statique de la perception, afin de prendre en compte le mouvement en tant qu’action pratique du sujet dans divers horizons du monde (ergonomique, architectural, etc.). La lecture de certains textes relevant de la phénoménologie génétique d’une part et de celle de la constitution du monde primordial d’autre part semble alors permettre de parler d’une co-constitution pratique entre la mobilité de la chair et la choséité, et ainsi de considérer à neuf l’hypothèse d’une historicité de la chair. Dans un troisième et dernier temps, il s’agira d’opérer une radicalisation de la compréhension du mouvement de la chair, afin de la ressaisir comme "geste", c’est-à-dire non plus seulement comme officiant des projets intentionnels de l’ego, mais bien comme origine et support des structures cardinales du monde. La lecture croisée de divers textes tardifs de Husserl et de Heidegger nous permet alors de dégager une compréhension ontologique, et non plus strictement sensualiste ou pratique, de la mobilité de la chair. Au travers de ces études, le mouvement se révèle originairement impliqué dans les divers niveaux de la constitution de l’objectité (pratique, esthétique, juridique, etc.) et de la mondanéité (monde vécu, monde de la science, monde du travail, etc.), et l’apparaître semble devoir être pensé comme un certain appel adressé à la mobilité.
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Le rôle de la honte et des processus cognitifs de régulation émotionnelle dans les comportements répétitifs centrés sur le corps et les troubles alimentairesHouazene, Sarah 08 1900 (has links)
L’extirpation compulsive des poils et de la peau, ainsi que le rongement des ongles constituent des gestes destructeurs et non-fonctionnels appartenant à la catégorie des comportements répétitifs centrés sur le corps (CRCC). Dans les dernières années, plusieurs études ont souligné des caractéristiques communes entre les CRCC et les troubles alimentaires (TA). Des modèles théoriques ont notamment mis en lumière l’importance des difficultés de régulation émotionnelle chez ceux atteints de CRCC et de compulsions alimentaires. Plusieurs auteurs ont suggéré que la honte possédait un rôle important dans le déclenchement et le maintien de ces comportements impulsifs. De plus, la honte physique et les conséquences associées à ces comportements contribueraient à la persistance du cycle de la honte. À ce jour, de nombreux processus cognitifs utilisés pour caractériser ces conditions restent inexplorés, incluant les stratégies cognitives de régulation émotionnelle et l'autocritique (i.e., évaluation néfaste et punitive de soi). L’étude de ces processus cognitifs et de la honte contribuera au raffinement des modèles théoriques existants. Par ailleurs, l’étude en parallèle des CRCC et des TA permettra de comparer les processus divergents et convergents entre ces conditions souvent concomitantes.
Le premier article de cette thèse porte sur une étude en ligne ayant été effectuée par le biais de questionnaires auto-rapportés auprès d’un échantillon d’adultes provenant de la population générale (n=76). De nature exploratoire, cette étude vise à identifier la relation entre la sévérité des symptômes de CRCC et de TA, l’autocritique, la honte et les stratégies cognitives de régulation émotionnelle inadaptées. Les résultats montrent une corrélation positive entre les symptômes de CRCC et de TA et les processus étudiés. De plus, ces résultats indiquent que la honte et les stratégies de régulation émotionnelle inadaptées expliquent en partie la sévérité des symptômes de CRCC, tandis que l’autocritique explique la sévérité des symptômes de TA.
Le deuxième article présenté dans le cadre de cette thèse porte sur une étude expérimentale effectuée auprès de trois groupes de femmes, soit un groupe témoin (n=18), un groupe atteint de CRCC (n=18) et un groupe s’engageant dans des compulsions alimentaires et souffrant d’un TA (n=18). L’objectif principal de cette étude est d’explorer le rôle de la honte dans l’envie de s’engager dans des CRCC et des compulsions alimentaires. Les résultats de cette étude confirment que la honte augmente l’envie de s’engager dans des CRCC, sans toutefois augmenter l’envie de s’engager dans des compulsions alimentaires. Par ailleurs, les résultats mettent en lumière la présence d’un sentiment de honte subséquemment à des épisodes de CRCC et de compulsions alimentaires. Les données obtenues soulignent l’importance de la honte comme facteur précipitant un épisode de CRCC, ainsi que comme facteur de maintien des CRCC et des compulsions alimentaires.
Pour conclure, les résultats de cette thèse doctorale appuient le rôle de la honte dans la sévérité des symptômes de CRCC, ainsi que comme facteur déclencheur et de maintien des épisodes de CRCC. En plus de discuter de l’ensemble des résultats de la présente thèse, les principales limites et les forces sont présentées dans la discussion. Les implications théoriques et cliniques, ainsi que des pistes pour orienter les recherches futures sont également proposées. / Compulsive hair-pulling, skin-picking and nail-biting are destructive and non-functional habits that are classified as body-focused repetitive behaviors (BFRBs). Over the past few years, several studies have highlighted common characteristics between BFRBs and eating disorders (EDs). Notably, theoretical models have highlighted the role played by emotional regulation difficulties during BFRB and binge eating episodes. Several authors have suggested that shame plays an important role in the precipitation and maintenance of these impulsive behaviors. Further, the physical shame and the consequences associated with these behaviors contribute to propelling a “cycle of shame”. To this day, many of the cognitive processes used to characterizing these conditions remain unexplored, including cognitive emotion regulation strategies and self-criticism (i.e., harmful and punitive self-assessment). The investigation of these cognitive processes and shame will contribute to refining existing models. Moreover, studying BFRBs and EDs simultaneously allows us to compare the diverging and converging processes between these often-comorbid conditions.
The first article presented within the framework of this thesis aims to identify the relationship between BFRB and ED symptom-severity, self-criticism, shame, and maladaptive cognitive emotion regulation strategies. More exploratory in nature, this study was conducted with an online sample of adults from the community using self-reported questionnaires. The results demonstrate a positive correlation between BFRB and ED symptoms, along with the other processes studied. Additionally, shame and maladaptive emotional regulation strategies partly explained BFRB symptom severity, whereas self-criticism explained ED symptom severity.
The second article of this thesis aims to evaluate the impact of shame on the urge to engage in episodes of BFRBs and binge eating. This experimental study was carried out with three groups of women, namely a control group (n = 18), a BFRB group (n = 18), and a group of people suffering from an ED involving binge eating behaviors (n = 18). Findings confirmed that shame increases the urge to engage in BFRBs, but not the urge to engage in binge eating. Moreover, results highlighted the persistence of feelings of shame following BFRB and binge eating episodes. Findings from this study underline the importance of shame as a precipitating factor to BFRB episodes, as well as a maintenance factor to BFRBs and binge eating. Compared to the control group, the BFRB and binge eating groups demonstrated increased sensitivity to shame.
Overall, the results of the present thesis support the role of shame in BFRB symptoms severity, as well as a trigger and maintenance factor for BFRB episodes. In addition to discussing the results of this thesis, its main limitations and strengths will be presented in the discussion. The theoretical and clinical implications, as well as perspectives for future research will also be discussed.
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