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L'art informel en Espagne : d'une praxis à la formulation d'une expérience du monde / Informal art in Spain : from a praxis to the formulation of an experience of the worldHeredia, Martine 03 July 2009 (has links)
Le monde d’où émerge la peinture informelle est celui d’un temps où, après les horreurs de la Seconde Guerre mondiale, les artistes prennent conscience que l’art ne peut plus se faire de la même manière. En Espagne, ce monde est celui qui n’est pas encore guéri des séquelles de la Guerre Civile et qui a détruit toute forme de culture moderne. Si les artistes préfèrent prendre le parti de donner à voir les matériaux utilisés plutôt que des images identifiables, la peinture informelle ne repose pas pour autant sur un vide de la représentation. En donnant à voir alors la perception en train d’opérer, l’expérience qu’il fait du monde, le peintre tente de changer la façon de le voir. La première étape de ce travail a pour objet d’étudier le cas de l’Espagne comme phénomène singulier, les artistes s’insérant dans les grands courants de pensée européens, alors que l’Espagne sort tout juste de son isolement. Dans une perspective plus esthétique, la seconde étape analyse le processus de création en montrant que la question est de créer des images en l’absence d’images. Les options qui s’offrent à l’artiste passeront par la matière et par le geste ; aussi s’agit-il d’analyser comment les peintres s’attachent à mettre en valeur les matériaux et comment le geste sera déterminant pour établir ensuite une relation spécifique de l’homme à la matière. Dans une troisième étape, la réflexion s’efforce de caractériser la création comme un faire et une recherche à la fois. L’acte de peindre sera alors à envisager comme un effort qui vise à laisser être les choses telles qu’elles sont, en même temps qu’il permet au peintre d’ouvrir le monde qui est le sien / The world from which informal painting arises corresponds to a time, after the horrors of the Second World War, when artists became aware that art could not be performed the same way as before. In Spain it reflects the world that has not yet been healed of the sequels of the Civil War as well as the world that has wiped out any form of modern culture. If the artists would rather have the material they use be seen than be plainly identified images, informal painting, nevertheless, does not rest on the absence of representation. That is why getting us to see his perception in the making and the experience he derives from the world, the painter is trying to change the way it is seen. The first stage of this work aims at studying the example of Spain as a unique phenomenon, its artists were involved in the great European movement of thought while Spain had just broken out of its isolation. From a closer aesthetic angle, the second stage analyses the creative process and shows that what matters is to create images out of their absence. The options available to the artist will encompass matter and action; what is at stake, thus, is the analysis of the attempt by painters to emphasize the importance of material, to show how action will be a determining factor to establish, after, a specific relation from man to matter. In a third stage, reflection tries to characterize creation as both the act of making and a quest. The act of painting will therefore have to be considered as an effort meant to leave things be as they are, while, at the same time, it will enable the artist to open up the world that is his universe
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