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Appartenances culturelles et ethnologie des migrations : les Bretons migrants au Québec depuis 1950Guidroux, Linda 18 April 2018 (has links)
La migration bretonne vers les Amériques est remarquable par son importance et sa continuité. Selon Le Clech, pionnier et spécialiste de la migration bretonne, 550 000 Bretons ont émigré pour les États-Unis et 45 000 pour le Canada entre 1880 et 1970. Plusieurs études ont été réalisées en France et au Canada, par des historiens, décrivant les arrivées successives de Bretons en Amérique du Nord, les causes ou facteurs de leur migration, leurs lieux d’implantation et leur réinsertion sociale et professionnelle. Mais ces ouvrages traitent davantage de la migration vers les États-Unis, alors que le nombre de migrants bretons y est presque égal à celui du Canada. L’originalité de ma recherche réside dans le terrain d’observation choisi, à savoir la province du Québec, au Canada. En effet, les Canadiens français qui y résident, aujourd’hui appelés les Québécois, est un groupe minoritaire qui a subi des oppressions linguistiques et culturelles comparables à celles des Bretons. Par conséquent, ce terrain m’a semblé pertinent pour analyser les relations qu’ont établies les migrants bretons avec ce groupe minoritaire. D’autre part, l’intérêt qui m’a conduit à travailler sur la migration des Bretons au Québec est de découvrir comment leur appartenance culturelle régionale bretonne, autrement dit leur bretonnité, a été déterritorialisée, puis relocalisée en terre d’accueil. Je considère donc la migration comme une situation expérimentale au travers de laquelle j’ai tenté d’analyser comment se déconstruit, se reconstruit ou se construit une appartenance culturelle. En d’autre termes, pourquoi et comment certains migrants bretons du Québec expriment, valorisent, voire réinventent leur appartenance culturelle régionale bretonne à 6000 km de leur territoire d’origine ? Cette recherche m’a permis d’éclairer bien sûr les formes d’appartenance culturelle de la communauté bretonne en situation de mobilité géographique, mais également de contribuer à la connaissance et à la compréhension de celles d’autres communautés culturelles et ainsi de participer à l’enrichissement des connaissances dans les champs de l’anthropologie et l’ethnologie des migrations. / The Breton migration to the American continent is noticeable considering its number and its continuity. According to Le Clech, pioneer and specialist of the Breton migration, 55 000 Breton people have emigrated to the USA and 45 000 to Canada between 1880 and 1970. Some studies were carried out in France and Canada, by historians, which described the repeated arrivals of Breton people in North America, the reasons or factors for their migration, the places for their settlement and their social and professional reintegration. Nevertheless, these studies are more focused on the migration to the USA, while they are nearly the same number of Breton migrants in Canada. The originality of my research lies in the chosen field of observation, which is the province of Quebec, Canada. Indeed, the French Canadian who live there, as called today Quebecois, are a minority group who was subjected similare pressure toward their language and culture as the Breton people. Consequently, this field appeared to be pertinent to analyse the relations established between the migrants and this minority group. On the other hand, what interested me in the study of the migration of the Bretons was the discovery of the way their sentiment to belonging to the regional Breton culture, in other word their “Bretonness”, was taken from the territory of origin and relocated in the destination country. I consider therefore the migration as an experimental situation, through which I tried to analyse how a cultural belonging is unbuilt, rebuilt or built. In other words, why and how some Breton migrants in Quebec express, promote, or even recreate their cultural belonging 6000 km far from their territory of birth territory ? This research allowed me to throw light of course the different expressions of cultural belonging in a situation of geographical mobility. It also allowed me to contribute to the knowledge and the understanding of the belonging to other cultural communities and therefore to participate in enriching the knowledge in the field anthropology and ethnology of migrations.
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Le rapport à l'école d'élèves immigrants du secondaire d'origine haïtienneMoncy, Holly 19 April 2018 (has links)
L'objectif de cette étude est d'apporter un éclairage sur la manière dont les élèves immigrants d'origine haïtienne envisagent leur cheminement scolaire et conviennent de leur propre investissement en vue de s'intégrer au système scolaire québécois. Ce mémoire s'intéresse, d'une manière générale, à leur rapport à l'École et, de manière spécifique, à leur rapport à l'apprendre, à leur rapport au cadre scolaire d'apprentissage ainsi qu'à leur rapport aux autres élèves. Il met en relief différentes postures face à ces volets. Pour y arriver, nous avons tenu compte de leur parole, les considérant comme des acteurs crédibles, de manière à pouvoir saisir le sens qu'ils attribuent à leur expérience scolaire. L'approche comprehensive endossée nous a permis d'accéder à leur logique et, partant, aux significations qu'ils attribuent, selon nous, à leur projet scolaire. L'étude fait ressortir l'endossement par ces élèves d'un rapport à l'Ecole intéressé bien qu'ardu, ce qui montre bien l'ampleur des défis éducatifs qui restent à relever pour leur intégration et leur réussite, tant de leur part que de la part de l'école et des familles.
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Le vieillissement, les conditions socio-économiques et l'assimilation linguistique des groupes ethniques du QuébecBélanger, Liane January 1989 (has links)
Mémoire numérisé par la Direction des bibliothèques de l'Université de Montréal.
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Femmes immigrantes à Québec : pratiques de bénévolat et intégrationChapdelaine-Daoust, Myriam 09 January 2020 (has links)
Dans les dernières années, la ville de Québec a accueilli un nombre de plus en plus important d'immigrants auxquels vient également s'ajouter un nombre significatif de résidents nonpermanents, notamment un nombre grandissant d'étudiants étrangers, ce qui amène une diversification croissante du tissu urbain. La moitié des nouveaux arrivants sont des femmes et, si la réalité de celles-ci présente en partie les mêmes enjeux que pour l'ensemble des immigrants, elles vivent souvent des obstacles encore plus importants, du fait d'être à la fois femmes et immigrantes. Toutefois, elles ont également une capacité d'agir et de mettre en œuvre des stratégies afin de faire face aux difficultés vécues et certaines choisissent par exemple d'avoir des formes d'implication sociale au sein de la société d'accueil. Cette recherche exploratoire s'intéresse ainsi à l'une de ces stratégies, celle du bénévolat, par le biais de la réalisation d'entrevues auprès de femmes immigrantes ayant eu des pratiques de bénévolat dans les premières années de leur vie au Québec. L'objectif principal de la recherche est de comprendre la perception des femmes concernées quant au rôle qu'ont eu leurs pratiques de bénévolat dans leur parcours d'intégration. Certains constats peuvent être faits à cet égard à partir des résultats. Pour la majorité d'entre elles, le bénévolat s'inscrivait dans la continuité de leur parcours d'engagement antérieur, mais les circonstances spécifiques au contexte post-migratoire pouvaient amener des changements dans le type de bénévolats réalisés, la façon de s'engager ainsi que les motivations derrière cet engagement. Les femmes interrogées s'impliquaient en effet en fonction de principes et de valeurs ainsi que d'intérêts personnels, mais leur situation d'immigrante amenait aussi des motivations supplémentaires liées notamment à la volonté de créer des liens sociaux et de trouver leurs repères dans la société d'accueil. Les participantes constatent des impacts très positifs du bénévolat sur leur intégration et sur leur parcours de vie en contexte post-migratoire. Ces impacts peuvent toucher plusieurs sphères de leur vie et influencent particulièrement leur intégration sociale et culturelle, ainsi que professionnelle dans une moindre mesure, contribuant significativement à leur développement humain dans le contexte de leur parcours post-migratoire. / In recent years, Québec City has welcomed an increasing number of immigrants as well as a significant number of non-permanent residents, including more and more international students. This has given way to an even more diverse urban fabric. Half of the newcomers are women who, while experiencing most of the challenges shared by all immigrants, often face greater barriers due to a dual woman/immigrant status. On the other hand, immigrant women also have a capacity to act upon their lives and implement strategies to cope with their difficulties, including getting socially involved in the host society. This exploratory research focuses on one of these strategies – volunteering – through interviews with immigrant women who have volunteered in the early years of their lives in Quebec. The main objective of the research is to understand the role of volunteering with regard to the integration process. Some observations came out of our results. For the majority of participants, volunteering came in line with previous commitments while circumstances specific to post-migration could lead to changes in the types of volunteering they chose, the way they committed themselves and the motivations behind their choices. Interviewees have got involved according to their principles and values as well as their personal interests, but their immigrant status also carried additional motivations including the wish to create social links and find some grounding in the new society. Participants reported that volunteering has had highly positive impacts on their integration and life course in a post-migration context. Such impacts can influence several spheres of their lives, particularly their social and cultural integration as well as their professional integration, though to a lesser extent. In this way, volunteering significantly contributed to the human development of the participants in their post-migration experience.
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Les comportements de recherche d'aide des familles de communautés ethnoculturelles dont un membre présente des incapacités intellectuellesChamberland, Suzie 23 February 2021 (has links)
Cette étude vise à explorer le contexte de vie des familles de communautés ethnoculturelles dont un membre présente des incapacités intellectuelles et fréquente le Centre de Réadaptation Normand-Laramée et à identifier leurs comportements de recherche d'aide. Douze familles sont rencontrées individuellement et les données sont recueillies à l'aide d'une entrevue semi-dirigée. L'analyse qualitative des résultats permet d'approfondir la connaissance des intervenants de ce centre sur ces familles et offre des pistes de réflexion pour l'intervention.
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Par les mains pour les yeux : les représentations de l'identité sourde au sein de performances artistiques de la scène montréalaiseParadis Vigneault, Marie-Claude 19 April 2018 (has links)
Ce mémoire s’appuie sur une recherche ethnographique réalisée principalement au sein de la communauté sourde de Montréal et tente de déceler les représentations de l’identité sourde au sein de performances artistiques de la scène montréalaise. Le but de cette recherche est d’inscrire la culture sourde dans les réflexions sociales et scientifiques portant sur l’expression identitaire de minorités culturelles par les arts. Afin de démontrer les liens à la fois théoriques et pratiques entre l’identité sourde et celles de minorités socio- politiques, telles que les Noirs, les gays, les femmes ou les Queers, cette étude s’appuie sur les concepts de performativité (Judith Butler), de performance (Clifford Geertz et Victor Turner) et de représentations (Stuart Hall et Serge Moscovici). Y seront également démontrées les relations entre ces notions, le vécu des sujets, leur agency et leur expression artistique. / This thesis is based on ethnographic research conducted primarily within the Montreal’s Deaf community and tries to identify Deaf identity representations through artistic performances of the Montreal scene. The purpose of the research is to include Deaf culture in the social and scientific reflections about the expression of their cultural identity by minorities, through the arts. In an attempt to demonstrate the links, both theoretical and practical, between the Deaf identity and recognized social and socio-political minorities such as Blacks, gays, women or Queers, this study is grounded in the concepts of performativity (Judith Butler), performance (Clifford Geertz and Victor Turner) and representations (Moscovici and Stuart Hall). It also demonstrates the relationships between these concepts, the subjects’ personal experiences, their agency and their artistic expression.
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La langue de fréquentation des médias chez les jeunes allophones montréalaisLandreville, Louise January 1991 (has links)
Mémoire numérisé par la Direction des bibliothèques de l'Université de Montréal.
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Le déclin d'une élite: l'évolution du discours communautaire public des francophones d'Anvers et des anglophones de MontréalPréaux, Céline 23 June 2011 (has links)
La communauté nationale constitue le sujet d’analyse de départ de nombreuses études historiques contemporaines. Depuis la Révolution française, la nation, acteur légitimateur de l’État souverain, est considérée comme l’incarnation et l’expression d’une identité collective, elle-même composée de celle de la multiplicité des citoyens qui la constituent. Aussi, dès cette époque, les historiens se sont-ils attachés à édifier des histoires « nationales », coïncidant bien souvent avec une quête des éléments fondateurs essentiels de la nation. La doctrine élitiste et la tradition stato-nationaliste se sont longtemps conjuguées pour privilégier l’image de nations homogènes, faisant de ces histoires « nationales » en réalité l’histoire de la nation symboliquement majoritaire de l’État-nation censé représenter la diversité de ses citoyens. Or, la démocratisation et la diversification des sociétés occidentales ont progressivement invalidé ces postulats. Depuis la Deuxième Guerre mondiale la nécessité se fait ressentir de redéfinir la nation sur la base de la reconnaissance de son assise populaire et de la diversité de sa composition. Ce besoin se traduit par un intérêt croissant accordé aux minorités nationales, tant dans le monde politique que dans la communauté scientifique. Toutes les minorités ne bénéficient toutefois pas de cet élan, si bien que certaines restent encore largement ignorées à l’heure actuelle. Notre étude se penche sur deux d’entre elles :les francophones de Flandre et les anglophones du Québec, grands laissés pour compte des historiographies respectivement belge et canadienne. L’évolution de ces anciennes minorités dominantes, autrefois « définisseurs de situation » en Belgique et au Canada, est pourtant fondamentale pour comprendre les conflits linguistiques qui ont occupé (et occupent encore) ces pays. Elle est déterminante pour la forme que prennent les identités flamande et québécoise et, partant, les nations belge et canadienne. La comparaison de ces deux minorités permet, quant à elle, de cerner la complexité et la spécificité des nationalismes flamand et québécois. Partant du postulat que les nations sont des constructions sociales imaginées, cette étude a pour ambition de retracer les étapes de la formation nationale en Flandre et au Québec, en se concentrant sur le rôle de l’altérité dans celle-ci. Elle se focalise sur l’analyse des discours des minorités et des majorités dans ces régions, conçus comme des actes de définition identitaire interactifs et interdépendants. Elle se penche sur les villes d’Anvers et de Montréal, lieux de cristallisation des débats communautaires respectivement en Flandre et au Québec. Enfin, elle considère les périodes charnières au cours desquelles les majorités en ces régions se lancèrent à la « reconquête » de « leur » société, sanctionnant par là même la minorisation effective des francophones de Flandre et des anglophones du Québec. Ouvrant la porte d’un domaine laissé en friche, nous espérons ainsi donner une impulsion nouvelle à la recherche historique en Belgique et au Canada, en faisant (re)découvrir l’histoire de ces sociétés sous un angle inédit. / Doctorat en Histoire, art et archéologie / info:eu-repo/semantics/nonPublished
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Éducation et frontières linguistiques au Québec : les parcours identitaires d'étudiants universitaires issus de l'école de langue anglaiseMagnan, Marie-Odile 17 April 2018 (has links)
Cette thèse porte sur la construction identitaire des jeunes adultes issus de l'école de langue anglaise au Québec. Elle analyse le rôle de l'éducation en contexte minoritaire au Québec sur les parcours identitaires des jeunes. Plus spécifiquement, la thèse se penche sur les parcours identitaires des jeunes à travers leur transition vers l'université, leur transition vers d'autres lieux géographiques (si mobilité il y a) ainsi qu'à travers la façon dont ils articulent les identités collectives que leur attribuent de nouveaux Autruis. Il en ressort que le travail de construction identitaire de ces jeunes s'effectue principalement en référence à deux étiquettes identitaires qui semblent s'opposer au plan des identités collectives, au plan du Nous et du Eux : celles de « Francophone Québécois » et d'« Anglophone Canadien ». Adoptant un cadre d'analyse qui envisage la construction de l'identité collective et individuelle comme produite par et dans l'interaction, cette thèse se situe dans la branche de la sociologie comprehensive. Elle comporte l'analyse d'une étude de cas spécifique : celle des jeunes adultes ayant fréquenté les écoles secondaires de langue anglaise de la ville de Québec. Le corpus comprend 33 entrevues qualitatives individuelles et semi-dirigées. Les données sont analysées selon un cadre où l'individu travaille à sa construction identitaire en cumulant différentes logiques identitaires issues d'une structure sociale située dans un contexte sociohistorique donné. La thèse entend contribuer au développement des connaissances dans le champ de recherche portant sur les Québécois d'expression anglaise, mais aussi dans le champ plus général de l'étude des minorités linguistiques au Canada et de l'éducation en contexte minoritaire. Elle entend également contribuer à l'avancement des connaissances dans le champ de recherche traitant des parcours à l'enseignement supérieur. Trois niveaux d'analyse des résultats se retrouvent dans la thèse. Le premier niveau reconstitue l'identité collective du monde social étudié : les jeunes ayant fréquenté l'école secondaire de langue anglaise à Québec. Il fait état de l'existence d'une « communauté imaginée » anglophone à Québec dont le principal marqueur de frontières linguistiques est l'école - une communauté imaginée prenant forme principalement dans les interactions quotidiennes avec l'Hors-groupe francophone majoritaire. Ce premier niveau d'analyse démontre en ce sens que les frontières ethniques remontant à la création de l'Empire britannique, c'est-à-dire les frontières entre l'identité britannique et l'identité française, continuent à prendre place dans l'interaction quotidienne des jeunes adultes que nous avons interrogés. Le deuxième niveau d'analyse se penche sur l'identité individuelle; il vise à répondre à la question suivante : comment les acteurs sociaux articulent les frontières linguistiques et ethnonationales dichotomiques entre « Francophone Québécois » et « Anglophone Canadien » dans leur parcours identitaire? Ce chapitre présente ainsi une classification des différents parcours identitaires retrouvés dans le corpus. Il en ressort des catégories de parcours s'inscrivant dans une vision dichotomique et mutuellement exclusive des appartenances « francophone québécoise » et « anglophone canadienne » ainsi que des catégories de parcours s'inscrivant dans une vision plurielle où se cumulent les appartenances linguistiques et ethnonationales. Finalement, le dernier niveau d'analyse constitue l'aboutissement d'une démarche d'analyse typologique. Il propose une typologie où différentes logiques et processus identitaires sont explicités et analysés. Cette typologie révèle à quel point les jeunes construisent leur identité à l'aide des logiques de la structure sociale et non selon une identité qui leur serait propre, réelle ou du domaine de l'intériorité du sujet. Elle révèle également que, dans l'ensemble, plus le jeune diminue ses interactions avec la « communauté anglophone » de Québec et plus il interagit dans un nouveau milieu scolaire ou territorial, plus il multiplie ses groupes de référence et plus il se libère de la vision dichotomique des communautés linguistiques et ethnonationales « francophone québécoise » et « anglophone canadienne ». De façon générale, la thèse démontre que même si certains étudiants sont transformés par de nouveaux rapports d'altérité lors de leurs parcours postsecondaires, il reste que pour une majorité des répondants l'expérience de l'école de langue anglaise dans une ville majoritairement francophone constitue un repère de leur construction identitaire - un repère duquel ils se rapprochent ou se distancient durant leur parcours identitaire. Il s'avère néanmoins que les jeunes interrogés sortent de la dichotomie linguistique et ethnonationale et se mettent à envisager des appartenances qui se combinent principalement quand ils découvrent la diversité, ce qui se produit quand ils peuvent se projeter dans un espace autre que celui de la communauté anglophone de Québec. Finalement, la thèse propose une réflexion sur les conséquences sociales et politiques de ces résultats à la fois pour la société québécoise dans son ensemble, à la fois pour les communautés québécoises d'expression anglaise. Puis, la thèse suggère des pistes de recherche. / Cette thèse porte sur la construction identitaire des jeunes adultes issus de l'école de langue anglaise au Québec. Elle analyse le rôle de l'éducation en contexte minoritaire au Québec sur les parcours identitaires des jeunes. Plus spécifiquement, la thèse se penche sur les parcours identitaires des jeunes à travers leur transition vers l'université, leur transition vers d'autres lieux géographiques (si mobilité il y a) ainsi qu'à travers la façon dont ils articulent les identités collectives que leur attribuent de nouveaux Autruis. Il en ressort que le travail de construction identitaire de ces jeunes s'effectue principalement en référence à deux étiquettes identitaires qui semblent s'opposer au plan des identités collectives, au plan du Nous et du Eux : celles de « Francophone Québécois » et d'« Anglophone Canadien ». Adoptant un cadre d'analyse qui envisage la construction de l'identité collective et individuelle comme produite par et dans l'interaction, cette thèse se situe dans la branche de la sociologie comprehensive. Elle comporte l'analyse d'une étude de cas spécifique : celle des jeunes adultes ayant fréquenté les écoles secondaires de langue anglaise de la ville de Québec. Le corpus comprend 33 entrevues qualitatives individuelles et semi-dirigées. Les données sont analysées selon un cadre où l'individu travaille à sa construction identitaire en cumulant différentes logiques identitaires issues d'une structure sociale située dans un contexte sociohistorique donné. La thèse entend contribuer au développement des connaissances dans le champ de recherche portant sur les Québécois d'expression anglaise, mais aussi dans le champ plus général de l'étude des minorités linguistiques au Canada et de l'éducation en contexte minoritaire. Elle entend également contribuer à l'avancement des connaissances dans le champ de recherche traitant des parcours à l'enseignement supérieur. Trois niveaux d'analyse des résultats se retrouvent dans la thèse. Le premier niveau reconstitue l'identité collective du monde social étudié : les jeunes ayant fréquenté l'école secondaire de langue anglaise à Québec. Il fait état de l'existence d'une « communauté imaginée » anglophone à Québec dont le principal marqueur de frontières linguistiques est l'école - une communauté imaginée prenant forme principalement dans les interactions quotidiennes avec l'Hors-groupe francophone majoritaire. Ce premier niveau d'analyse démontre en ce sens que les frontières ethniques remontant à la création de l'Empire britannique, c'est-à-dire les frontières entre l'identité britannique et l'identité française, continuent à prendre place dans l'interaction quotidienne des jeunes adultes que nous avons interrogés. Le deuxième niveau d'analyse se penche sur l'identité individuelle; il vise à répondre à la question suivante : comment les acteurs sociaux articulent les frontières linguistiques et ethnonationales dichotomiques entre « Francophone Québécois » et « Anglophone Canadien » dans leur parcours identitaire? Ce chapitre présente ainsi une classification des différents parcours identitaires retrouvés dans le corpus. Il en ressort des catégories de parcours s'inscrivant dans une vision dichotomique et mutuellement exclusive des appartenances « francophone québécoise » et « anglophone canadienne » ainsi que des catégories de parcours s'inscrivant dans une vision plurielle où se cumulent les appartenances linguistiques et ethnonationales. Finalement, le dernier niveau d'analyse constitue l'aboutissement d'une démarche d'analyse typologique. Il propose une typologie où différentes logiques et processus identitaires sont explicités et analysés. Cette typologie révèle à quel point les jeunes construisent leur identité à l'aide des logiques de la structure sociale et non selon une identité qui leur serait propre, réelle ou du domaine de l'intériorité du sujet. Elle révèle également que, dans l'ensemble, plus le jeune diminue ses interactions avec la « communauté anglophone » de Québec et plus il interagit dans un nouveau milieu scolaire ou territorial, plus il multiplie ses groupes de référence et plus il se libère de la vision dichotomique des communautés linguistiques et ethnonationales « francophone québécoise » et « anglophone canadienne ». De façon générale, la thèse démontre que même si certains étudiants sont transformés par de nouveaux rapports d'altérité lors de leurs parcours postsecondaires, il reste que pour une majorité des répondants l'expérience de l'école de langue anglaise dans une ville majoritairement francophone constitue un repère de leur construction identitaire - un repère duquel ils se rapprochent ou se distancient durant leur parcours identitaire. Il s'avère néanmoins que les jeunes interrogés sortent de la dichotomie linguistique et ethnonationale et se mettent à envisager des appartenances qui se combinent principalement quand ils découvrent la diversité, ce qui se produit quand ils peuvent se projeter dans un espace autre que celui de la communauté anglophone de Québec. Finalement, la thèse propose une réflexion sur les conséquences sociales et politiques de ces résultats à la fois pour la société québécoise dans son ensemble, à la fois pour les communautés québécoises d'expression anglaise. Puis, la thèse suggère des pistes de recherche.
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