Cette thèse porte sur les rapports qu’a la pratique du yoga contemporain avec le néolibéralisme. Celui-ci est présenté non pas tant comme une doctrine économique n’intervenant que dans la sphère dont elle ressortit, mais davantage comme une forme de discours moral qui s’articule à une vaste étendue de pratiques et de représentations sociales. L’enquête ethnographique qui a été menée sur le yoga nous conduit également à voir dans cette pratique la formation d’une morale mobilisant un ensemble de discours, de valeurs et de techniques afin de s’ériger en guide de conduite. La constitution d’une morale du yoga est alors mise en rapport avec ce que nous appelons la morale du néolibéralisme qui enjoint les individus à faire de leur autonomie, de leur réalisation personnelle ou encore de la gestion d’eux-mêmes des principes à la fois moraux et économiques. Celui qui s’engage dans la pratique du yoga peut ainsi, tout en poursuivant des objectifs de développement personnel ou spirituel, contribuer à son propre façonnement d’homo œconomicus.