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Ancrage spatial et polarisation des pouvoirs de l’aristocratie laïque en Lotharingie méridionale (fin IXe – mil. XIe s.) / Spatial base and territorial policy of the secular aristocracy in the south of Lotharingia (late 9th-11th century)Martine, Tristan 25 November 2017 (has links)
De la fin du IXe au milieu du XIe siècle, la Lotharingie, ancien cœur de l’empire carolingien, devint une marge du royaume de Francie occidentale, d’abord, puis de Francie orientale, ensuite, sans que ne se développe pour autant une identité lotharingienne. Cette recherche, qui porte sur la Lotharingie méridionale, s’intéresse tout d’abord aux structures de parenté aristocratiques, qui demeurent résolument horizontales et cognatiques. L’interrogation principale porte ensuite sur l’évolution du rapport des aristocrates à leurs espaces de domination. Ce travail montre que l’exercice de la potestas des comtes se fit, jusqu’à la réforme grégorienne, selon des logiques davantage sociales que spatiales : pagus et comitatus ne furent pas des circonscriptions territorialisées. Le territoire ne constituait pas le pouvoir comtal : il en découlait. À l’inverse, les seigneurs furent les premiers à s’ancrer spatialement en fondant des centres castraux dont ils adoptèrent le nom comme cognomen toponymique. Pour ce faire, cette thèse étudie dans le détail les fonctions, la morphologie et la chronologie de l’apparition des différents centres, aussi bien ecclésiastiques que laïques, en s’interrogeant également sur l’existence de « modèles spatiaux ». Une double approche textuelle et archéologique permet de déconstruire l’image d’aristocrates prédateurs et de montrer que si les abbayes et les sièges épiscopaux furent, pour les laïcs, l’objet d’enjeux nombreux, ceux-ci n’étaient pas d’ordre territorial. Elle amène également à reconsidérer l’aimantation castrale, en se détachant notamment d’une compréhension légaliste de ce phénomène et en analysant la coexistence de fortifications d’architectures très différentes. La multipolarisation de l’aristocratie lotharingienne ne peut se comprendre qu’en considérant pleinement les différents acteurs politiques – notamment les évêques –, afin de saisir les rapports de force changeants et la « coopétition » permanente entre ces différentes parties qui expliquent le rythme de cet ancrage spatial à tâtons. Celui-ci est à la fois différent de ce que l’on rencontre en Francie occidentale et en Francie orientale, confirmant le statut singulier de cet espace de l’entre-deux. / From the end of the ninth to the middle of the eleventh century, the Southern part of Lotharingia – the former heart of the Carolingian empire – first became a periphery of the West Frankish kingdom, and then a march of Eastern Francia. However, that does not mean that a Lotharingian identity emerged. To start with, our research indicates that aristocratic kinship patterns remained definitely horizontal and cognatic. The main research problem focuses on the aristocrats’ relations to their spaces of power, and their evolutions. This work shows that, until the Gregorian reform, counts performed their potestas according to a logic which was more social than spatial: pagus and comitatus were not territorialized divisions. Territory was not the core of the counts’ power: it was a consequence of it. Even so, lords were the first to found fortified places thus establishing manifestations of spatial power by assuming the castles’ names as a toponymic cognomen. This dissertation examines the functions, morphologies and chronologies of the emergence of such centers, either ecclesiastical or secular. It also raises questions about the existence of « spatial models ». Evidence from texts and archaeology allows us to deconstruct the image of predatory aristocrats. It also proves that although nobles competed for abbeys and episcopal sees, this rivalry was not territorial; our findings have also brought us to reconsider the growing function of castles by moving away from a legalistic approach to the process of polarization and rather analyzing the coexistence of the quite different fortification styles. One can understand the multipolarization of Lotharingian aristocracy only by fully taking into account the different political protagonists – especially bishops – in order to better grasp the changing power balances and constant « coopetition » between different parties. Those dynamics can explain the uncertain pace of the manifestation of spatial power, the modalities of which were different from both West and East Francia and thus confirm the unique status of this in-between space.
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Le Piémont-Savoie (1559-1792),comment se construit un État secondaire dans l’Europe d’entre-deux rhodano-padane ? Histoire d’une idée géopolitique / Piedmont-Savoy (1559-1792), How does a State build in Europe between Rhone and Po ? History of a geopolitical ideaRuelle, Alexandre 26 June 2018 (has links)
À cheval sur les Alpes occidentales, les Etats de Piémont-Savoie occupent une place majeure sur l'échiquier européen tout au long de l'époque moderne. Or, rares sont les historiens français, italiens et anglophones à se pencher sur cette monarchie en dépit du récent renouveau historiographique insufflé par les Sabaudian Studies à l'initiative de l'historien américain Matthew Vester. Aucune étude approfondie sur la construction territoriale de cet Etat secondaire (puissance moyenne) n'a été menée jusqu'à présent : les recherches françaises se restreignent le plus souvent à des études locales centrées sur les questions économiques, sociales et religieuses de la « région Savoie », tandis que les historiens italiens ont produit depuis la seconde moitié du XIXe siècle de nombreux travaux cantonnés à l'histoire politique du Piémont. Quant aux Anglo-saxons, ils ont travaillé sur de trop courtes périodes pour saisir l’ensemble des mécanismes du processus d'étatisation du Piémont-Savoie. Un renouveau historiographique est nécessaire sur cette monarchie composite fragmentée par les montagnes entre les pays de « l’au-delà » (versant français) et ceux de l’ « en-deçà » (versant italien). Si cette thèse se focalise sur le Piémont, cœur politique de cette monarchie depuis 1563, la Savoie et le comté de Nice seront aussi évoqués pour surmonter l'impasse dans laquelle se trouve la plupart des études « régionales » menées jusqu'à présent. Cette étude vise à approfondir nos connaissances sur cet Etat secondaire qui a façonné les versants français et italien des Alpes. Elle amène aussi à envisager autrement l'histoire de l'Europe à travers une histoire politique et diplomatique renouvelée d’une dynastie européenne : celle de la maison de Savoie, de sa restauration en 1559 (ses États sont occupés dans le cadre des guerres d’Italie depuis 1536) à l’annexion de Nice et de la Savoie par la France révolutionnaire à l’automne-hiver 1792-1793. Il convient de partir du postulat suivant : la construction du Piémont-Savoie dans l'Europe d'entre-deux disputée entre la France et les Habsbourg est conditionnée par la politique d'une dynastie souveraine au succès parfois mitigé, ainsi que par le jeu des grandes puissances soucieux de préserver l’équilibre européen. Trois axes seront à privilégier. Le premier est l’ambitieuse politique territoriale de la maison de Savoie qui bascule d'un versant à l'autre, puis consolide et étend son Piémont peu à peu élevé au statut de puissance italienne. Ensuite, la diplomatie de cette dynastie en quête d’indépendance vise s’affirmer face à ses voisins hégémoniques (France et Empire). Enfin, il convient de s’intéresser au(x) rôle(s) que les grandes puissances (France, Empire, Espagne et Angleterre) attribuent à cet Etat d’abord considéré comme un « territoire-tampon » empêchant tout contact direct entre la France et le Milanais espagnol, puis comme un « État-barrière » empêchant la France d’entrer en Italie et un « Etat-équilibre » contrebalançant la puissance autrichienne à la tête de la moitié de la péninsule. Cette réflexion sera prolongée par un court épilogue sur le sort de cette monarchie progressivement annexée par la France révolutionnaire jusqu’à disparaitre une seconde fois en 1802. S’achève ainsi une histoire possible du Piémont-Savoie commencée deux siècles et demi plus tôt. / .
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